Qu’est-ce les fonds structurels ? Quelles sont les opportunités de financement qui existent à l’échelon européen ? Toutes ces questions ont été abordées plus en détail lors des exposés des experts qui se sont enchaînés durant toute la soirée à Born. La réunion d'information fut précédée par une visite de l’Ecole primaire de Born, projet cofinancé par le FEDER.
L’ambition des fonds structurels est de pallier les disparités économiques et sociales entre les régions européennes, a rappelé Yves Wengler membre du comité Syvicol, échevin de la ville d’Echternach en guise d’ouverture à la réunion. Il a surtout attiré l’attention du public sur une particularité des fonds structurels, c’est-à-dire leur gestion décentralisée. "Votre personne de contact pour les programmes ne se situe pas à Bruxelles mais ici dans nos ministères". Il a exhorté les représentants des communes à saisir les opportunités de financement qui se présentent au niveau européen et d’échanger de bonnes pratiques.
En qualifiant les programmes Feder, Leader, FSE de "nébuleuse", le ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire Jean-Marie Halsdorf a de son côté insisté sur le besoin d’information qui existe toujours auprès des acteurs locaux luxembourgeois qui, contrairement à leurs voisins belges, n’ont pas encore développé de réflexe pour "ramasser cet argent pour lequel ils n’ont qu’à se baisser". Il a émis l’espoir que ces réunions provoquent "un effet de boule de neige" et incitent davantage de communes à profiter de ces programmes qui permettent de mieux organiser notre pays dans une Europe marquée à la fois par la disparition des frontières intérieures et l’affirmation d’identités régionales.
Irma Krippes, bourgmestre de la commune de Mompach a passé en revue différents projets qui ont été lancés avec le soutien de différents programmes européens dans la commune de Mompach. Parmi les projets, elle cité notamment une caserne de pompiers pour les corps de sapeurs-pompiers de Born-Moersdorf et de Metzdorf, une station d’épuration germano-luxembourgeoise à Moersdorf et un ponceau pour cyclistes et piétions entre Moersdorf et Metzfdorf.
Le premier à intervenir, Romain Weisen, du Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur, s’est focalisé sur le Fonds européen de développement régional (FEDER). Le FEDER vise à réduire l’écart entre les niveaux de développement de l’ensemble de l’Union européenne et à promouvoir un développement harmonieux de toutes les régions européennes.
Jean-Claude Sinner du Ministère de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire s’est concentré sur le programme communautaire Interreg IV. Depuis 1990, l’initiative a pour objectif de renforcer la compétitivité des régions en promouvant la coopération transfrontalière. Elle s’appuie sur l’idée que les frontières nationales ne doivent pas être un obstacle à l’essor économique et social des différentes régions européennes.
Le Fonds social européen (FSE), qui est le plus ancien des fonds structurels mais aussi le moins connu, a été présenté par Dan Codello et Pascal Flammang du Ministère du Travail et de l’Emploi. Sa mission est de renforcer la cohésion économique et sociale, dans les domaines comme la prévention du chômage, l’égalité des chances pour tous, la formation tout au long de la vie, etc. "Le manque de visibilité du programme" est selon les deux intervenants un obstacle auquel se heurte toujours ce programme.
Finalement, Arno Frising et Françoise Bonert du Ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement, ont expliqué les modalités de participation du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). L’accent a été mis sur deux volets : "l’Amélioration de la qualité de vie en milieu rural et diversification de l’économie rurale" et "LEADER comme ressource pour les communes".
Les exposés qui se sont enchainés durant toute la soirée illustrent selon Nicolas Schmit, le ministre délégué des Affaires étrangères et de l’Immigration "la grande diversité de moyens, de programmes et d’actions qui peuvent être soutenus par l’UE". "25 millions", a-t-il insisté, "c’est la somme qui est disponible au niveau européen, mais encore faut-il savoir les dépenser utilement".
Nicolas Schmit qui a insisté sur le besoin de continuer ces réunions d’information sur les fonds structurels, a clôturé cette dernière réunion par une note d’espoir : si les réunions ont atteint leur objectif, à savoir développer le réflexe des acteurs locaux à saisir les opportunités de financement qui existent au niveau européen, alors on peut être optimiste pour l’avenir et notamment sur le rapprochement des citoyens avec l’Europe.