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Politique étrangère et de défense
Robert Goebbels est intervenu lors de la discussion sur le rapport Quisthoudt-Rowohl sur les relations économiques et commerciales de l'UE avec la Russie (Strasbourg, 18 juin 2007)
20-06-2007


Le 21 mai dernier, la Commission du commerce international du PE avait adopté un rapport dit "Quisthoudt-Rowohl" qui plaide pour un dialogue constructif dans les relations économiques entre l'Union européenne et la Russie. Ces relations avaient été assombries par différents contentieux. La commission proposait de doter le futur accord de partenariat d'un véritable volet énergie pour conforter l'approvisionnement de l'Europe par son principal fournisseur de pétrole et de gaz. "Le seul moyen de parvenir à un accord formel sur l'énergie, ratifié par la Russie, est de négocier un nouveau document-cadre dans le contexte du nouvel Accord de partenariat et de coopération", peut-on lire dans ce rapport. L'actuel accord de partenariat, dont la renégociation est au point mort, arrive à échéance en décembre 2007. L'UE reste sur le plan énergétique fortement tributaire de la Fédération de Russie, dont elle absorbe 63% des exportations de pétrole et 62% des exportations de gaz naturel.

Lors de la discussion sur ce rapport le 18 juin, le député européen luxembourgeois Robert Goebbels, auteur d’un avis sur ce rapport, est intervenu. Il a déclaré :

"L'Union européenne et la Fédération de Russie sont condamnées par la géographie à rester des voisins. Autant veiller à ce que les deux entités politiques développent une politique de voisinage aussi coopérative que possible. L'avis de la Commission Economique et monétaire encourage vivement la Commission à négocier avec la Russie un accord de libre-échange régional, s'intégrant dans les règles de l'OMC. Notre Parlement s'offusque de la non-ratification par la Russie de la Charte de l'Energie et du Protocole sur le transit. Mais également la Norvège n'a pas ratifié ces instruments. Ceux-ci resteront donc inopérants. D'où l'intérêt d'un nouvel accord de partenariat stratégique avec la Russie. Mais la Pologne des frères Kaczynski bloque l'Union. C'est d'autant plus inacceptable que la nécessité d'une politique énergétique commune devient chaque jour plus évidente.

A cause du blocage polonais l'Union risque de rater un moment propice pour des négociations pouvant aboutir à des résultats mutuellement bénéfiques.

L'Europe connaîtra une dépendance grandissante du pétrole et du gaz russe. Mais les Russes ont également besoin de clients solvables. Ils ne pourront pas écouler leur gaz avant 2012 vers l'Asie, date probable de la mise en service du gazoduc asiatique en construction. Et puis le budget russe dépend de moitié des recettes du secteur énergétique. En sus la Russie connait un énorme besoin en investissements dans son secteur énergétique, afin de pouvoir contenter une demande croissante.

Toutes les conditions sont donc réunies pour un accord équilibré! Mais le Gouvernement polonais bloque. Cette situation nous mènera vers davantage d'accords bilatéraux entre différents Etats de l'Union et la Russie. L'Union en tant que telle sera perdante. La Pologne finalement en souffrira."