Vic Reuter, ancien journaliste à RTL et ensuite porte-parole de la police grand-ducale, va partir autour du 25 février 2008 en mission au Kosovo. Le Luxembourgeois va devenir pour les 6 prochains mois le chef du PPIO (Public and Press Information office) de la mission européenne EULEX.
EULEX, c’est le déploiement d’au moins 1 800 personnes, c’est-à-dire 1 500 policiers, dont 750 membres de brigades d’intervention anti-émeute, 250 juristes, juges et procureurs et des douaniers pour aider les autorités kosovares à instaurer un véritable Etat de droit. Cette mission, prévue sur 16 mois et financée par un budget de 205 millions d’euros mis à la disposition par l’Union européenne aurait eu lieu avec ou sans indépendance du Kosovo. Comme le dit Vic Reuter, «"indépendance ou non, l’Etat de droit doit être instauré au Kosovo dans l’intérêt de toutes ses communautés qui seront de ce fait protégées."
Le déploiement d’EULEX s’étalera sur quatre mois, car il n’est pas possible d’installer, d’organiser et de faire travailler à Pristina plus de 200 nouveaux arrivants par semaine. Pendant tout ce temps, ce seront la MINUK, l’autorité civile de l’ONU, et la mission militaire KFOR qui conserveront la direction des opérations.
Le travail de Vic Reuter comporte plusieurs volets. Il devra en premier lieu mettre en place et coordonner la communication sur les activités des trois composantes police, justice et douane de la mission EULEX. Il devra également mettre en place une antenne de son bureau à Kosvoska Mitrovica, la ville qui est régulièrement le théâtre d’affrontements entre habitants serbes et albanais du Kosovo.
Le bureau de Vic Reuter travaillera en étroite collaboration avec les services du Représentant civil international, le fonctionnaire européen de nationalité néerlandaise Pieter Feith. Autres axes de coordination : une étroite coopération avec les services de presse du Haut représentant pour la PESC, Javier Solana, dont un agent de liaison sera présent sur le terrain ; un travail de coordination avec les autres acteurs de la communauté internationale présents sur le terrain, comme la MINUK, la KFOR et l’OSCE, et finalement une bonne communication avec les autorités kosovares et la population locale.
Le bureau de Vic Reuter sera composé de cinq collaborateurs dits « internationaux » et de huit Kosovars qui auront des fonctions administratives et techniques. "Le travail avec les Kosovars est essentiel", dit le futur porte-parole de l’EULEX. "Nous travaillerons selon le principe du 'local ownership', car c’est bien pour les gens du pays que nous sommes là."
Qu’est-ce qui a donc poussé Vic Reuter à briguer ce poste ? Il avance deux raisons. La première est qu’il est depuis longtemps attiré par les Balkans. Il les connaît du temps où il était journaliste, alors qu’il faisait des reportages durant la première guerre en Croatie à partir d’Osijek. Ensuite, durant la guerre de Bosnie, il a effectué un reportage sur l’embargo sur le Danube. A titre privé, il s’est rendu plusieurs fois à Sarajevo, et il est retourné en Bosnie lorsqu’il était porte-parole de la police pour une visite à la mission européenne de police en Bosnie EUPM quand il était porte-parole de la police grand-ducale.
La deuxième raison de Vic Reuter est que cette mission constitue un défi. Elle lui ouvre une autre dimension professionnelle qui lui permettra d’évoluer dans un autre environnement et de comprendre un peu mieux cette partie plus compliquée de l’Europe que sont les Balkans. Sans oublier qu’il pourra utiliser ses connaissances et son expérience une fois de retour au Luxembourg. En attendant, il prendra au début de la semaine prochaine le volant d’une voiture opérationnelle luxembourgeoise avec laquelle il se rendra à Pristina, à 1816 kilomètres de Luxembourg, dont 1563 kilomètres sur autoroutes et 48 kilomètres sur routes agréables.