Dans une interview donnée le 4 janvier 2008 à Radio France Internationale, le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a évoqué la question du Kosovo, qui est au cœur des préoccupations de la Présidence slovène du Conseil de l’Union européenne.
Asselborn a d’abord ébauché une règle pour chaque processus de décision: "Il faut que chaque décision qui est prise ne soit ni anti-russe, ni anti-américaine, ni prorusse, ni proaméricaine, il faut qu’elle soit dans l’intérêt de l’Europe."
Il a estimé qu’il faut faire comprendre à la Serbie que son avenir n’est pas le Kosovo et que l’avenir du Kosovo n’est pas dans la Serbie. Mais "sans la Serbie, on n’arrivera jamais à stabiliser les Balkans occidentaux. Donc, la Serbie est et restera pour moi l’Etat-clé."
Il a rappelé la décision du Conseil européen de décembre 2007 qui a invité "les Kosovars à ne pas procéder à une déclaration unilatérale de leur indépendance jusqu’au début du mois de février", donc après les élections législatives en Serbie.
Finalement, il a évoqué la mission civile de 1500 policiers, avocats, juristes et enseignants que l’Union européenne s’apprête à envoyer au Kosovo pour aider à y mettre en place un Etat de droit, et sur laquelle une décision doit être prise lors d’une réunion du Conseil le 28 janvier 2008. Cette réunion, Asselborn l’a qualifiée de "très, très importante" et "explosive, très explosive". Et de conclure : "Toute l’Union européenne sait qu’elle doit être solidaire sur cette question, parce que si nous ne sommes pas solidaires, notre traité sur l’Union européenne où la politique étrangère joue quand même un rôle énorme, n’aura aucun sens."