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Droits fondamentaux, lutte contre la discrimination
Le "camion de la diversité" à Luxembourg : un bilan plus que mitigé
20-07-2007


Camion de la diversitéLe 20 juillet, la Place Guillaume était placée sous le signe de la tolérance, malgré un ciel d’orage noir à midi et une pluie torrentielle qui chassait les passants de ce lieu d’habitude si amène. C’est que le "camion européen de la diversité" y faisait étape.

Qu’est-ce, ce camion de la diversité ?

Il s’agit d’un camion qui est parti le 25 avril de Strasbourg, pour traverser l’Europe, où il représente pendant sa tournée la campagne "Pour la diversité. Contre les discriminations" ainsi que l’Année européenne de l’égalité des chances pour tous. Au cours des sept mois de la tournée, le camion aura visité 21 pays et parcouru plus de 18 000 kilomètres.

Le véhicule, un géant de 30 tonnes, est conçu pour informer les citoyens de leurs droits en vertu de la législation anti-discriminations européenne et nationale.

Le podium intégré de 50 mètres carrés accueille des programmes d’information et de divertissement spécialement élaborés avec l’aide des partenaires locaux de la campagne.

Au Luxembourg, il s’agissait du Ministère de la Famille et de l’Intégration, de Info-Handicap, du Centre CIGALE (Centre d’Information gay et lesbien), Antidiskriminierungsverband Saar et Job4Handicap.

Le camion est également équipé d’un élévateur qui a été spécialement conçu pour les fauteuils roulants et qui garantit l’accès aux utilisateurs de fauteuils roulants de tous types sur simple pression d’un bouton.

Un programme aléatoire

À partir de 11 heures, les quelques visiteurs ont pu, malgré la pluie battante, s’informer sur l’égalité des chances, les droits de l’homme ainsi que la lutte contre les discriminations en Europe.

Joël Delvaux de Info-Handicap, était là pour évoquer de manière pratique, à l’exemple d’un parcours d’habileté, les difficultés rencontrées au quotidien par les personnes handicapées. En effet, dans un fauteuil roulant, les intéressés devaient faire face à différents obstacles et situations, tels que des escaliers, des passages étroits ainsi que des virages et des exercices d’équilibre. Il faut cependant dire que ce parcours est devenu au cours de la journée plutôt un prétexte d’amusement pour les gosses de passage.

Le groupe "Primitive-Sawuri" fut le premier à donner un concert avec de la musique traditionnelle du Burkina-Faso.

Les stands étaient en début d’après-midi surtout marqués par la présence des militants du Centre CIGALE et des employés du Commissariat du Gouvernement aux Etrangers. La documentation mise à la disposition du public, plutôt limitée pour illustrer l’action de l’Union européenne, était présentée sans excès de fantaisie

Bettina Meurer, une des employées de l’agence berlinoise chargé par la Commission européenne d’organiser la tournée du camion de la diversité, a brièvement évoqué les stops du camion dans la capitale bulgare, Sofia, à Madrid et à Nancy. Parachutée dans ces villes comme elle l’a été à Luxembourg sans trop connaître les lieux et les circonstances, mobilité européenne oblige, elle a essayé de caractériser la différence entre les réactions des citoyens. A Sofia, les orchestres romas et des chanteurs aveugles avaient eu un franc succès. A Madrid, la question de l’orientation sexuelle suscita la plupart des discussions, dans un contexte de bienveillance générale autour de la Gay Pride qui se tenait au même moment. A Nancy, où il y n’y avait pas de programme pour attirer le chaland, le camion avait effectué sa visite dans une certaine indifférence de la part de la population. Pour Bettina, les quelques Luxembourgeois qu’elle a pu rencontrer avaient en matière de discrimination des réactions similaires à celles des Allemands.

Pendant l’après-midi, le programme des concerts a été un peu perturbé, et on ne savait pas trop si l’interdiction de faire de la musique avait été demandée par les restaurateurs autour d’une place qui venait pourtant d’accueillir la fête de la musique et le "Rock um Knuedler" lors des semaines précédentes, ou si cette interdiction était due aux exigences de fond sonore neutre pour le tournage d’un film dans les environs.

En gros, l’opération "camion de la diversité" n’a pas été un franc succès. Et ce n’était pas seulement le mauvais temps qui était en cause.