Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a reçu le 28 avril 2008 son homologue chypriote, Markos Kyprianou, qui est devenu début mars le nouveau chef de la diplomatie chypriote suite à l’élection le 24 février 2008 du président Dimitris Christofias. Jean Asselborn a parlé "de signaux positifs que la question chypriote soit enfin résolue", quand il a évoqué les groupes de travail intercommunautaires qui vont bientôt entamer leur travail et l’entrevue entre le président Christofias et le leader de la communauté turque, Mehmet Talat.
Asselborn a ensuite parlé des efforts de l’Union européenne pour aider la communauté turque à sortir de l’isolement. Les aides financières ont pu être débloquées, des passages sur les frontières aménagés, seul le commerce direct entre le sud et le nord de l’île bute encore sur des obstacles. De mémoire de Jean Asselborn, qui est ministre des Affaires étrangères depuis l’été 2004, il n’y a pas eu une réunion des chefs des diplomaties européennes sans que l’on ait parlé de la question de la réunification de Chypre, à laquelle sont liées les relations que la Turquie avec l’Union européenne. Car "il n’y aura pas d’adhésion de la Turquie à l’Union tant qu’elle n’aura pas reconnu Chypre".
Interrogé sur sa vision de l’évolution actuelle sur la question de Chypre, Markos Kyprianou a déclaré qu’il s’agissait "d’une procédure difficile et longue qui doit être conduite avec prudence" et qu’il ne pouvait être que "prudemment optimiste", vu que les groupes de travail n’ont pas encore commencé leur travail et que les leaders des deux communautés de l’île ne se rencontreront que dans deux ou trois mois.
Concernant la ratification du traité de Lisbonne par Chypre qui vient d’introduire l’euro le 1er janvier dernier, M. Kyprianou a déclaré que comme pour le Luxembourg, il nourrissait l’espoir que le texte passerait devant le Parlement dans les prochaines semaines, en tout cas encore avant l’été, et que le parti du nouveau président, le Parti progressiste des Travailleurs (AKEL), qui n’avait pas encore pris position sur le texte, allait bientôt le faire.