Jean Asselborn, le ministre des Affaires étrangères s’est exprimé dans le quotidien "Tageblatt" en faveur de l’intégration d’une Charte des droits fondamentaux juridiquement contraignante dans le nouveau traité. Il a insisté sur la nécessité d’avoir un ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne. D’après lui, l’appellation de ce ministre importe peu, pourvu "que son autorité politique corresponde avec les moyens financiers dont il disposera". Le "Tageblatt" cite également Juncker qui a dit que l’existence du président du Conseil européen dépendra intimement de celle du ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne : "S’il n’y aura pas de ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne il n’y aura pas non plus de président du Conseil européen".
Asselborn, qui avait la veille exprimé des craintes à l’égard des positions néerlandaises, a salué hier soir l’attitude des dirigeants néerlandais, qui lors de la traditionnelle rencontre des pays du Benelux, avaient témoigné selon lui d’une réelle volonté de coopérer. Alors que les divergences entre le Luxembourg et les Pays-Bas persistent sur le rôle des Parlements nationaux, Asselborn a évoqué « une ligne commune » en ce qui concerne la Charte des droits fondamentaux. Dans le "Luxemburger Wort", Jean Asselborn a exprimé son sentiment d’incompréhension vis-à-vis de "la politique de blocage menée par la Grande Bretagne". Londres refuse toute référence contraignante à la Charte des droits fondamentaux et s’oppose à la désignation d’un ministre européen des Affaires étrangères. Son Premier ministre, Tony Blair avait même brandi la menace de quitter le Conseil si les revendications de son pays n’étaient pas entendues.
"Les 27 chefs d’Etat et de gouvernement sont conscients des conséquences qu’entrainerait un échec des négociations. Tout le monde a désormais compris qu’il en va de la crédibilité de l’Union européenne vis à-vis de ses citoyens mais aussi sur la scène internationale" a dit Nicolas Schmit, le ministre délégué aux affaires Etrangères au quotidien "Tageblatt". Il a dit avoir pu observer une réelle volonté de compromis des Etats membres. Le "Wort" cite également Schmit, pour qui la question centrale du Conseil européen est le sort qui sera réservé à la politique étrangère de l’Union, car ceci permettra de savoir si l’Union européenne va aller dans la direction d’une union politique ou non.
Le matin du 22 juin, la Présidence allemande s’est lancée dans un marathon bilatéral afin de scruter les différentes positions des gouvernements européens. Jean-Claude Juncker a été consulté par la chancelière autour de midi. La plénière aura lieu l’après –midi sous forme d’un déjeuner. Un texte tenant compte des résultats de cette plénière sera ensuite soumis au Conseil européen et discuté à partir du début de soirée.
Nous renvoyons à un article intéressant qui retrace les enjeux de ces négociations et qui a été publié par nos collègues sur touteleurope.fr