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Opinion
Les Européens et les résidents du Luxembourg dans l’Eurobaromètre de décembre 2007
18-12-2007


La Commission européenne vient de publier les premiers résultats de l’Eurobaromètre standard de décembre 2007 qui se base sur une enquête menée fin octobre-début novembre 2007 auprès de 30.281 citoyens de l’Union européenne et des pays candidats âgés de plus de 15 ans, dont 502 résidents du Luxembourg.

Prévisions des citoyens européens pour 2008

Dans ce sondage d’opinion, les Luxembourgeois jugent à 81 % (-3 % par rapport au printemps 2007) que la situation économique est bonne, alors que seulement 48 % des autres Européens sont de cet avis, avec une tendance générale à être plus sévère avec la situation économique actuelle. En général, les Luxembourgeois comme les autres Européens croient cependant que dans les prochains 12 mois, leur situation ne va pas changer. Ils sont 30 % à s’attendre à des temps meilleurs, une opinion qui tend malgré tout à la baisse. Le statu quo prévaut aussi en ce qui concerne les prévisions sur l’évolution de la situation économique dans les 12 prochains mois. 62 % des Luxembourgeois, c’est-à-dire un plus de 24 %, croient que rien ne va changer, avec une nette baisse de ceux qui croient qu’au Luxembourg, l’année économique 2008 sera moins bonne. Ils passent de 39 % à 18 %. La même tendance prévaut pour le chômage qui n’augmenterait pas.

Quels sont les problèmes les plus importants ?

Quant aux problèmes les plus importants auxquels le pays a à faire face, les Luxembourgeois mettent de manière très claire en avant la hausse des prix et l’inflation (38 %), le logement (34 %), le chômage (32 %) et le système éducatif (23 %). En Union européenne, les priorités sont le chômage, la hausse des prix et l’inflation, l’insécurité, peu ressentie au Luxembourg, mais très fortement citée au Sud et à l’Est de l’Europe, et le système de santé, un problème très fortement ressenti dans les nouveaux Etats membres.

Quelle confiance dans les institutions nationales et européennes ?

Les Luxembourgeois ont confiance dans leurs institutions nationales. Alors qu’en Union européenne, le taux de confiance de confiance dans les gouvernements est de 34 %, avec une forte tendance à la baisse (-7 %), les Luxembourgeois sont 65 % à garder leur confiance à leur gouvernement national. Avec cet indice de confiance, le gouvernement luxembourgeois se retrouve seul en tête d’une liste où seulement 5 autres gouvernements nationaux de l’Union européenne bénéficient d’un indice de confiance égal ou supérieur à 50 % : le Danemark, l’Estonie, l’Autriche et la Finlande. 

La  Chambre des députés bénéficie d’un taux de confiance de 56 % - le troisième plus élevé d’Europe derrière le Danemark, la Finlande et la Suède - mais avec une nette tendance à la baisse (-8 %), alors que dans le reste de l’Europe, seulement 35 % des citoyens ont confiance en leurs parlements, avec là aussi une baisse de 8 %. 7 Parlements nationaux seulement sur 27 bénéficient d’un indice de confiance positif.

Les institutions européennes suscitent plus de confiance auprès des Européens. Le Parlement européen reçoit un indice de confiance de 55 %, et 65 % au Luxembourg (avec une hausse de 3 %), alors que la Commission arrive à 50 % (-2 %), et 55 % au Luxembourg (-4 %) 

Quelle confiance dans l’Union européenne ?

L’indice de confiance en l’Union européenne a fortement baissé en Europe de 57 à 48 %, et au Luxembourg de 62 à 54 %. Il s’est effondré dans deux grands pays fondateurs, l’Allemagne, qui passe de 57 à 39 %, et en Italie, où il passe de 58 à 43 %. Une très forte tendance à la baisse peut également être enregistrée en Finlande (de 61 à 43 %, avec 51 % de méfiance) et en Suède (de 56 à 40 %) ainsi qu’aux Pays-Bas (de 69 à 53 %) et au Royaume Uni (de 36 à 25 %, avec 53 % de méfiance).  

Même pas un tiers des Européens croient que leur voix compte en Union européenne. Les Luxembourgeois sont juste la moitié (- 3 %) à le penser. Pourtant, les Européens sont 61 % (-5 %) à penser que la voix de leur pays compte dans l’Union européenne – avec de très fortes disparités entre les perceptions, 12 pays sur 27 n’épousant pas cette tendance. Les Luxembourgeois sont toujours 79 % à penser ainsi (-1 %).

En même temps, les Européens et les Luxembourgeois sont plus pessimistes (ou réalistes ?) quand il s’agit de la future influence de leur pays dans l’Union européenne : les Européens sont seulement 43 % à penser qu’elle sera supérieure (-9 %) et 39 % ( + 6 %) à penser qu’elle sera moindre, les Luxembourgeois étant seulement 31 % (-6 %) à croire qu’elle sera supérieure et 51 % (+ 3 %) à croire qu’elle sera moindre.

L’appartenance à l’Union européenne, bonne ou mauvaise ?

Malgré ces réticences et ces marques d’une limite de la confiance qu’ils accordent à l’Union européenne,, 58 % ( +1 %) des Européens pensent que l’appartenance à l’Union européenne est une bonne chose, et les Luxembourgeois sont 82 % à le penser, avec une très forte tendance à la hausse (+ 8 %). Avec cet indice très élevé d’approbation de l’appartenance à l’UE, les Luxembourgeois se situent en tête de tous les autres Européens, talonnés par les Pays-Bas (79 %) et l’Irlande et la Belgique (ex aequo 74 %). A citer parmi les populations eurosceptiques celles de la République tchèque, de Chypre, de la Lettonie, de la Hongrie, de l’Autriche, de la Finlande et du Royaume Uni.

Mon pays bénéficie-t-il de l’Union européenne ?

70 % des Luxembourgeois pensent que leur pays a bénéficié de son appartenance à l’Union européenne, contre 58 % des Européens. Avec cet indice de satisfaction, le Luxembourg se situe seulement à la dixième place. Les Italiens, les Chypriotes, les Hongrois, les Suédois et les Britanniques sont moins de 50 % à penser que leur pays ait bénéficié de l’Union européenne.

Que doivent faire l’Union européenne et/ou les gouvernements nationaux ?

Les sondeurs ont demandé si dans un certain nombre de domaines, les décisions devaient être prises par les gouvernements nationaux ou en commun au sein de l’Union européenne, posant ainsi la question de la subsidiarité.

La lutte contre l’insécurité devrait pour plus de 60 % des Européens être une affaire de l’Union européenne.

Les impôts par contre devraient rester pour 65 % des Européens et carrément 87 % des Luxembourgeois dans les mains des gouvernements nationaux. La même chose vaut pour la lutte contre le chômage.

La lutte contre le terrorisme devrait être pour plus de 80 % des Européens (88 % des Luxembourgeois) une question européenne. 67 % des Européens, 77 % des Luxembourgeois sont également d’avis que l’Union européenne devrait prendre en main la défense et la politique étrangère. Il n’y a que la Finlande et la Suède, qui sont des pays neutres, et le Royaume Uni pour faire bande à part.

63 % des Européens veulent une politique de l’immigration menée de concert avec l’Union européenne, mais seulement 53 % de Luxembourgeois, ce qui les situe seulement en 21e position, avec des pays comme le Danemark, l’Estonie, l’Autriche, la Finlande, la Suède et le Royaume Uni.

Le système éducatif doit également rester pour 64 % des Européens, et 76 % des Luxembourgeois, du domaine national. Pourtant, les Tchèques, les Italiens, les Chypriotes, les Lettons, les Lituaniens, les Portugais et les Slovènes hésitent ou sont carrément pour une compétence européenne en matière d’éducation.

Les retraites relèvent clairement de la compétence nationale pour 70 % des Européens (87 % des Luxembourgeois). Cela vaut également pour la santé et la sécurité sociale (Union européenne : 62 %, Luxembourg : 72 %)

L’environnement est de nouveau pour 73 % des Européens du domaine de l’Union européenne, comme les questions d’énergie avec 68 % ( + 7 %) et l’agriculture avec 53 %. Font exception pour l’agriculture la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, l’Autriche, la Roumanie, la Slovaquie, la Finlande et le Royaume Uni.

Les Luxembourgeois sont très divisés sur la protection des consommateurs. 49 % (53 % en UE ) estiment qu’elle devrait être du ressort national, 47 % (42 % en UE) du ressort européen.

Les questions de concurrence relèvent pour 57 % des Européens et 64 des Luxembourgeois de l’Union européenne.

La recherche scientifique et technologique est considérée par une immense majorité de 72 % des Européens et 82 % des Luxembourgeois comme un travail qui doit se faire avec l’Union européenne.

Le soutien aux régions en difficulté, à travers lequel se manifeste la solidarité européenne, est également une affaire européenne pour 64 % des Européens, et 80 % des Luxembourgeois.

Les questions liées au transport sont encore très disputées en Europe. 46 % des Européens sont d’avis qu’elles relèvent de la compétence des gouvernements nationaux, et 49 % (56 % au Luxembourg) d’un partage avec l’Union européenne, avec ici une tendance à la hausse.

L’économie est également un dossier très disputé. 47 % pensent qu’il s’agit d’une compétence nationale, et 48 % d’une compétence partagée avec l’Union européenne. Le Luxembourg est ici dans cette tendance. Pourtant, une majorité de Luxembourgeois croient que l’inflation doit être combattue avec l’Union européenne.

Sur quoi mettre l’accent au cours des prochaines années ?

Sur quels aspects les institutions européennes devraient-elles mettre l’accent au cours des prochaines années pour renforcer l’Union européenne ? Les Européens donnent la priorité à la lutte contre l’insécurité, qui n’est que la 7e préoccupation des Luxembourgeois. Viennent ensuite les questions d’immigration  qui sont également la deuxième grande préoccupation des Luxembourgeois. Les questions environnementales viennent en troisième position pour les Européens, mais sont le premier sujet des Luxembourgeois. Les questions énergétiques viennent en quatrième position, et sont la troisième préoccupation des Luxembourgeois. La quatrième grande préoccupation des Luxembourgeois, la politique étrangère européenne, n’est que la 7e préoccupation des Européens.