La grippe aviaire existe depuis des millénaires et se transmet essentiellement entre des espèces d’oiseaux aquatiques. Même si le virus n’a pas encore acquis la capacité d’infecter l’être humain, le risque d’une mutation virale suite à la combinaison génétique du virus H5 N1 et d’un virus humain existe bel et bien.
"Le risque d’une pandémie mondiale ne peut être exclu car, par définition, les maladies infectieuses ignorent les frontières tant nationales que continentales", souligne d’emblée Béatrice Toussaint, docteur à la Commission européenne.
Un effort particulier est fourni en faveur des pays qui abritent des foyers de grippe aviaire tels que l’Indonésie, une partie de la Chine et l’Egypte. La Commission soutient ces pays avec d’importants moyens financiers, car "si on veut être préparé à une pandémie, alors il faut concentrer les efforts sur l’élément le plus faible de la chaîne", explique le docteur Gudjòn Magnùsson du Bureau régional pour l’Europe de l’Organisation Mondiale de la Santé.
Les populations de ces pays sont les plus exposées au virus parce qu’elles cumulent deux caractéristiques : l’élevage de volaille y est une importante ressource économique et la promiscuité avec les oiseaux ainsi qu’une culture de l’hygiène peu développée font que les personnes s’infectent plus aisément.
Depuis 2005, 4 ateliers de travail ont été organisés au cours desquels les représentants des 53 pays et les experts internationaux ont pu échanger leurs expériences et leur savoir-faire. "Notre objectif est de rendre les recherches scientifiques accessibles à tous les pays", explique Béatrice Toussaint.
Les pays présents à la réunion ont été invités à identifier les différents sujets qui ont été abordés et discutés plus en détail. Comment appliquer les mesures de santé publique et améliorer l’hygiène pour limiter la transmission du virus ? Comment mieux préparer les hôpitaux. ? Comment assurer une meilleure communication en cas de crise ? Tels étaient les sujets à l’ordre du jour.
"Même si des efforts continus doivent être consentis pour assurer un niveau de préparation élevé de tous les pays, les résultats obtenus lors de cet atelier sont plutôt encourageants par rapport à ceux réalisés en 2005", ont constaté les participants à l’atelier. Aujourd’hui 53 pays, contre 18 pays en 2005, se sont dotés d’un plan de préparation, et la collaboration entre pays s’est améliorée. "Cet atelier illustre finalement la solidarité entre les pays. En cas d’une pandémie mondiale, on sera tous dans le même bateau", remarque le docteur Gudjòn Magnùsson, de l’Organisation Mondiale de la santé.