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Europaforum
Nicolas Schmit, Lydie Polfer et Octavie Modert ont débattu avec des élèves du Lycée "Joseph Bech" de Grevenmacher sur les craintes, les risques et les chances de l’élargissement
09-05-2007


Le 9 mai 2007, dans le cadre de la journée de l’Europe, Nicolas Schmit, ministre délégué aux Affaires Etrangères et à l’Immigration, Lydie Polfer, députée au Parlement européen et Octavie Modert, secrétaire d’Etat, ont débattu avec 70 élèves de la classe de 12e du Lycée technique Joseph Bech de Grevenmacher sur des sujets de la construction européenne. Pendant deux heures, les jeunes participants ont été invités à prendre la parole et à exprimer leurs aspirations, leurs craintes et leurs critiques par rapport au projet européen. La conférence-débat a été introduite par le directeur Gilles Estgen et animée, par Marco Goetz, journaliste à RTL Radio Lëtzebuerg.

Sur l’élargissement et ses conséquences sur le Luxembourg, les élèves se sont surtout montrés préoccupés par les délocalisations d’entreprises vers les pays de l’Europe de l’Est, l’afflux d’une main d’œuvre bon marché et le risque d’augmentation du chômage.

Nicolas Schmit, Lydie Polfer et Octavie Modert ont essayé, à tour de rôle, d’apaiser ces craintes en recourant à des arguments qui vont à l’encontre des discours qui rendent pour partie le processus d’élargissement responsable des délocalisations et du chômage.

Nicolas Schmit, a mis en exergue les avantages économiques et politiques de l’élargissement. Economiques d’abord : le Luxembourg profite de l’élargissement à travers l’exportation de biens et de services vers les nouveaux Etats membres. Politiques ensuite : en s’arrimant à l’Ouest, les nouveaux adhérents développent de nouvelles dynamiques qui, à terme, permettent de stabiliser les fondements démocratiques de leur Etat.

Selon, Lydie Polfer, le citoyen oublie trop souvent que le Luxembourg est lui aussi une terre d’accueil pour des délocalisations d’entreprises : "Souvent on focalise notre attention sur les entreprises qui ont transféré telle ou telle partie de leur activité à l’étranger, sans jamais évoquer, dans l’autre sens, les entreprises qui s’établissent au Luxembourg et qui sont issues d’implantations de groupes étrangers comme, par exemple, Dupont De Nemours."

Octavie Modert, de son côté, a relativisé le phénomène des délocalisations dans le contexte d’une concurrence accrue en provenance d’Asie. "Si telle firme n’avait pas délocalisé ses activités vers les pays de l’Est, elle les aurait sans doute transférées vers la Chine".

Quelles sont les répercussions culturelles et économiques de ces nouveaux Etats membres sur notre société ? "Sans immigrés, le Luxembourg, ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui" a répondu Nicolas Schmit en faisant référence à la contribution positive que ces citoyens peuvent apporter à la société dans son ensemble. Le ministre a souligné que les immigrés participent aussi à la croissance luxembourgeoise et a ajouté : "L’Europe n’est pas un tank qui écrase sur son chemin toutes les particularités des Etats-membres". D’où le slogan de l’Union européenne qui rappelle aux citoyens qu’ils sont unis dans la diversité.

" Jusqu’ou ira l’Europe ? Et combien de pays vont encore adhérer à l’Union européenne ? Quels sont les critères que chaque Etat membre doit remplir pour pouvoir adhérer à l’Union européenne ? Pourquoi est-ce que l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne suscite des craintes au sein des opinions publiques ?". Autant de questions sur le processus d’élargissement qui ont été abordées par les élèves lors de la journée de l’Europe et qui n’ont pas trouvé toutes leurs réponses, faute de temps.

D’autres sujets abordés par les jeunes participants tournaient autour des questions de l’environnement, du nucléaire, de l’euro, des essais sur les animaux et de l’organisation d’une armée européenne. Cela montrait un fort besoin d’en savoir plus sur l’Europe, même s’il n’a pas pu être assouvi.