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Europaforum
La Constitution européenne et l’élargissement étaient au cœur d’un débat animé entre Nicolas Schmit et des élèves de l’Ecole Privée Fieldgen
25-04-2007


Le 25 avril 2007, l’Ecole Privée Fieldgen a accueilli le ministre délégué aux Affaires Etrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit. Durant une heure et demie, le ministre et 150 élèves des classes de 2ème et de 12ème ont débattu sur des sujets de la construction européenne.

Dans son discours d’ouverture, le ministre Schmit a admis que les citoyens, et notamment les plus jeunes, n’ont pas été assez impliqués dans les discussions sur l’Europe, ce qui a contribué à la naissance d’un sentiment de méfiance envers le projet européen. "L’Europe est un processus politique qui ne saurait se construire sans les citoyens et la prise en compte de leurs préoccupations" a insisté le ministre en incitant les jeunes à exprimer leurs préoccupations, leurs attentes et leurs critiques sur l’Europe.

Les discussions entre le ministre et les élèves tournaient autour de deux sujets majeurs d’actualité politique européenne : le processus d’élargissement de l’Union européenne et la Constitution européenne.

L’élargissement de l’Union européenne

"Jusqu’où ira l’Europe ? Et combien de pays vont encore adhérer à l’Union européenne ?" s’est interrogée une élève de l’Ecole Privée Fieldgen. Le ministre répondu à cette question en retraçant les principales étapes du processus d’élargissement et en expliquant les raisons pour lesquelles certains pays, comme la Suisse et la Norvège, n’ont jamais adhéré à l’Union européenne tout en liant avec elle des relations contractuelles qui font participer la Norvège à l’Espace économique européen et la Suisse à l’espace Schengen.

Le ministre a également évoqué les élargissements à venir. Il n’a pas pu se prononcer sur l’issue des négociations avec la Turquie, mais il a largement expliqué l’utilité d’une adhésion des pays de l’Ex-Yougoslavie comme la Croatie, la Serbie, le Monténégro, la Macédoine et l’Albanie pour la stabilité de l’Europe en soulignant que l’Europe doit renforcer ses liens avec ces pays pour des raisons à la fois morales et sécuritaires.

"Est-ce que les élargissements successifs ne vont-ils pas conduire à une perte de contrôle des institutions européennes au niveau de la sécurité ?". A cette question, Nicolas Schmit a répondu par la négative. Cependant, il a reconnu que l’Union européenne à 27 Etats est composée d’Etats très différents qui expriment des positions de plus en plus divergentes et qu’il est parfois difficile de trouver un consensus.

La Constitution européenne

Dans un premier temps, la discussion sur la Constitution européenne tournait autour de questions concrètes qui ont été formulées par les élèves : "Quand est-ce qu’il y aura un nouveau référendum sur le traité de Constitution européenne ? Est-ce que la Constitution obligera le Luxembourg à abolir le secret bancaire ? Quelles sont les grandes idées qui figurent dans la Constitution européenne?".

Dans un second temps, les élèves ont exprimé leurs préoccupations par rapport au traité Constitutionnel et ont exposé les motifs pour lesquels ils ont voté pour ou contre le projet de Constitution.

" J’ai voté contre la Constitution parce que j’avais l’impression que les responsables politiques ne répondaient pas vraiment aux questions et que les discussions tournaient autour du pot", a déclaré une élève. Interrogée si ce Non exprimé par de nombreux jeunes à la Constitution européenne relève d’un "conflit générationnel" qui a conduit les jeunes à voter contre des projets soutenus par la génération antérieure, une élève a répondu par la négative." Il faut se mettre à l’esprit que c’est nous, les jeunes, qui subiront les plus grandes conséquences de cette Constitution. Les jeunes ne veulent pas commettre les mêmes erreurs que la génération précédente avait commises" a-t-elle rectifié.

Mais quelles sont les grandes craintes de la jeune génération par rapport à la Constitution? "Il s’agit surtout d’un malaise par rapport à l’avenir. De ne pas trouver de travail. Et il y a la crainte que les diversités culturelles et les individualités des différents Etats membres seront noyées dans une Europe de plus en plus homogénéisée", a répondu une élève du Fieldgen.

Une jeune femme qui avait voté pour la Constitution européenne avait expliqué ses motifs : "Je suis peut-être trop optimiste, mais pour moi, la Constitution était un moyen pour donner une chance à tous les Etats membres à mieux se développer et à consolider leur unité".

Le ministre Nicolas Schmit s’est engagé à revenir au Fieldgen pour éclaircir les élèves sur les enjeux du nouveau texte constitutionnel européen dont la rédaction devrait être achevée pour 2008.