Dans un article paru du Tageblatt daté du 25 juin 2007 qui porte le titre "Les Britanniques hors de l’Union européenne !", le député européen socialiste Robert Goebbels a lancé une forte diatribe contre la Grande-Bretagne et son Premier ministre sortant, Tony Blair. La rencontre à Bruxelles des 27 chefs d’Etat et de gouvernement chargés de trouver un substitut à la Constitution a abouti selon Goebbels "à une solution factice". Et l’Union européenne, "au lieu d’un traité Constitutionnel", elle est désormais obligée d’avancer avec des "améliorations hypocrites". Le député européen a exprimé son amertume par rapport au nouveau traité.
Il a déploré la disparition du traité constitutionnel et des lois européennes, le remplacement du ministre des Affaires étrangères par un "haut représentant des affaires étrangères de l’UE", la mise en place d’un ministre du Conseil européen dénué de tout pouvoir, la suppression des symboles européens.
Il a vivement critiqué que la Charte des droits fondamentaux ne soit pas contraignante pour l’Angleterre, que la majorité qualifiée ne soit pas étendue aux domaines les plus importants (tels que la sécurité européenne et la politique sociale) et que les compétences du Parlement européen en matière budgétaire ne soient pas étendues aux recettes de l’UE.
Selon Goebbels, l’issue du sommet qu’il critique doit être imputée à la Grande-Bretagne. Il relève l’attitude intransigeante de Tony Blair : "Tony Blair a signé le traité constitutionnel à Rome. Au lieu de défendre politiquement ce traité (….) il s’est servi du NON français comme d’un prétexte, pour capituler devant sa presse populiste".
La stratégie poursuivie par Londres consiste, selon Goebbels, à réduire l’Union européenne à une simple zone de libre échange qui sera surtout utile pour le développement de la place financière de Londres. Il estime plus loin que Tony Blair a approuvé le "traité- moignon (….) parce qu’il n’implique aucune concession pour son pays". D’où le constat du député européen "que la crise de l’UE n’est pas encore terminée mais qu’elle commence maintenant". Il a mis en garde contre d’autres élargissements et a exigé que Londres soit confrontée à la décision- : "Opt in or leave it !"
Dans un article daté du 25 juin, qui porte le titre "Tout ce qui a été abandonné", le député socialiste, Ben Fayot, qui est le chef de sa fraction à la Chambre et présentent de la commission des Affaires étrangères et européennes, exprime son incompréhension vis-à-vis de la Grande-Bretagne et de la Pologne. A Bruxelles, au lendemain du sommet, Madame Merkel s’est félicitée de l’accord contracté. "Mais au nom de quels intérêts ?". s’interroge le député européen. Pour Fayot, la réponse à cette question est claire. Ce sont les intérêts et la crédibilité politique des 18 Etats membres qui ont ratifié le traité constitutionnel qui sont en cause.
Pour Fayot l’attitude de Londres était la plus intransigeante : En ce qui concerne la Charte des droits fondamentaux, la Grande-Bretagne a demandé et obtenu d’importantes concessions de ses partenaires européens, elle a signé le traité constitutionnel qui incorporait la Charte pour la rejeter aujourd’hui.
Il considère que la clause d’opting-out obtenue par la Grande Bretagne inflige un coup dur à la crédibilité de l’Union européenne.
Fayot adresse la même critique à la Pologne, un pays qui a également signé le traité pour ensuite faire marche arrière. "Que vaut encore la signature d’un chef de gouvernement, sur quels critères peut-on encore se baser pour faire confiance aux partenaires européens ?", s’interroge le député socialiste.
Les éléments qui ont été abandonnés à Bruxelles sont importants selon Fayot :
www.europaforum.lu publiera les réactions monde politique luxembourgeois au sommet de Bruxelles au fur et mesure que les différentes positions seront publiées.