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Compétitivité - Emploi et politique sociale
Robert Goebbels conteste la politique de la Commission européenne qui ne veut pas adapter la stratégie de Lisbonne à la nouvelle situation économique et sociale en UE
19-02-2008


Lors de la réunion plénière du Parlement européen du 19 février 2008 à Strasbourg, le député européen Robert Goebbels (PSE) est intervenu lors du débat sur la stratégie de Lisbonne. Goebbels a admis que la stratégie de Lisbonne "a permis à l'Union européenne de progresser en de nombreux domaines" grâce à la création d'emplois et à des investissements croissants dans la formation, la recherche et les nouvelles technologies. Mais il a aussi évoqué de nouveaux défis : l’effet de la crise des subprimes sur l’Europe, l’essoufflement de la croissance et la hausse des prix en Europe, la paupérisation croissante qui frappe 70 % des Européens. Goebbels a dans ce contexte fortement mis en cause la Commission Barroso qui ne veut rien changer aux lignes directrices intégrées de la stratégie de Lisbonne. 

La déclaration de Robert Goebbels

"Même si la crise dite des "subprimes" a comme origine les Etats-Unis d'Amérique, les banquiers, assureurs et fonds d'investissement européens n'ont pas échappé à l'avidité, moteur principal du monde de la finance. Alors que quelques grands patrons ont pu déployer leur parachute en or, les salariés et le grand public paient les pots cassés, également en Europe.

Il y a eu resserrement du crédit un peu partout. L'économie réelle marque le pas. La récession est évidente aux Etats-Unis, la croissance s'essouffle en Europe. L'inflation repart. Les produits pétroliers repartent à la hausse. L'alimentaire suit. Le prix des engrais flambe, promesse de nouvelles hausses pour les récoltes futures. La Banque Centrale Européenne se bétonne dans sa seule lutte contre l'inflation. Le salariat, les syndicats sont invités à la modération, alors que la perte du pouvoir d'achat est une réalité un peu partout.

Dans tous nos pays, la pauvreté, l'exclusion sociale sont à l'ordre du jour. 70 millions d'Européens vivent en-dessous du seuil officiel de la pauvreté dans leurs pays respectifs. 13 % des salariés travaillent sur base de contrats sans protection sociale réelle. On compte 23 millions de faux indépendants. En même temps 1 % des riches accaparent plus de 15 % de la richesse disponible en Europe.

La lutte contre le changement climatique va renforcer cette tendance à la paupérisation de beaucoup d'Européens. Le principe pollueur-payeur sonne bien. Mais ce sont en fin de compte toujours les consommateurs qui paient la facture. En Grande-Bretagne les pouvoirs publics luttent contre la pauvreté énergétique. Néanmoins la Commission nous explique que l'Union n'a pas assez libéralisé son marché énergétique. Comme si dans un monde, où 90% des ressources de pétrole et de gaz dépendent d'Etats souverains, les consommateurs pourraient choisir librement leur fournisseur.

Face à la montée des problèmes, la Commission et surtout le président Barroso n'ont qu'une réponse: il ne faut rien changer à la stratégie de Lisbonne. Les lignes directives intégrées sont apparemment gravées dans du marbre portugais et ne semblent pas adaptables aux yeux du président Barroso.

Au nom du Groupe Socialiste, je lance un avertissement solennel au président Barroso. Les Socialistes n'accepteront pas le "njet" d'un autre âge de la Commission sur les lignes directrices. Le contexte de la stratégie de Lisbonne évolue, le texte qui nous guide dans notre action doit s'adapter également à la nouvelle donne!"