A deux jours du Conseil européen extraordinaire qui se tiendra le 1er septembre 2008 à Bruxelles et qui sera exclusivement consacré aux suites que compte donner l’Union européenne au conflit entre la Russie et la Géorgie, le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois Jean Asselborn est allé rendre compte de la position luxembourgeoise à la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des députés.
A l’issue de la réunion, le ministre Asselborn a fait état du consensus qui existe entre gouvernement et parlement sur le conflit russo-géorgien. "Il faut garder la tête froide. Nous ne faisons pas partie de ceux qui veulent casser de la vaisselle. Nous nous opposons clairement à la reconnaissance par la Russie de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie. Le Luxembourg est pour une négociation ferme, mais qui n’attise pas le conflit", a déclaré Jean Asselborn, qui ne veut pas que l’on parle de sanctions contre la Russie ni d’autres types de mesures.
"Ma plus grande préoccupation depuis le début de cette affaire est que l’on est arrivé à un point où Russes et Américains n’arrivent plus à parler ensemble. Nous ne devons pas chercher de confrontation avec la Russie, et pas seulement pour des raisons énergétiques," a-t-il affirmé avant de dire au sujet de la sensibilité qui prédomine dans des pays de l’Union européenne qui ont un passé particulier avec la Russie : "Nous devons profondément respecter les sentiments qui ont cours dans les pays baltes, mais nous devons veiller à ce que dans notre stratégie envers la Russie, nous roulions sur un même rail, et à ce que nous arrivions à jouer un rôle important sur la scène internationale en rapprochant de nouveau les Etats-Unis et la Russie. Cela est dans l’intérêt de l’Union européenne, car nous devons éviter de verser dans une situation qui pourrait durer des décennies et qui verrait s’écrouler de tout ce qui a été construit depuis le début des années 90."
Parmi les autres sujets qui seront abordés à Bruxelles figurent l’aide de l’Union aux Géorgiens, la mise en œuvre du plan de paix en six points négocié par le président en titre du Conseil de l’UE, le chef d’Etat français Nicolas Sarkozy, et finalement les modalités de la présence de l’Union européenne sur le terrain.