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Traités et Affaires institutionnelles
Echos de Lisbonne et de Bruxelles
14-12-2007


Cérémonie de signature : Présidence PortugaiseLe 13 décembre 2007, le Premier ministre Jean-Claude Juncker, le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, Jean Asselborn, et le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit, ont participé à Lisbonne à la cérémonie de signature du traité de Lisbonne. Jean-Claude Juncker et la délégation luxembourgeoise se sont ensuite rendus à Bruxelles pour participer au Conseil européen du 14 décembre 2007 à Bruxelles.

Les objectifs et la ratification du traité de Lisbonne au Luxembourg

L’objectif du nouveau traité est de rendre l’Union européenne, qui compte désormais 27 Etats membres, plus efficace, plus démocratique et plus transparente. Son objectif est également de donner à l’Union européenne les moyens de mener des politiques dans des domaines auxquels les citoyens accordent beaucoup d’importance : l’énergie, le changement climatique, la place de l’Europe dans le monde, une politique commune de l’immigration et une Europe plus sociale. 

Jean-Claude Juncker a estimé, vendredi matin, devant les micros de France Inter, que l’Union européenne avait besoin de ce traité réformateur qui lui permettra de "mieux s’affirmer à l’extérieur et décider plus rapidement à l’intérieur" Et à RTL, il a déclaré : "La signature du traité de Lisbonne a donné un nouvel élan au processus d’intégration européenne. J’espère que l’on pourra le maintenir."

Le traité de Lisbonne reprend la majeure partie des acquis du traité constitutionnel que le peuple luxembourgeois avait approuvé en juillet 2005 par voie de référendum. Le nouveau traité sera ratifié par la Chambre des députés luxembourgeoise. Pour entrer en vigueur, il devra également être ratifié dans les 26 autres États membres. Seuls les citoyens irlandais seront consultés par référendum. "Il faudra maintenant plaider la cause de ce traité auprès du peuple irlandais et auprès des 26 parlements nationaux qui auront à le ratifier", a déclaré Jean-Claude Juncker, qui espère que le processus de ratification se passera bien, "même si tout n’est pas encore gagné. Ce processus de ratification sera parfois difficile. Il n’y a pas lieu d’être pessimiste. Mais il faut être réaliste." 

Jean Asselborn s’est exprimé au sujet de cette ratification. "Le Luxembourg fera partie des premiers pays à ratifier le traité de Lisbonne. J’espère qu’un projet de loi allant dans ce sens pourra être déposé à la Chambre des députés dès le début du mois de janvier. J’estime que nous devrions pouvoir ratifier au cours du premier semestre 2008"

Juncker président du Conseil européen de l’Union européenne ?

 Lors d’une interview à France Inter, vendredi 14 décembre, un journaliste a demandé à Jean-Claude Juncker s’il était candidat au nouveau poste de président du Conseil européen * créé par le traité de Lisbonne. "Il faudra d’abord que nous ratifiions le nouveau traité. Je pense ensuite qu’avant d’identifier celui qui exercera la présidence du Conseil européen, il faudra que nous réfléchissions au domaine d’action qui sera le sien et au périmètre des fonctions qui seront les siennes." 

Juncker sur le Kosovo, un des sujets discutés au Conseil européen du 14 décembre à Bruxelles  

Jean-Claude Juncker s’est exprimé jeudi soir à Bruxelles sur l’évolution de la question du Kosovo, qui sera un des grands sujets du Conseil européen : "Je crois vraiment que nous devons tenir compte du besoin d'avoir la Russie comme partenaire quand il s'agit de modeler l'architecture de l'Europe, mais dans ce cas précis les avis de la Russie et de l'Union européenne divergent. Nous avons des engagements à tenir en ce qui concerne le Kosovo, nous ne pouvons pas nous laisser arrêter par une sorte de veto russe."

A Bruxelles, les dirigeants européens essaieront d’arriver à une position commune face à déclaration d'indépendance à laquelle le gouvernement du Kosovo veut passer au début de 2008.

La majorité des Etats membres de l’Union européenne sont prêts à reconnaître l’indépendance du Kosovo, à condition qu’elle soit coordonnée avec Pristina et à condition que l’Union européenne puisse la piloter à l’aide d’une importante mission qui sera envoyée au Kosovo dans le cadre d'un accord à l'ONU. Cet accord serait basé sur une nouvelle résolution de l’ONU accordant au Kosovo une "indépendance surveillée". Jusque là, la Russie a bloqué cet accord au Conseil de sécurité, en faisant usage de son droit de veto. Un nouveau refus russe pourrait obliger l’Union européenne à chercher un autre moyen de légitimer son intervention en dehors du cadre de l’ONU.

* Le Conseil européen dans le traité de Lisbonne

  • Le Conseil européen réunit les chefs d’États et de gouvernement. Il devient une institution de l'Union sans recevoir pour autant de nouvelles attributions. Le Conseil européen continuera à donner à l’Union l’impulsion politique nécessaire à son développement, mais ne disposera pas d’une fonction législative.
  • Une nouvelle figure apparaît: le président du Conseil européen. Ce dernier, élu par le Conseil européen pour deux ans et demi, aura pour tâche principale d'assurer la préparation et la continuité des travaux et d'œuvrer à la recherche du consensus. Ce président ne pourra pas exercer de mandat national pendant la durée de son mandat européen.
  • La mise en place d’un président élu du Conseil européen renforcera la visibilité et la cohérence générale de l’action de l’Union. Le président du Conseil européen devra également assurer, à son niveau et en sa qualité, la représentation extérieure de l'Union pour les matières relevant de la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC).