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Recherche et société de l'information
Le nouveau programme européen "Assistance à l’autonomie à domicile" (AAL) améliore la vie des personnes âgées
26-05-2008


Gilles SchlesserDavantage de dépenses en matière de retraites, des soins médicaux plus nombreux, des besoins plus personnalisés… Dans une Europe marquée par le vieillissement démographique et une espérance de vie en progression rapide - le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus va augmenter de 40 % entre 2010 et 2030 - la question du troisième âge demande d’être anticipée. Les Etats membres de l’Union européenne, avec l’appui de la Commission, s’apprêtent à relever ce défi avec le lancement du nouveau programme européen "Assistance à l’autonomie à domicile" (AAL) qui a été présenté à Luxembourg le 26 mai 2008 par Luxinnovation et le Fonds National de la Recherche à la Chambre de Commerce.

Les TIC pour améliorer la vie des personnes âgées

Afin de répondre aux défis économiques et sociaux posés par le changement démographique, les Etats membres et la Commission européenne investiront ensemble d’ici 2013 environ 600 millions d’euros dans le nouveau programme européen "Assistance à l’autonomie à domicile" AAL). L’objectif du programme qui s’étale sur six ans (2008-2013) est d’améliorer la qualité de vie, l’autonomie et l’intégration des personnes âgées en finançant des projets de recherche dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Pour Gilles Schlesser, le directeur de Luxinnovation, le nouveau programme représente une bonne opportunité pour "le Luxembourg, pays qui se positionne dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication"

Michael HuchLa particularité du nouveau programme tient à son organisation. Il est basé sur l’article 169 du traité CE, ce qui implique "qu’il sera piloté par les Etats membre avec le soutien de la Commission européenne", a expliqué Michael Huch de l’association AAL, qui a livré une présentation exhaustive du programme et de ses modalités de participation. Le programme rassemble 20 Etats membres de l’Union européenne et trois Etats tiers et constitue une "liaison optimale entre les deux programme européens qui existent déjà à l’échelon européen dans le domaine la recherche", a-t-il ajouté. Un élément qui a favorisé selon lui le soutien de la Commission européenne qui cofinance le projet à hauteur de 25 millions par an.

Le premier appel à proposition du Programme AAL, lancé depuis le 25 avril 2008, prévoit une enveloppe budgétaire de 57, 7 millions d’euros. Il s’adresse au secteur public et au secteur privé. Les propositions des entreprises privées doivent parvenir jusqu’au 21 août à l’agence Luxinnovation, et celles des organismes publics au Fonds national de la Recherche (FNR). Pour être retenus, les projets doivent rassembler au moins trois entités légales issues d’au moins trois Etats partenaires du programme AAL.

Table ronde

Paul WagenerLors de la table ronde, Christophe Megel d’Actimage, Paul Wagener de la Stëftung Hellef Doheem, Benoit Otjacques du CRP Gabriel Lippmann, Dieter Ferring de l’Université du Luxembourg et Jean Schweitzer, de HITEC – Luxembourg S.A ont livré leurs réflexions sur le nouveau programme européen et son application concrète sur le terrain.

"Vieillir ne signifie pas toujours vieillir", a mis en garde Dieter Ferring de l’Université du Luxembourg. "On ne peut pas développer des procédures standardisés à l’échelle européenne", a-t-il estimé en insistant sur des facteurs tels que le contexte, la culture ou le caractère des personnes âgées concernées. Dans une Europe qui se caractérise par une fracture numérique et où seulement 10 % des personnes âgées sont familiarisés avec les nouvelles technologies de l’information de la communication, un examen détaillé de l’usage des technologies s’impose selon lui.

Même son de cloche chez Benoit Otjacques du CRP Gabriel Lippmann, qui a estimé que les personnes âgées "présentent des spécificités qui font qu’une application technologique n’est pas toujours adaptée".

ParticipantsPaul Wagener, de la Stëftung Hellef Doheem, a relevé l’inadéquation qui existe parfois entre les connaissances accumulées et les besoins sur le terrain. Il a prôné le développement de technologies fiables, bon marché et simples à utiliser.

Jean Schweitzer, de HITEC – Luxembourg S.A, a attiré l’attention sur les petits gadgets qui permettent d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées mais qui butent encore sur des problèmes de configuration. D’où le besoin accru, selon lui, de fédérer des initiatives et de lancer des projets ensemble pour accélérer la diffusion des connaissances et échanger des expériences dans un esprit de fertilité croisée.