Cet échange de vues a lieu une fois par semestre quand le président de l’Eurogroupe fait rapport aux parlementaires européens sur les travaux du même groupe.
M. Juncker s’est félicité de la reprise de la croissance économique dans la zone euro qui, selon les prévisions de la Commission européenne, atteindra 2,6% en 2007. La croissance est robuste et elle peut s’appuyer sur la reprise de la demande intérieure – notamment la consommation privée et l’investissement. L’emploi continue à augmenter et le chômage diminue plus rapidement que prévu. En avril, le taux de chômage de la zone euro a atteint 7,1%. A court et moyen terme, les pressions inflationnistes semblent être maîtrisées. Les déficits et la dette publique sont en train de diminuer.
Sur l’arrière-fond d’une situation conjoncturelle favorable, il a ensuite identifié les principaux défis auxquels la zone euro et l’Eurogroupe seront confrontés dans les mois à venir.
Conformément à l’accord obtenu lors de la réunion de l’Eurogroupe à Berlin le 20 avril dernier, tous les États membres devront profiter de la reprise de la conjoncture pour accélérer la consolidation budgétaire et réduire leur dette publique afin d’assurer la viabilité à long terme des finances publiques. Malgré une croissance économique plus vigoureuse, des efforts supplémentaires doivent être entrepris pour augmenter le potentiel de croissance de l’euro. Néanmoins, pour que les réformes structurelles nécessaires pour améliorer le potentiel de croissance puissent continuer, les bénéfices des réformes devront être palpables pour les citoyens et il faudra donc veiller à la distribution équitable des fruits de la croissance, notamment entre le travail et les autres sources de revenus et entre ceux qui ont un travail et ceux qui n’en ont pas.
Évoquant les résultats du Conseil européen du 21 et 22 juin dernier, le président de l’Eurogroupe s’est d’abord réjoui de la décision du Conseil qui a confirmé que Chypre et Malte pourront adopter l’euro au 1er janvier 2008.
Concernant le processus de révision du Traité, il s’est dit satisfait mais pas enthousiaste du résultat obtenu, dans la mesure où la substance du Traité constitutionnel a pu être préservée. Il s’est toutefois félicité de l’inscription dans le nouveau Traité ‘simplifié’ de l’Union économique et monétaire et de sa monnaie – l’euro – comme un objectif de l’Union européenne.
Concernant enfin l’annonce du président de la République française Nicolas Sarkozy de venir personnellement à la prochaine réunion de l’Eurogroupe afin de présenter les orientations budgétaires et économiques de la France dans les années à venir, Jean-Claude Juncker a déclaré : "J'apprécie beaucoup ce geste puisque nous pourrons discuter avec celui qui est à l'origine de tous les projets de planification français des tenants et des aboutissants de la politique budgétaire française. J'applaudis des deux mains cette initiative, cela prouve qu'il y a une conscience accrue des interactions entre politiques budgétaires et de la nécessité d’une coordination renforcée dans ce domaine".