La conférence a été une occasion pour approfondir les débats actuels en accentuant la dimension prospective et stratégique des politiques de l'emploi. Ont notamment été analysés les grandes tendances des dernières années et les secteurs de nouvelles opportunités de création d'emplois ainsi que les interfaces avec l'éducation-formation et les politiques sociales.
Dans son intervention, le ministre a d’emblée adressé les remerciements les plus vifs du Premier ministre Jean-Claude Juncker pour célébrer le 10e anniversaire de la SEE. François Biltgen a rappelé que le contexte dans lequel cette stratégie fut élaborée était un contexte économique caractérisé par une croissance faible, par un chômage élevé, par une inflation non-maîtrisée et par de déficits qui n’arrêtaient pas de se creuser, le tout assorti de politiques budgétaires plutôt laxistes. D’un point de vue social, le tableau n’était pas encourageant non plus, caractérisé notamment par des politiques de l’emploi majoritairement passives et des systèmes d’éducation et de formation qui étaient en décalage par rapport aux besoins des entreprises confrontées à de rapides mutations technologiques.
Le ministre exposa les grandes étapes des travaux dans le domaine social et de l’emploi, les premières discussions remontant à 1993 et au "Livre blanc" du Président Jacques Delors, dans lequel figurait le premier fondement d’une coopération véritable en matière de politiques de l’emploi, et félicita ses homologues des progrès qui ont pu être réalisés 10 ans après le commencement de la SEE.
Aujourd’hui, le taux de chômage est descendu à 6,7% pour une Union européenne à 27 Etats membres. L’Union européenne s’est agrandie de 112 millions de nouveaux habitants et en parallèle, le nombre total de chômeurs à l’intérieur des 27 Etats membres a diminué de deux millions et demi de personnes.
Au-delà de ce constat, François Biltgen a insisté sur le fait qu’il ne fallait pas oublier que l’une des évolutions importantes de ces 10 dernières années était la coordination entre différentes politiques telle qu’elle fut élaborée pendant la Présidence portugaise lors du Sommet de Lisbonne au printemps 2000. La Stratégie Européenne de l’Emploi, autonome jusqu’à la révision de la Stratégie de Lisbonne, s’est désormais fondue dans les Lignes Directrices intégrés.
Finalement, François Biltgen a mis l’accent sur le prochain cycle de lignes directrices emploi dont les bases devraient prochainement être consolidées sous Présidence slovène.
Etant donné que les mesures nationales prises au titre des "précédentes" lignes directrices, ont toutes produit leurs effets, le ministre a exprimé sa conviction que le nouveau cadre ne devrait pas changer fondamentalement. François Biltgen a néanmoins préconisé des éléments qui pourraient être renforcés, notamment la modernisation des systèmes d’éducation et de formation, l’encouragement d’une collaboration entre les entreprises privées et les services publics de l’emploi par l’investissement et le partenariat, ou encore l’établissement d’une vraie stratégie de gestion prévisionnelle des ressources humaines au niveau des entreprises, indispensable dans le contexte des mutations rapides de nos tissus économiques et notamment dans le cas de restructurations.