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Opinion
Eurobaromètre sur la protection des données personnelles - les Luxembourgeois un peu plus confiants que la moyenne européenne
22-04-2008


Le 17 avril 2008, la Commission européenne a publié les résultats de l’Eurobaromètre sur la protection des données privées qui se base sur une enquête d’opinion menée en janvier 2008. Au Luxembourg, Gallup Europe a été sollicité par la Commission pour cerner les opinions de 1000 citoyens luxembourgeois.

Dans ce sondage d’opinion, une majorité de citoyens européens (64 %) et de Luxembourgeois (66 %) se montrent préoccupés par la protection de leurs données personnelles. A l’échelon européen, de fortes disparités apparaissent entre les Etats membres. Les inquiétudes sont surtout perceptibles en Autriche (86 %) en Allemagne (65 %) et sont beaucoup moins fortes en Bulgarie (34 %), aux Pays-Bas (32 %) ou en Finlande (36 %).

La législation

68 % des citoyens européens connaissent tant soit peu la législation qui régit la protection des données, contre seulement 55 % des Luxembourgeois. 22,7 % des Européens seulement pensent que cette législation leur offre unhaut niveau de protection, contre 30 % des Luxembourgeois. %0 % des Luxembourgeois pensent que les règles qui régissent la protection des données sont trop strictes, alors que les Européens ne sont que 35 % à penser cela. D'où l'idée de plus de 54 % des Luxembourgeois que leurs données ne devraient être protégées que dans certains domaines, alors qu'au niveau européen, seulement 28 % des personnes sondées pensent ainsi. Alors que seulement 33 % des Européens pensent que les lois sur la protection des données sont rigoureusement appliquées dans leur pays, les Luxembourgeois sont presque 49 % à penser que la loi est vigoureusement aplliquée, ce qui reflète cette confiance traditionnelle dans les instances publiques et étatiques dont d'autres Eurobaromètres font également état. .    

La confiance dans les organisations privées ou publiques

A l’échelle européenne, le degré de confiance que les citoyens accordent aux organisations qui traitent des données personnelles, varie en fonction de leur appartenance au secteur privé ou public. Le secteur public bénéficie en Europe d’une bonne réputation avec en tête de liste les services médicaux (82 % en Europe, 84 % au Luxembourg), suivis de la police (80 % en Europe,.79 % au Luxembourg) et des services de sécurité sociale (74 % en Europe, 88 % au Luxembourg). En revanche, au niveau du secteur privé, les résultats sont beaucoup plus nuancés et reflètent la suspicion des populations européennes.

A noter que cette dichotomie entre secteur privé et secteur public est beaucoup moins perceptible au Luxembourg. Les institutions financières (Luxembourg. 79 %, contre 66 % en Europe), les compagnies d’assurances (71 % contre 51 % en Europe), les compagnies de crédits (48 % au Luxembourg contre 35 % en Europe), les instituts de recherche (48 % au Luxembourg contre 33 % au Luxembourg) et les compagnies de voyage y bénéficient d’une confiance supérieure à la moyenne européenne.

77 % des citoyens européens contre seulement 56 % des Luxembourgeois sont d’avis que les citoyens ont peu conscience de leurs droits en matière de données à caractère personnel. Les Polonais (43 %) étaient les plus enclins à souscrire à cette affirmation, talonnés par les Lituaniens (38 %).

Seulement 48 % des citoyens européens estiment que les données privées sont protégées suffisamment dans leur propre pays. Cette opinion est beaucoup moins partagée au Danemark (85 %), en Finlande (84 %) et au Luxembourg (76 %), où les populations font preuve d’un plus grand optimisme.

La sécurité sur Internet

Malgré les récentes mutations technologiques, 82 % des sondés au niveau européen estiment que la transmission de données sur Internet n’est pas assez sûre. La majorité (67 %) des citoyens européens et de Luxembourgeois (66 %) s’inquiètent quand ils laissent des informations comme le nom ou l’adresse sur Internet. Le degré de préoccupation est très élevé en Grèce (82 %), en Grande-Bretagne (79 %) et tend à la baisse dans les nouveaux Etats membres. L’analyse comparative entre 2003 et 2008 montre que le degré de préoccupation tend à la hausse aussi bien en Europe (en passant de 64 % à 70 %) qu’au Luxembourg (en passant de 61 -66 %).

54 % de citoyens européens contre seulement 38 % de citoyens luxembourgeois estiment que leur législation nationale ne peut pas faire face au nombre sans cesse croissant de données sur Internet. En peloton de tête des pays qui se montrent les plus pessimistes figurent la Grèce (71 %) et la Grande-Bretagne (63 %).

La connaissance des droits en matière de protection des données privées

Certains droits, comme par exemple, la possibilité de s’opposer à l’utilisation de données sans permission (moyenne européenne : 88 %, Luxembourg : 81 %), la possibilité de rectifier des informations fausses ou obtenues illégalement (moyenne UE: 78 %, Luxembourg : 71 %), sont bien connues à la fois des Européens et des Luxembourgeois.

Des lacunes se cristallisent en revanche lorsque les sondés sont interrogés sur les dispositions légales qui régissent l’obtention de dommages et intérêts en cas de violations des données à caractère personnel (UE : 61 %, Luxembourg : 52 %), l’accès aux données au caractère personnel (UE : 59 %, Luxembourg 52 %), l’existence d’une protection pour données sensibles ( UE : 29 % , Luxembourg 32 %) ou l’accès au données tenus par des états tiers `(UE 59 %, Luxembourg : 52 %).

La protection des données privées en cas de terrorisme

Une majorité d’Européenne jugent possible l’accès à des données privées pour combattre le terrorisme. Les réponses fournies au Luxembourg montrent que le degré d’acceptation varie fortement en fonction du domaine concerné. 

82 % des sondés européens contre seulement 78 % des sonxdés luxembourgeois accepteraient un contrôle des informations sur les passagers aériens.

Lorsqu'il s'agit d'Internet, 77 % des Luxembourgeois contre 75 % des Européens accepteraient un renforcement des contrôles. Entre 2003 et 2008, le taux est en hausse au niveau européen (de 64 à 77 %) et luxembourgeois (68 % -75 %).

Les Luxembourgeois se montrent unn peu plus critiques lorsqu’il s’agit de contrôler les appels téléphoniques. Seulement 69 % des Luxembourgeois contre 72 % au niveau européen estiment qu’un renforcement des contrôles s’impose. A noter également que le soutien à une telle mesure tend à la baisse dans les pays d’Europe occidentale comme en Grèce (47 %), en France (64 %) et en Angleterre (17 %). L’analyse comparative entre 2003 et 2008, montre que le soutien à cette mesure à augmenté au Luxembourg, en passant de 67 à 69 % et au niveau européen en passant de 61 % à 72 %.

Interrogés sur des mesures de contrôles appliquées aux cartes de crédit, les Luxembourgeois se montrent, par contre, moins critiques que la moyenne européenne. 30 % des Luxembourgeois accepteraient une telle mesure dans tous les cas, contre seulement 22 % à l’échelon européen.