Le 25 juin 2007, le Fonds social européen (FSE) a fêté ses 50 ans. A cette occasion, François Biltgen, le ministre du Travail et de l’Emploi avait convié à une séance académique au Théâtre de la Ville d’Esch-sur-Alzette. Le Grand –Duc Henri et le commissaire européen chargé de l’emploi, des affaires sociales et de l’égalité des chances Vladimir Spidla, ont pris part à la séance académique qui a été accompagnée musicalement par l’Ensemble à plectre d’Esch-sur–Alzette et ponctuée par des spots publicitaires sur le FSE.
Pour René Leboutte, professeur d’histoire à l’Université de Luxembourg, et Vladimir Spidla, le 50ème anniversaire du FSE était l’occasion de tourner le regard en arrière sur 50 ans d’histoire sociale européenne.
Dans son exposé, René Leboutte a retracé les grands moments qui ont jalonné l’histoire du FSE, de sa naissance jusqu’à nos jours. Le FSE est le principal instrument financier de l’UE pour le développement des ressources humaines et l’amélioration du marché du travail. Il s’agit "du premier et du plus ancien des fonds structurels", a rappelé Leboutte dans son introduction. Le principe d’un tel fonds en revient à Aristide Briand, homme politique français, qui en 1930 avait lancé un projet de réinsertion professionnelle destiné à des travailleurs licenciés. La philosophie de ce projet inspirera plus tard les politiques du traité de Rome dont l’article 123 prévoit l’instauration des fonds structurels. S’ensuivra également la mise en place d’une Banque européenne d’investissement destinée à gérer les fonds structurels.
Vladimir Spidla s’est attaché à retracer les principales évolutions du FSE au Luxembourg. Au gré des circonstances et selon les besoins de l’époque, les fonds du FSE ont été injectés dans des domaines très divers. A commencer par les années 60 et 70, quand le Luxembourg a connu une période de reconversion induite par l’épuisement des ressources minières d’abord et la crise de l’industrie sidérurgique ensuite. Les fonds sociaux ont alors permis d’anticiper ces mutations industrielles provoquées par l’effondrement de la sidérurgie.
Plus tard, le FSE a joué un rôle de levier pour des initiatives qui favorisent l’intégration des travailleurs handicapés sur le marché du travail. "Cette politique pour laquelle nos voisins nous envient et qui a toujours été une priorité pour le Luxembourg, n’aurait pas vu voir le jour sans l’appui du FSE" a tenu à préciser le ministre du Travail et de l’Emploi Biltgen.
Depuis quelques années, le Luxembourg est confronté à une plus grande concurrence et au besoin de diversifier ses activités économiques. C’est là que l’appui du FSE s’avère indispensable. "Car le FSE inspire et façonne par son existence et sa méthode" a expliqué Biltgen. "Souvent le soutien du FSE est crucial pour le démarrage d’un projet innovateur. Si le projet pilote est cofinancé à 50 % par l’Union européenne, le gouvernement est souvent plus enclin à donner son accord pour lancer un projet innovateur", a expliqué Biltgen.
Durant ces 50 années, le Luxembourg a influencé l’orientation du FSE. "Il a lutté pour que le FSE soit axé sur l’individu et moins sur les régions", a précisé Biltgen. Depuis 2000, 24 000 citoyens ont participé à des projets qui ont bénéficié d’un cofinancement du FSE. Entre 2000 et 2006, 150 projets luxembourgeois ont été cofinancés par le FSE.