Le Monténégro était jusqu’au 17 février 2008 le plus jeune Etat d’Europe. Il est né en 2006, lorsque 55,5 % de la population monténégrine ont voté par un référendum pour l’indépendance de leur pays et sa sortie de la Communauté d’Etats de Serbie-et-Monténégro. C’est un Etat multiethnique. 40 % de la population sont des Monténégrins, 30 % des Serbes. Monténégro comporte également une minorité bosniaque et albanaise. Le pays a marqué depuis de nombreuses années sa volonté de se rapprocher de l’Union européenne.
Le 15 octobre 2007, un accord de stabilisation et d’association (ASA) a été signé entre l’UE et le Monténégro. Pour Milan Rocen, le fait que cet accord ait été signé au Luxembourg est "d’une portée symbolique", et il a remercié le Luxembourg pour son soutien.
Jean Asselborn a souligné qu’il s’engagera auprès de la Chambre des députés luxembourgeoise pour que le projet de loi relatif à cet accord soit voté au plus tard en juin ou en juillet 2008. "C’est un premier pas vers l’intégration dans la dynamique de l’Union européenne", a estimé Jean Asselborn.
La déclaration d’indépendance du Kosovo du dimanche 17 février 2008 était au cœur de l’entrevue entre Jean Asselborn et Milan Rocen.
Pour les ministres luxembourgeois et monténégrin, la stabilité des pays des Balkans occidentaux est un objectif primordial. "Hier l’Europe a donné naissance à un nouvel Etat", a dit Jean Asselborn. Milan Rocen pense que "ce qui s’est passé à Pristina est le signe du progrès démocratique de la région", mais que "c’est également le résultat de la longue présence des Européens et de leur politique étrangère et de sécurité commune." De même, Milan Rocen est convaincu que les derniers événements démontrent que de plus en plus d’Etats balkaniques ont choisi de s’engager sur le chemin européen.
Interrogé sur la question si et quand le Monténégro estime reconnaître l’indépendance du Kosovo, Milan Rocen a indiqué que le Monténégro "ne se dépêchera ni ne traînera".
Selon lui, le Monténégro respectera l’orientation européenne, et s’alignera sur la décision de Bruxelles. Il a ajouté que son pays entretient de bonnes relations avec le Kosovo et qu’il "veut être un bon voisin pour tous les pays qui l’entourent".
Jean Asselborn a également insisté sur la nécessité de l’Union européenne à intervenir dans le processus de stabilisation de la région. "L’Union européenne aurait souhaité que Serbes et Kosovars trouvent un accord commun. Ensuite, il aurait été idéal si une solution avait pu être négociée au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Mais cela ne s’est pas produit. Il fallait donc que l’Union européenne prenne ses responsabilités, car le statu quo, ce n’est pas moi qui le dis, mais Ban Ki Moon, n’est pas une solution." Telle est l’analyse de Jean Asselborn.
Le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois a rappelé que le Luxembourg fait partie d’un groupe de pays qui reconnaitront le Kosovo le 21 février 2008.