Le lundi 5 mai 2008, François Biltgen, ministre du Travail et de l’Emploi, a participé à l’ouverture d’une conférence organisée par la Commission européenne, qui a servi de plate-forme pour le dialogue politique dans le domaine social, et plus particulièrement en ce qui concerne les nouveaux défis des sociétés européennes.
La conférence a rassemblé quelque 400 spécialistes des différents États membres de l’Union européenne. L’objectif était d’engager un débat pour parvenir à un engagement public et à un consensus sur les nouvelles réalités sociales à l’ère de la mondialisation et de s'assurer des meilleurs moyens pour atteindre cet objectif. Il s’agissait principalement d’alimenter la préparation et la définition de l’Agenda social qui devra être renouvelé à la mi-2008.
L’agenda politique social s'inscrit dans une approche européenne intégrée qui vise à atteindre des améliorations dans les domaines économique et social. Cette approche s’appelle la stratégie de Lisbonne. La conférence a pris comme point de départ l’Agenda social renouvelé adopté en 2005, qui décrit la feuille de route de l’UE pour la modernisation et l’amélioration du modèle social européen: "Une Europe sociale dans l’économie mondiale: des emplois et des opportunités pour tous".
L’agenda social est un agenda dynamique. Pour s’assurer de son adaptation à l'évolution de la société européenne, la Commission avait engagé un "bilan de la réalité sociale" en 2007. Cette consultation publique avait permis de mieux comprendre les changements en cours dans les sociétés européennes: la mondialisation, l'évolution démographique, la mobilité. La consultation avait également ouvert le débat sur les réalités sociales en Europe. Un vaste éventail d’opinions avait été présenté sur les tendances sociales actuelles, l’accès à l’éducation et à l’emploi, ainsi que sur les implications de l'évolution des relations sociales. La conférence tendait donc à parvenir à un consensus sur la nature des défis sociaux européens actuels, en permettant à un large éventail d'opinions des parties intéressées, des États membres et d’autres institutions de l’UE de s'exprimer.
Une "Communication sur les opportunités, l’accès et la solidarité", qui présente une série de réponses possibles aux défis sociaux de l’Europe et développe les conclusions initiales de la consultation avait été adoptée en novembre 2007 (COM (2007) 726 final). Ce document situe notamment le contexte du renouvellement de l’agenda social à moyen terme et a fourni une base solide pour les discussions lors de la conférence du 5 mai 2008.
François Biltgen est intervenu ce 5 mai 2008 en tant que «key speaker» sur la réconciliation des opportunités, des accès et de la solidarité dans nos sociétés d’aujourd’hui.
D’après lui, bien que le modèle social européen se décline différemment dans les 27 États membres, ce modèle social européen existe dans la réalité comme dans la pratique, et unit les citoyens de l’Union européenne. Selon le ministre, le modèle social européen s’articule autour de trois "valeurs fondamentales": la solidarité, le dialogue social et la "valeur" du travail.
L’Agenda social est un document essentiel, un programme de travail qui jette les jalons et qui définit la politique sociale européenne pour les années à venir. Il touche tous les citoyens et intéresse toutes les sociétés de l’Union européenne.
Le ministre s’est déclaré conscient du fait que nous sommes aujourd’hui confrontés à de nombreux changements: l’économie a changé, la pression sur les systèmes de protection sociale a augmenté, le travail en tant que tel a changé, tout comme le rôle de l’État, des partenaires sociaux ou bien encore des ONG. Et tous ces aspects font que les réalités d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que celles auxquelles nous étions habituées jusqu’ici.
Cependant, les besoins de stabilité et de prévisibilité, la nécessité d’une formation professionnelle tout au long de la vie, de concilier vie professionnelle et vie familiale et de maintenir la cohésion sociale n’ont pas changé. Ils constituent des besoins auxquels il faut répondre et dont la satisfaction est indispensable pour que le futur puisse être géré.
Sur base de ces "nouvelles réalités", François Biltgen a exprimé son soutien à l’objectif du prochain Agenda social qui devrait pouvoir "réconcilier les opportunités, les accès et la solidarité dans nos sociétés". Il a cependant insisté sur le fait que la croissance et l’emploi sont certes les conditions nécessaires pour répondre aux nouvelles réalités, mais que celles-ci ne sont pas suffisantes. Il faut à ses yeux également développer des politiques sociales autonomes, qui renforceront d’ailleurs la croissance et l’emploi, et donner aux citoyens européens et à la société européenne des repères pour les nouvelles opportunités, pour les accès et pour la solidarité.
L’essentiel sera alors de recourir aux "bons" moyens, en fonction des "bons" objectifs. Les instruments et les formes qu’il s’agira de développer ne devront pas être réduits à un catalogue de vagues promesses, mais il faudra plutôt énoncer clairement les changements auxquels les citoyens doivent faire face, et surtout, leur proposer des voies et moyens concrets qui leur permettront de faire face.
Ainsi, selon le ministre, le premier devoir des autorités serait de convaincre les citoyens européens par une véritable vision de la société, avec des programmes d’action concrets qui permettront à tout un chacun de participer.
En guise de conclusion, François Biltgen a manifesté son souhait que les discussions de cette conférence débouchent sur des instruments qui donneront repères et garanties aux citoyens européens.