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Opinion
Eurobaromètre : Les Européens souhaitent une amélioration de la mobilité.
Les Luxembourgeois en passe de devenir des supporters des transports publics
26-07-2007


Bien que la voiture privée reste le principal moyen de transport des habitants de l’UE, ceux-ci sont également bien conscients de son incidence sur l’environnement et le trafic. D’après un sondage Eurobaromètre réalisé récemment et publié ce 26 juillet 2007, la plupart des Européens sont favorables à des mesures qui incitent à utiliser les transports en commun et qui vont dans le sens d’une mobilité plus durable. Cette enquête d’opinion a également permis de mettre en lumière l’attitude des Européens à l’égard de la sûreté dans le transport aérien et des droits des passagers aériens.

Pour ce sondage Eurobaromètre, réalisé dans les 27 États membres de l’Union européenne, un échantillon aléatoire d’environ 26 000 personnes a été interrogé. Les questions posées concernaient la politique des transports dans l’UE, notamment le transport urbain, les questions environnementales et de circulation routière, la sûreté aérienne et les droits des passagers. Les principaux résultats en sont les suivants:

Le transport motorisé privé domine dans l’Union européenne: 81 % des ressortissants de l’UE (92,2% au Luxembourg) font partie d’un ménage équipé d’une voiture. La majorité des habitants de l’UE (51 %, mais 62,7 % au Luxembourg) mentionnent l’automobile comme leur principal moyen de transport, suivie par les transports en commun (21 %, mais 29,5 % au Luxembourg), la marche à pied (15 %, seulement 5 % au Luxembourg) et la motocyclette (2 %, ET 0,6 % au Luxembourg).

Des améliorations aux transports en commun, notamment de meilleurs horaires (29 %, mais 37 % au Luxembourg) et de meilleures liaisons vers des destinations courantes (28 % en UE et au Luxembourg) pourraient inciter ceux qui utilisent leur voiture pour leurs déplacements quotidiens à moins conduire. Toutefois, une proportion notable (22 %, un peu moins au Luxembourg, avec 15,6 %) d’automobilistes déclarent qu’ils ne réduiraient sous aucun prétexte leur utilisation de leur voiture.

La grande majorité des habitants de l’UE (78 %, 80 % au Luxembourg) sont d’accord pour dire que le type de voiture et la manière dont elle est utilisée a une incidence sur l’environnement. Pour la majorité (35 %, 33 % au Luxembourg) des personnes interrogées, le meilleur moyen d’inverser la tendance à l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone (CO2) dues au transport routier serait de n’autoriser que la vente de véhicules moins polluants. Pour 30 % des personnes interrogées en revanche - mais seulement 20 % des résidents du Luxembourg - le moyen le plus efficace de réduire les émissions de CO2 serait d’encourager par des incitations fiscales l’achat de véhicules moins gourmands en carburant.

À la question de savoir quelle méthode elles avaient employé au cours de l’année passée pour économiser du carburant, plus de la moitié des personnes interrogées qui étaient le principal conducteur du ménage ont répondu qu’elles avaient modifié leur style de conduite (57 %, et même 67 % au Luxembourg) ou fait plus de marche ou de vélo (56 %, idem au Luxembourg). Une proportion plus faible de personnes ont davantage utilisé les transports en commun (26 %, mais 46 % au Luxembourg, ce qui est très significatif)) ou sont passées à des voitures plus économes en carburant (25 %, 36,5 % au Luxembourg).

Selon 36 % des habitants de l’Union européenne (mais seulement 26 % des Luxembourgeois, plus sceptiques et encore habitués à des prix plus bas), le meilleur moyen d’encourager l’utilisation de biocarburants est de les rendre moins chers par des incitations fiscales. L’imposition de normes obligatoires aux fabricants pour la construction de voitures utilisant des biocarburants vient en deuxième place, avec 32 % en Union européenne, mais seulement 24 % des Luxembourgeois, de nouveau plus sceptiques en matière d’hydrocarbures.

Trois habitants de l’UE sur quatre (74 %) sont conscients du fait que les types de voitures et la manière dont elles sont employées ont une influence importante sur la circulation routière dans leur environnement immédiat. Une très forte majorité des personnes interrogées (90 %) pensent que la situation dans leur environnement doit être améliorée par un meilleur système de transports en commun (49 %, et même 55,6 % au Luxembourg), des limitations d’accès aux centres ville (17 %, mais seulement 9,3 % des Luxembourgeois), des limitations de vitesse (17 %) ou des péages (5 %).

Une petite majorité des Européens sont prêts à payer plus pour utiliser un moyen de transport moins polluant (54 %, avec 67 %, les Luxembourgeois sont en tête dans le sondage). Toutefois, la plupart des citoyens de l’UE (60 %, mais moins de 50 % des Luxembourgeois) désapprouvent l’idée selon laquelle tous les usagers de la route devraient acquitter des péages pour compenser les encombrements et les dégâts environnementaux, alors que 35 % des personnes interrogées (39,5 % au Luxembourg) sont d’accord avec cette proposition.

Quand il s’agit de savoir dans quoi l’argent public pour la mobilité devrait être investi, les citoyens de l’UE sont à 40,5 % en faveur de l’investissement dans les transports publics, et à 36 % dans les infrastructures routières. Les Luxembourgeois sont avec seulement 17 % en tête de queue de la dernière option, mais avec plus de 55 % très fortement en faveur de la première.

Une proportion importante de citoyens de l’UE (38 %,31 % des Luxembourgeois) ont déclaré ne prendre que rarement l’avion, et par conséquent n’être pas réellement compétents pour répondre aux questions relatives aux contrôles de sûreté dans les aéroports. La majorité des personnes interrogées qui prennent l’avion considèrent les contrôles de sûreté comme adaptés (61 %); un quart (24 %) les jugent insuffisants et seulement 16 % (mais 30 % des Luxembourgeois) les estiment excessifs. Enfin, 46 % des Européens sont informés de leurs droits en tant que passagers dans les aéroports sur le territoire de l’Union européenne (mais seulement 40 % au Luxembourg).

Conclusions pour le Luxembourg

Les Luxembourgeois sont avec les Chypriotes et les Italiens la population où plus de 90% des ménages possèdent une voiture. Ils utilisent très souvent la voiture comme principal moyen de transport. En même temps, ils utilisent plutôt souvent les moyens de transport public. Par contre ils marchent très peu. Ils souhaitent des améliorations dans les transports publics et pourraient envisager de renoncer à utiliser leur voiture sous certaines conditions. Ils sont par contre plutôt sceptiques à l’égard des incitations fiscales pour acheter des voitures moins gourmandes en hydrocarbures et à l’égard d’une politique des prix sur les biocarburants. Mais de l’autre côté, ils ont été très nombreux à changer leur style de conduite et à presque la moitié à utiliser plus souvent les moyens de transport public. 90% des Luxembourgeois sont opposés à une limitation de l’accès aux centres-villes. Ils ne voudraient pas non plus que l’on investisse encore dans les infrastructures routières. Ce sont les transports publics qui ont leur faveur.