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Justice, liberté, sécurité et immigration
Lydie Polfer, Astrid Lulling et Jean Spautz réagissent aux propos de Serge Kollwelter qui les a critiqués pour leur vote au Parlement européen en faveur de la directive "retour"
27-06-2008


La directive européenne "retour", a suscité de nombreux débats tant au niveau national qu’européen. Le projet de directive, qui fixe des normes minimales communes au renvoi des sans-papiers de l'Union européenne, a été adopté le 18 juin 2008 par les députés européens, avec 367 voix contre 206 et 109 abstentions. Du côté luxembourgeois, trois députés avaient voté en faveur, trois contre la directive.

Dans une carte blanche diffusée sur les ondes d’RTL le 25 juin 2008, le président de l’ASTI, Serge Kollwelter avait commenté le vote des députés luxembourgeois sur la directive "retour". Il a critiqué les trois députés Astrid Lulling et Jean Spautz (PPE) ainsi que Lydie Polfer (ALDE), qui avaient approuvé le texte et remercié "ceux qui ne suivent pas le 'mainstream' de la xénophobie". Astrid Lulling, Jean Spautz et Lydie Polfer voyaient dans ses propos "une insinuation d’avoir eu des arrières pensées xénophobes" en votant pour la directive, un reproche auquel ils se sont opposés de manière véhémente.

Astrid Lulling et Jean Spautz : l’immigration illégale doit être combattue par des règles strictes mais équitables

Astrid Lulling et Jean Spautz ont souligné que "l’immigration illégale ne peut être évitée qu’à travers des règles strictes, mais équitables, qui soient communes à l’ensemble de l’Union européenne".

Aux yeux des deux députés européens du groupe PPE, l’introduction d’une durée maximale de rétention de six mois pour les immigrants "est une avancée, car au Luxembourg, une telle durée maximale n’existe pas encore." "Il est trompeur de faire croire que la durée de rétention sera toujours de 18 mois. Cette prolongation ne peut être accordée qu’exceptionnellement, lorsque les illégaux représentent un danger pour la sécurité des citoyens", ont-ils expliqué.

"L’Europe peut uniquement s’ouvrir à l’immigration légale, si l’immigration illégale est combattue de manière efficace par des règles communes, et si l’on met fin aux activités des passeurs", ont souligné Astrid Lulling et Jean Spautz. Plus loin, ils ont rappelé que la directive assurera un soutien juridique gratuit aux immigrants illégaux lors d’un procès d’expulsion, ce qui permettra « de mettre fin à la politique de reconduite arbitraire ».

Lydie Polfer : les reproches de Serge Kollwelter "sont dépourvus de tout fondement"

La députée libérale européenne Lydie Polfer s’est également opposée de manière véhémente aux propos de Serge Kollwelter. "De tels propos sont non seulement dépourvus de tout fondement, mais sont tout simplement indignes d’une personne dont l’honnêteté intellectuelle devrait la mettre à l’abri de telles dérives démagogiques", s’est-elle indignée.

Pour Lydie Polfer, la directive retour est un compromis entre des réglementations nationales restrictives et des règlementations plus "généreuses". Selon elle, le compromis présente l’avantage de constituer une réelle avancée pour beaucoup de pays, mais qui permet à la fois à des pays comme le Luxembourg, à maintenir leurs conditions plus favorables. "Il s’agit d’une nette amélioration du statu quo pour beaucoup, puisque pas moins de 9 pays […] qui appliquent actuellement des durées de détention illimitées, sans parler des pays […] qui prévoient des durées de détention supérieures à celles prévues par la directive qui prévoit un délai de 6 mois pouvant être prolongé de 12 mois", a expliqué Lydie Polfer.

"Ceci m’a incité, malgré certaines critiques, à voter finalement pour ce compromis car  en politique on n’obtient que rarement des avancées en jouant au quitte ou double. La politique des petits pas a souvent fait avancer l’Europe, alors que la démagogie ne sert qu’à masquer la complexité de la réalité, aussi ne peut elle être l’apanage des causes nobles", a conclu la députée européenne.

Serge Kollwelter a réagi à ces réactions par les mots suivants : "Si j'ai salué celle et ceux qui se sont opposés à la directive, je n'ai pas voulu blesser personnellement celles et celui qui ont voté pour."