Le 2 juillet 2007, le Ministère de l’égalité des chances a organisé en collaboration avec le Ministère de l’Intérieur et l’Aménagement du territoire, le Ministère de la Culture, le Ministère de l’Enseignement supérieur, le Syndicat des Villes et Communes luxembourgeoises SYVICOL et le Conseil national des femmes du Luxembourg, (CNFL) une conférence européenne sur le sujet: réussir la politique d’égalité des femmes et des hommes dans les communes. L’initiative a été lancée dans le cadre d’une stratégie de l’Union européenne et a rassemblé également des invités du Danemark et de la Slovénie.
"Sans l’impulsion de l’Union européenne, notre politique de promotion de l’égalité des hommes et des femmes ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui" a souligné la députée Christiane Doerner qui est aussi présidente du CNFL. Elle a fait référence aux nombreuses initiatives qui ont été lancées au cours des dernières 50 années par la Union européenne. A commencer par le traité de Rome qui reconnaît l’égalité des hommes et des femmes comme un principe fondamental. En 1997, le traité d’Amsterdam confie aux Etats membres la mission de promouvoir l’égalité entre hommes et femmes. En même temps, le principe du "Gender Mainstreaming" une approche intégrée de l’égalité est incorporée au traité d’Amsterdam. Cette méthode prévoit la réorganisation, l’amélioration et l’évaluation des processus de prise de décision afin d’incorporer la perspective de l’égalité des hommes et des femmes dans tous les domaines de la société.
En vertu du principe de subsidiarité, les autorités locales et régionales sont les sphères de gouvernance les plus proches de la population et donc aussi les mieux placées pour combattre les inégalités sociales.
La Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale est un des aspects les plus visibles de la politique européenne en matière d’égalité des femmes et des hommes. Même si cette charte n’est pas juridiquement contraignante, "il s’agit d’un important filet de sécurité qui s’est tissé au-dessus de l’Europe égalitaire", estime Christiane Doerner.
La Charte reprend les principales initiatives de l’Union européenne pour une politique communale d’égalité et prévoit des actions concrètes pour transposer les politiques. Elle est destinée aux collectivités locales et régionales d’Europe. En signant ce document, les Etats membres s’engagent à transposer les 30 articles en législation nationale. Pour soutenir les communes dans leurs démarches, le SYVICOL, le Ministère de l'égalité des chances, le Ministère de l’Intérieur et le Conseil national des femmes du Luxembourg ont élaboré un guide pratique qui peut être téléchargé sur le site du SYVICOL.
Les intervenants de la conférence ont estimé qu’il ne suffit pas de reconnaître légalement le principe de l’égalité des hommes et des femmes car en dépit de nombreux exemples d’une reconnaissance formelle et de progrès accomplis, l’égalité entre les sexes n’est pas encore une réalité dans la vie quotidienne. Ils ont regretté que dans la pratique, les hommes et les femmes ne jouissent pas encore des mêmes droits. Les intervenants ont surtout souligné les inégalités qui persistent en ce qui concerne les disparités salariales et la sous-représentation en politique.
Ils ont estimé que le principe de l’égalité des sexes doit être efficacement appliqué. D’où la nécessité de la conférence organisée à Mamer, laquelle a permis de partager avec des partenaires européens les expériences induites par les politiques européennes. "On pense souvent que l’Europe existe seulement à travers des sommets hautement médiatisés. Mais cette conférence est la preuve que l’Europe existe au quotidien" a déclaré Marie-Josée Jacobs, ministre de l’égalité des chances. La conférence a permis de tirer des enseignements des expériences acquises par d’autres pays et d’échanger des bonnes pratiques. L’initiative devient de ce fait un instrument d’évaluation des politiques engagées au niveau local.
Les partenaires, toutes nationalités confondues, ont souligné la nécessité d’élaborer de nouvelles lois. "La conférence a finalement montré que les autres pays sont confrontés aux mêmes problèmes" a estimé Maddy Muhlheims du Ministère de l’égalité des chances. "Et que les initiatives lancées au Luxembourg sont à la hauteur de celles développées dans d’autres pays européens" a-t-elle ajouté non sans fierté.