Principaux portails publics  |     | 

Justice, liberté, sécurité et immigration
Louis Michel, Jean-Louis Schiltz et Nicolas Schmit ont inauguré un séminaire sur les liens entre migration, transfert de fonds des migrants et développement dans la région euro-méditerranéenne
17-06-2008


Jean-Louis SchiltzNombreuses sont les ambitions du séminaire "Migration et transfert de fonds des migrants dans la région euro-méditerranéenne, cadre légal" qui se déroule du 17 au 19 juin 2008 dans le cadre du projet Euromed Migration II" à Luxembourg :

  • étudier l’impact des transferts des fonds des migrants à destination des pays du sud de la Méditerranée,
  • réfléchir sur des pistes permettant de mieux canaliser et d’utiliser ces flux d’argent,
  • cerner la problématique migration-transfert de fonds et développement,
  • de bonnes pratiques entre les Etats membres du partenariat euro-méditerranéen.

L’initiative fut présentée le 17 juin 2008 lors d’une conférence de presse par le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit, en présence du commissaire européen pour le Développement et l’Aide humanitaire, Louis Michel.

Nicolas SchmitEn 2005, le volume global des transferts par les migrants de fonds vers leurs pays d’origine a dépassé les 276 milliards de dollars, dont 206 vers des pays en voie de développement, une somme qui est cinq fois supérieure à celle de l’aide au développement. Plus de 20 milliards de dollars sont allés vers les pays de la rive sud de la Méditerranée. Des sommes considérables.

Pour le commissaire Louis Michel, ces chiffres montrent à quel point "cette masse de moyens peut représenter à la fois un vecteur et un levier pour le développement durable". L’importance croissante de ces fonds pour le développement économique a également été mise en exergue par Jean-Louis Schiltz qui a estimé qu’il faut renforcer les liens qui existent entre le développement et le phénomène migratoire sans que " l’une des politiques ne se subordonne à l’autre". Les flux migratoires deviennent, dans ce contexte, comme l’a rappelé Nicolas Schmit, "des enjeux pour les pays du Sud et pour nos propres sociétés".

Une offre d’investissement plus diverse

Dans l’analyse que Louis Michel a dressée de ces transferts de fonds, la plus grande partie des sommes envoyées par les migrants sont investies dans la terre, le bétail, la construction, le logement, la santé et l’éducation. Le principal défi est dés lors de créer un contexte socio-économique favorable à des offres d’investissement plus diversifiées qui permettraient de mieux répartir l’argent dans des secteurs plus productifs tels que les microcrédits, la recherche, etc. L’objectif de cette démarche est selon Louis Michel "que les gens s’approprient de leur choix".

Pour illustrer l’effet de boule de neige qui se dégage d’un investissement, le commissaire européen pour le Développement et l’Aide humanitaire a établi l’équation suivante : "une croissance de 1 % dans les échanges commerciaux des pays en développement équivaut à 2, 5 % de l’aide publique au développement."

Réformer les systèmes bancaires

Louis MichelAutre obstacle au transfert des fonds et à leur investissement efficace qui fut soulevé par Louis Michel : les politiques et réglementations financières. En faisant référence aux taux excessifs qui sont pratiqués par les instituts qui se sont spécialisés dans le secteur financier, il a estimé qu’il faut réformer les systèmes bancaires et mettre en place des moyens de transferts "moins coûteux, plus rapides, plus sûrs et plus transparents".

Pour mieux canaliser les flux d’argent et renforcer les liens qui existent entre la migration, le transfert de fonds et le développement, Louis Michel a également estimé qu’il faut mieux organiser les liens qui existent entre les diasporas et les pays d’origine car elles "peuvent être un levier en matière de services et de capacités". L’échange de bonnes pratiques et la constitution de bases de données sont d’autres éléments qui permettraient de mieux appréhender le phénomène.

Le phénomène des flux migratoires doit être abordé "non pas être comme un problème" mais plutôt "un phénomène", a proposé Louis Michel, pour qui la migration est aussi vieille que l’histoire humaine. Les principales conclusions qui seront tirées du séminaire "Migration et transfert de fonds des migrants dans la région Euro-méditerranéenne, cadre légal" seront soumis aux ministres du partenariat euro-méditerranéen, à la Commission européenne et seront analysées dans le cadre de la semaine de la micro-finance qui sera organisée du 12 au 13 novembre 2008 à Luxembourg.