Le 21 avril 2008, le Syndicat des villes et communes du Luxembourg (Syvicol) et Europaforum.lu avaient invité à la "Al Schmelz" à Steinfort à une réunion sur le sujet "Les communes et les programmes des fonds structurels de l’UE". En présence du ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire, Jean-Marie Halsdorf et du ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit, des représentants de quatre ministères ont expliqué aux acteurs communaux comment ils pourront tirer le meilleur parti des fonds européens pour financer leurs projets dans des domaines comme le développement économique et l’innovation. Cette réunion était la première d’une série de quatre réunions régionales, dont les autres auront lieu le 5 mai 2008 à Dudelange, le 19 mai 2008 à Marnach et le 3 juin 2008 à Born.
Après les mots de bienvenue du bourgmestre de Steinfort, Guy Pettinger, Dan Kersch, le bourgmestre de Mondercange introduisit au nom du Syvicol la séance en expliquant que les fonds structurels de l’Union européenne s’inscrivent dans le cadre de la politique européenne de la cohésion sociale. Selon lui, ces fonds "constituent les moyens financiers dont dispose l’Union européenne pour pallier les inégalités économiques et sociales dans les 27 Etats membres".
Aux yeux du ministre délégué Nicolas Schmit, qui est en charge des affaires européennes, les communes jouent un rôle important au sein de l’Union européenne. Il a cependant déploré le manque de communication qui existe entre les différents niveaux européen, national et local de la gouvernance des territoires. Voilà pourquoi, selon le ministre, ont été organisées ces réunions avec les élus locaux et les acteurs communaux. "Les communes peuvent être des vecteurs et des initiateurs de projets. C’est pourquoi il est essentiel pour les responsables communaux de savoir comment pouvoir bénéficier des programmes européens", a souligné le ministre. Il a regretté que "les communes n’ont souvent pas les capacités administratives pour préparer un projet, car la bureaucratie européenne est parfois lourde". C’est pourquoi Nicolas Schmit a prôné une coopération renforcée entre communes luxembourgeoises et, dans le cas de la coopération transfrontalière, entre communes européennes. Pour lui, "il y a du potentiel qu’il faut exploiter".
Camille Gira, député-maire de Beckerich, a donné un exemple concret comment une commune luxembourgeoise peut bénéficier de fonds européens, tout en établissant des partenariats à travers toute l’Europe. En collaboration avec 23 partenaires, sa commune a établi le contrat de rivière Attert et fondé la Maison de l’Eau à Redange dans le cadre du projet Aqua-Fil. Au cours de dix ans, ces deux projets ont pu bénéficier de trois programmes de financement européens différents : Leader II, Ecos-Ouverture et Interreg 3 C.
Pour Camille Gira, bien plus que l’argent, c’est le savoir-faire que l’on acquiert au cours d’une telle coopération qui importe. "Si on veut faire des projets innovants, les fonds européens sont très utiles pour obtenir le savoir", a-t-il souligné. Ensuite, le député-maire a adressé plusieurs recommandations aux représentants communaux qui désirent déposer un projet: choisir une période assez longue pour le premier projet (minimum trois ans), investir davantage dans les êtres humains et donc dans le savoir plutôt que "dans le béton", et ne pas changer de partenaire une fois qu’une relation de confiance a été établie.
Elisabeth Mannes-Kieffer et Romain Weisen du Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur ont ensuite présenté le Fonds européen de développement régional (FEDER). Le FEDER vise à réduire l’écart entre les niveaux de développement de l’ensemble de l’Union européenne et à promouvoir un développement harmonieux de toutes les régions européennes. Son budget représente environ un tiers du budget communautaire.
Intervint ensuite Jean-Claude Sinner du Ministère de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire pour expliquer les objectifs et les moyens de financement du programme Interreg IV, qui est le volet des fonds structurels européens consacré à la coopération transfrontalière (Interreg A), la coopération transnationale (Interreg B) et la coopération interrégionale (Interreg C) au sein de l’Union européenne. Il a ensuite procédé à une description plus détaillée du programme Interreg IV A, qui concerne au Luxembourg la coopération au niveau de la Grande Région.
Dan Codello et Pascal Flammang du Ministère du Travail et de l’Emploi ont livré une présentation du Fonds social européen (FSE), qui est le principal instrument financier de l’UE pour la mise en œuvre du volet "emploi" de la stratégie révisée de Lisbonne. Le FSE cofinance des projets qui visent le renforcement de la cohésion économique et sociale, dans les domaines comme la prévention du chômage, l’égalité des chances pour tous, la formation tout au long de la vie, etc.
Finalement, André Loos et Françoise Bonert du Ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement, a procédé à une présentation du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), qui finance le programme de développement rural. André Loos s’est penché plus précisément sur le programme Leader, l’axe qui vise l’amélioration de la qualité de vie et la diversification de l’économie rurale.
(Pour de plus amples détails sur les différents fonds européens présentés dans cet article, veuillez vous référer aux présentations power-point annexées en dessous de cet article et à nos fiches dans la rubrique "Bénéficier de l’Europe".)
En guise de conclusion, le ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, Jean-Marie Halsdorf a constaté qu’il existe un véritable potentiel qu’il faudra exploiter. Il a espéré que les communes ont pris goût aux programmes européens. A ses yeux, il faut utiliser "cet argent qui se trouve dans la rue" pour créer une véritable plus-value. Le ministre a finalement prôné, dans l’intérêt des habitants du pays, une démarche plus intégrative et plus interconnectée des différents niveaux européens, nationaux et locaux.