Lors du Conseil des ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche qui s'est réuni à Bruxelles le 19 mai 2008, le ministre luxembourgeois de l’Agriculture, Fernand Boden, est intervenu sur la question de la production des agrocarburants.
Il a souligné dans son intervention que la sécurité alimentaire – c’est-à-dire un approvisionnement suffisant des habitants de l’Union européenne en aliments de bonne qualité - reste la première priorité de la PAC, bien avant d’autres objectifs comme la production d'agrocarburants ou de biomasse.
Dans ce contexte, Fernand Boden a insisté sur le fait qu’il faudra veiller, par les moyens de critères de durabilité clairs et précis, à ce que la production d'agrocarburants n’empêche pas que l’objectif du développement durable puisse être atteint. Selon lui, il faudra tout mettre en œuvre pour que la production d'agrocarburants s’oriente vers les modes de fabrication les plus efficaces et aboutisse le plus vite possible à la mise sur le marché d'agrocarburants de la deuxième génération.
Le Luxembourg a d’ailleurs soutenu les décisions du Conseil qui peuvent contribuer à réduire la pression sur les prix agricoles, comme la suspension du gel obligatoire des terres et des droits à l’importation des céréales ainsi que l’augmentation des quotas laitiers.
Boden a précisé que l’Europe a le potentiel et l’obligation de contribuer de façon significative à l’approvisionnement en aliments dans l’Union européenne, mais aussi dans le monde entier. Pour cela il faudra préserver le modèle agricole européen par le maintien d’une PAC réformée forte, qui repose sur la multifonctionnalité et qui met l’accent sur la production alimentaire de qualité.
De l’autre côté, il conviendrait selon Boden d’exporter ce modèle vers les pays en voie de développement et de soutenir ces pays afin qu’ils parviennent à une autosuffisance alimentaire, notamment par le développement d’une agriculture vivrière durable, basée sur le territoire et l’exploitation familiale.
Le ministre a rappelé que l’aide publique au développement du Luxembourg, qui représente en terme d’aide publique 0,9% du PIB, met déjà fortement l’accent sur des projets d’aides au développement d’une l’agriculture durable, ainsi que sur la gestion des ressources naturelles, notamment de l’eau et de la forêt. Le Gouvernement luxembourgeois serait prêt à renforcer encore cette part de notre aide au développement.