Principaux portails publics  |     | 

Politique régionale
"Miselerland", une initiative du groupe d'action local LEADER + de la région mosellane luxembourgeoise, et ILE Saar-Obermosel signent un accord de coopération transfrontalière
18-06-2008


La Villa romaine de BorgPar un "SALVE" aimable et chaleureux, deux Romains, vêtus d’une tunica typique du temps des Césars, accueillent le visiteur de la Villa Borg, située à cinq kilomètres de la frontière luxo-allemande en Sarre. Ce site historique, qui témoigne de l’implantation et de la culture romaine dans notre région, par ailleurs bénéficiaire d'un projet LEADER, "Die römische Strasse", fut, en date du 17 juin 2008, le lieu de signature d'un accord de partenariat entre deux régions luxembourgeoise et allemande.

D’après la devise "Les régions - Ensemble pour le futur", la région LEADER "Miselerland" et la région "ILE Saar-Obermosel", ont signé en présence du ministre luxembourgeois de l’Agriculture Fernand Boden et du ministre sarrois de l'Environnement, Stefan Mörsdorf, un accord de partenariat pour renforcer leur coopération régionale transfrontalière.

Qu'est-ce que le Miselerland et l'ILE Saar-Obermosel ?

Lancé en 2006, "Miselerland" est une initiative du groupe d'action local LEADER + de la région mosellane luxembourgeoise, qui regroupe 16 communes des cantons de Grevenmacher et de Remich, ainsi que 23 institutions et organisations. L'"ILE Saar-Obermosel" regroupe, quant à lui, les trois communes sarroises de Mettlach, de Perl et de Merzig. Les deux régions, qui travaillent  selon la philosophie d’une stratégie intégrée de développement rural, se sont mises ensemble pour signer un accord de partenariat.

Cet accord vise une coopération transfrontalière renforcée dans des domaines  qui représente des défis communs aux deux côtés, afin d’assurer un développement intégré de la région mosellane. La région LEADER Miselerland et la région ILE Saar-Obermosel ne sont pas novices sur le terrain de la coopération transrégionale. Chacune des deux régions avait déjà signé en 2007 un accord de coopération avec la région LEADER "Moselfranken".

L'accord de partenariat: renforcer la coopération dans des domaines d'intérêt commun

Judith Thieser, Stefan MörsdorfD'après Marc Weyer, président du groupe d'action Miselerland, et Judith Thieser, bourgmestre de la commune de Mettlach, une coopération renforcée entre les deux régions s'impose d'autant plus qu'elles ont certaines  en commun. A commencer par la Moselle, qui "n'est pas seulement une rivière, mais aussi un point qui nous unit", comme l'a mis Marc Weyer. La culture et l'histoire ensuite. "La Villa Borg où nous nous retrouvons aujourd'hui rappelle que nos racines culturelles et historiques sont très profondes et anciennes", a souligné le président du Miselerland. La langue et la viticulture enfin.

La coopération renforcée portera essentiellement sur les quatre domaines que sont l'habitat et l'emploi, le tourisme, la culture, ainsi que la protection de l'environnement et l'énergie. Pour Judith Thiesen, le tourisme qui "a été et reste très important pour les régions mosellanes", présente encore un grand potentiel de développement. "Notre but, c'est d'attirer davantage de visiteurs des deux rives de la Moselle", a-t-elle souligné, tout en rappelant au passage que des projets communs, comme par exemple le Lycée de Schengen, ou la station d'épuration luxo-allemande à Perl, ont déjà précédé la signature de l'accord. Aux yeux de Marc Weyer, le domaine de la culture sera surtout envisagé du point de vue  des jeunes. L'énergie et la protection de l'environnement sont pour lui deux autres sujets "qui s'imposent".

Fernand Boden: le LEADER + a déjà beaucoup apporté à la région mosellane du Luxembourg

Aux yeux du ministre luxembourgeois Fernand Boden, la signature de l'accord entre le Miselerland et l’ILE Saar-Obermosel renforcera et cimentera une coopération "qui fonctionne depuis longtemps". D'après lui, l'initiative LEADER + mis sur pied par le groupe d’action local de la région mosellane a apporté beaucoup de bénéfices à la région et aux habitants, aussi bien dans le domaine de l'habitat, que dans le tourisme, la viticulture et l’enseignement. Pour Fernand Boden, tout comme pour son collègue allemand Stefan Mörsdorf, la philosophie du "bottom-up" – de partir de la base et de travailler pour la base - du programme européen LEADER, qui encourage le développement d'un concept de développement intégré par les acteurs locaux eux-mêmes est "très correcte". Fernand Boden a félicité les responsables du Miselerland et de l'ILE Saar-Obermosel pour leur engagement, car "avoir la Moselle comme pôle d'attraction commun est une grande chance." Il a exprimé l’espoir que les communes profiteront de l’opportunité qu’offre le nouvel accord pour développer davantage de projets communs, pour échanger des bonnes pratiques, pour travailler de manière plus efficace et pour utiliser au mieux les crédits qui leur seront alloués à travers des actions concertées.

Stefan Mörsdorf : la politique peut proposer le cadre, mais l’intégration régionale doit être vécue par les acteurs locaux eux-mêmes

"Pourquoi l'accord est-il signé ici, à la Villa Borg?", a demandé le ministre sarrois de l'Environnement, Stefan Mörsdorf. "Parce que ce lieu rappelle la pax romana, qui fut une période de paix comme nos régions n’en ont plus connu jusqu'à la création de l'Union européenne", a répondu Mörsdorf, en saisissant l’occasion pour commenter les événements récents au sein de l’Union européenne (le non des Irlandais au traité de Lisbonne). "Il ne s’agit pas d’une crise, mais d’une étape normale du processus parfois douloureux de l'intégration", a-t-il estimé.

D’après le ministre sarrois, la politique régionale est un élément important de la politique européenne. Pour lui, la politique peut bien proposer le cadre pour les coopérations régionales, "mais le processus d'intégration transfrontalier doit être mis en œuvre sur place, il doit être vécu par les communes elles-mêmes, et par les citoyens".

Le ministre sarrois a toutefois tenu à préciser que ce processus de développement régional est un processus à plusieurs vitesses. "Créer une réelle plus-value, cela prend du temps", a-t-il souligné. Autre constat que Mörsdorf a dressé: toutes les initiatives ne peuvent pas aboutir. "Mais ce n'est pas grave du tout", a-t-il reconnu, "il faut parfois avoir le courage de s'engager dans une impasse, pour se rendre compte que telle ou telle idée n'était pas la meilleure. Celui qui n’essaie pas, ne peut pas avoir du succès." Et de conclure que "si l'on s'attaque ensemble aux défis futurs, on peut avancer plus vite". 

Agape romaine

Un personnage romainA l'issue de la signature de l'accord, un des deux personnages romains qui avaient salué les invités à l'entrée de la Villa Romana, a diverti les invités par un discours louant les bienfaits de la vie à la Villa Borg aux temps des Romains. Les invités ont eu l'occasion de déguster le mulsum, un vin blanc aromatisé avec des herbes et du miel, tels que le buvaient les Romains, servi dans des petits bols en terre cuite, et accompagné de quelques petits mets typiques que la "taverna" de la Villa Borg a élaboré à partir de vieilles recettes romaines et qu’elle offre tous les jours à ses visiteurs.