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Politique étrangère et de défense
L’Armée luxembourgeoise se réorganise et renforce ses contingents pour mieux assumer ses responsabilités au niveau de l’Union européenne et de l’OTAN
13-09-2007


Le 13 septembre 2007, le ministre de la Défense, Jean-Louis Schiltz, a présenté les principaux aspects de la réorganisation de l’armée luxembourgeoise. Les grands paramètres de cette réorganisation sont la constitution d’unités de disponibilité opérationnelle (UDO), l’abandon du système de double volontariat intégral ainsi que la mise en place d’un service de reconversion au sein de l’armée afin que l’armée luxembourgeoise puisse participer dans les meilleures conditions possibles, aux Groupements tactiques de l’Union européenne (GT) et à la Force de Réaction rapide (NRF) de l’OTAN.

La nécessité de réformer l’armée luxembourgeoise

Selon le ministre, la fin de la guerre Froide en 1990 a marqué la fin d’une époque où la sécurité internationale était basée sur la dissuasion nucléaire. La fin de la bipolarité imposait de porter un nouveau regard sur la sécurité internationale pour l’aborder avec de nouveaux moyens. C’est en 2002 que l’OTAN a pris la décision de se doter d’une Force de Réaction rapide interarmées, la NRF, qui permet de déployer jusqu’à 21 000 personnes dans des délais très brefs. En janvier 2006, l’Union européenne s’est de son côté dotée de Groupements tactiques, les GT ou Battle groups, qui se composent de contingents issus de plusieurs Etats membres et qui sont sous la responsabilité d’une nation cadre.

"La stabilité internationale nous concerne tous. Le Luxembourg, en tant que membre de l’OTAN, de l’UE et de l’ONU, ne peut pas se contenter de prendre acte des crises internationales. Comme ses partenaires au niveau international, le Luxembourg veut et peut apporter sa contribution", a souligné d’emblée le ministre Schiltz. Pour pouvoir participer à ces Groupements tactiques de l’UE et à la Force de Réaction rapide interarmées de l’OTAN, "une réorganisation et une transformation de l’armée luxembourgeoise s’imposent", a-t-il ajouté.

Cette réorganisation s’avère d’autant plus nécessaire que l’engagement du Luxembourg au niveau international est devenu un fait courant et que l’armée luxembourgeoise touche à ses limites. Depuis 1990, l’armée luxembourgeoise a participé à de plus en plus souvent des missions de maintien de paix dans le cadre des "missions de Petersberg" permettant d’assurer la stabilité régionale dans des zones de tension.

Actuellement 36 soldats de l’armée luxembourgeoise sont déployés à l’étranger, dont 23 soldats au Kosovo, 9 en Afghanistan, 2 au Liban, un soldat au Congo et un en Bosnie. A cela s’ajoute que le Luxembourg s’est engagé, dans le cadre de ses capacités, à participer en 2008 avec 20 à 22 soldats aux Groupements tactiques de l’UE et en 2010 avec 30 personnes à la Force de Réaction rapide interarmées de l’OTAN.

Les unités de disponibilité opérationnelle (UDO)

D’où le besoin de plus en un grand d’une réorganisation de l’armée qui permet de se distancier des contingents formés ad hoc. La constitution d’unités de disponibilité opérationnelle (UDO) au sein de l’armée luxembourgeoise figure au centre du nouveau projet de loi. Ces unités impliquent la fin du système de double volontariat intégral tel qu’il est pratiqué actuellement. Le nouveau système permet de renforcer la cohérence de planification, de mieux préparer les volontaires et de gagner du temps dans le déploiement réel.

Les UDO sont constitués après l’instruction de base. Le soldat peut refuser d’être intégré dans une UDO. Il fera partie de ces unités pour toute la durée pendant laquelle il accomplit les tâches militaires, à savoir 36 mois. Pour rendre l’UDO plus attractive, le volontaire à l’UDO bénéficie de certaines priorités à l’embauche et d’une prime de disponibilité opérationnelle de 350 euros.

Meilleure formation des jeunes et un service de reconversion

Le projet de loi prévoit également une meilleure formation pour les jeunes soldats afin d’augmenter leurs chances sur le marché du travail, lorsqu’ils quittent l’armée. Pendant la période d’engagement qui est fixée à 36 mois le jeune doit suivre des formations à l’école de l’armée ou poursuivre sa reconversion pendant une période de 12 mois. La création d’un service de reconversion est prévue. Il conseille et oriente les jeunes soldats pendant toute la durée de son parcours professionnel.

Effectifs renforcés

Pour pouvoir participer aux missions des Groupements tactiques de l’UE et des Force de Réaction rapide interarmées de l’OTAN, les effectifs des officiers, sous-officiers, caporaux et personnel de l’armée seront renforcés. Le nombre de volontaires passe de 430, caporaux compris, à 500, caporaux non compris. Les officiers de carrière passent de 45 à 80 unités, les sous-officiers de 135 à 206, l’effectif des caporaux reste fixé à 90 unités et le personnel civil passe de 118 à 170 unités