Lors de cette journée très chargée, Mariann Fischer Boel a pu se faire une idée plus concrète des préoccupations, craintes et propositions qui ont été formulées par les représentants du monde de l’agriculture et de la viticulture.
La Commissaire a dit vouloir s’inspirer des discussions avec les Etats membres pour élaborer sa proposition législative sur la réforme du vin, annoncée pour le 4 juillet 2007. Au Luxembourg, la principale pomme de discorde entre les représentants de la profession et la Commissaire européenne concernait l’interdiction d’utiliser le saccharose. Une telle interdiction aura des répercussions importantes sur le secteur vitivinicole luxembourgeois. Il s’agit d’une pratique couramment utilisée dans les pays du Nord pour enrichir la qualité des vins et d’accroître leur compétitivité sur les marchés mondiaux. La Commission veut interdire son utilisation afin de rétablir un équilibre entre les régions du Sud et du Nord. "Cette interdiction est inacceptable pour nous car elle ne favorise en aucun cas la compétitivité du secteur" a dit Robert Ley le secrétaire général de la chambre d’agriculture, en réitérant la position de la viticulture luxembourgeoise. En parallèle à cette interdiction, la Commission a l’intention de supprimer l’aide aux moûts liée à l’enrichissement du vin.
La Commissaire européenne a rassuré les représentants du monde de la viticulture en annonçant que "l’enveloppe budgétaire consacrée au vin (1,3 milliard d’euros) sera maintenue et que l’argent sera dépensé plus intelligemment". Dans ce contexte, elle a évoqué la suppression des aides à la distillation des excédents de vin qui pèsent fortement sur le budget de l’Union européenne. "Cet argent, quelques 500 millions d’euros sera désormais utilisé pour promouvoir la production vitivinicole européenne à l’extérieur de l’Union européenne" a-t-elle précisé.
Dans le domaine de la politique agricole commune, la Commission se contente d'opérer quelques ajustements. "Le système des quotas de lait est dépassé. Ce système dont l’objectif était d’enrayer la croissance continue de la production laitière, n’a plus de sens dans le contexte actuel" a dit la Commissaire. D’où son initiative d’abroger ce régime en 2015. Le problème des quotas de lait sera examiné au moment du "bulletin de santé", (Health Check) de la politique agricole commune. "Ce bulletin ne tente en aucun cas de réformer la politique agricole commune" a souligné Mariann Fischer Boel. "L’idée est de simplifier l’organisation de la politique agricole commune et de diminuer les coûts pour l’industrie" a-t-elle expliqué. Le nouveau texte sur les quotas de lait sera présenté avant la fin de l’année. Afin de préparer les agriculteurs à ce changement majeur, il pourra comprendre des mesures de transition entre 2009-2014.