Principaux portails publics  |     | 

Environnement
Eurobaromètre sur le changement climatique : les Européens concernés par le changement climatique
11-09-2008


La page de couverture de l'Eurobaromètre spécial-Changement climatiqueLa grande majorité des Européens et des Luxembourgeois sont concernés par le changement climatique et jugent qu’il s’agit un des plus grands problèmes auquel est confronté le monde aujourd’hui.

C’est ce qui ressort d’un Eurobaromètre spécial sur le changement climatique publié le 11 septembre 2008. Cette enquête montre que 62 % des personnes interrogées considèrent que le changement climatique est l'un des deux problèmes les plus graves auxquels le monde est confronté aujourd'hui. Seule la pauvreté, citée par 68 % des personnes, est jugée encore plus grave. Au Luxembourg, 78 % des interrogés disent que le changement climatique est un problème très sérieux.

L’enquête fut menée par TNS ILRES dans l’ensemble des 27 Etats membres de l’UE ainsi qu’en Turquie, en Croatie et l’ARYM, trois pays candidats à l’UE. En tout, 30170 citoyens, dont 501 au Luxembourg, ont été interrogés entre le 25 mars et le 4 mai 2008.

Pour un tiers des Luxembourgeois, les objectifs de l’UE sont trop ambitieux

Le sondage a été effectué dans le cadre de l’engagement que l’Union européenne affiche en matière de lutte contre le changement climatique et dans le cadre de son paquet Climat/Energie qu’elle a publié le 23 janvier 2008.

Pour la moitié des Européens (47 %), mais seulement 35 % des Luxembourgeois, l’objectif de l’Union européenne à réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 est un bon objectif. Un cinquième des Européens pense que la réduction de 20 % des émissions de gaz de serre est un objectif trop modeste, un avis que les Luxembourgeois ne partagent  qu’à 14 %.  16 % des Européens pensent par contre qu’il est trop ambitieux, un avis partagé par 38 % des Luxembourgeois, qui sont ici significativement plus nombreux. 47 % des Européens pensent également que l’augmentation de la part des énergies renouvelables à 20 % est un bon objectif. Au Luxembourg, 42 % des personnes interrogées sont d’accord. 13 % seulement des Européens trouvent cet objectif trop ambitieux, mais 29 % des Luxembourgeois. 22 % des Européens trouvent ce dernier objectif trop modeste, et 15 % des Luxembourgeois. Bref, les Luxembourgeois vont ici à contre-courant.

De manière générale, 39 % des Luxembourgeois estiment que le problème du changement climatique a été exagéré (contre 26 % des Européens). Le Luxembourg figure ici en deuxième place derrière les Pays-Bas (40 %). Au Luxembourg, 69 % des interrogés pensent que le changement climatique peut être combattu. 60 % des Européens sont du même avis.

Les Européens, se sentent-ils informés sur le changement climatique ?

Plus de la moitié des citoyens européens se sentent bien ou très bien informés sur le changement climatique. En ce qui concerne les causes du changement climatique, 56 % des Européens et 70 % des Luxembourgeois indiquent être bien ou très bien informés, le Luxembourg se situant ainsi au sixième rang et au-dessus de la moyenne européenne. Les pays scandinaves, et surtout les Suédois (88 %), semblent être le mieux informés sur les causes du changement climatique. La même tendance se confirme en ce qui concerne les conséquences et les moyens pour lutter contre le changement climatique. 56 % des Européens, mais 70 % des Luxembourgeois se sentent bien informés sur les conséquences du changement climatique. En matière des moyens de lutte, ce sont 52 % des Européens et 63 % des Luxembourgeois qui répondent qu’ils ont l’impression d’être bien informés.

La lutte contre le changement climatique : les acteurs politiques et économiques ne font pas assez d’efforts

Est-ce que les citoyens européens estiment qu’assez d’efforts sont entrepris pour lutter contre le changement climatique ? De manière générale, le bilan s’annonce mitigé pour les acteurs politiques et économiques.

En moyenne, 64 % des interrogés au niveau européen pensent que leur gouvernement national ne fait pas assez d’efforts. Au niveau national, l’opinion publique européenne est cependant fortement divisée quant aux activités des gouvernements nationaux pour lutter contre le changement climatique. En Lettonie (86%), en Grèce (84%) et en Slovénie (84 %) sont très insatisfaits avec les efforts de leurs gouvernements. Au Luxembourg, le gouvernement reçoit une note un peu plus positive : seulement la moitié des interviewés estime que le gouvernement devrait faire plus d’efforts. C’est le gouvernement bulgare qui a le plus mauvais résultat avec seulement 6 % des Bulgares qui sont satisfaits par les efforts entrepris. Les interviewés allemands (42 %),  sont les plus satisfaits par leur gouvernement.

L’Union européenne ne fait pas meilleure figure au regard des citoyens : en moyenne, 58 % des Européens et 57 % des Luxembourgeois estiment qu’elle doit faire plus d’efforts. Plus de sept citoyens sur dix en Slovénie (75%), en Suède (73%), en Grèce, en France et en Autriche (71%) pensent que l’Union européenne n’en fait pas assez en matière de lutte contre le changement climatique. C’est à Chypre (43%), à Malte et en Slovaquie (39% dans les deux cas) qu’on pense que l’Union européenne en fait assez. A noter qu’un nombre relativement élevé de citoyens déclarent ne pas savoir si l’UE fait assez d’efforts pour lutter contre ce problème : en Bulgarie, il s’agit de 28 % des interrogés, en Roumanie 23 %.

L’industrie et les grandes entreprises ont encore un plus mauvais résultat, avec 76 % des Européens et 85 % des Luxembourgeois qui pensent qu’elles ne font pas assez d’efforts. Ces chiffres sont encore plus élevés pour la Grèce, où 97 % des interviewés ne sont pas satisfaits par les efforts de l’industrie et des grandes entreprises.

La grande majorité des interviewés restent cependant réalistes sur leurs propres efforts à combattre le changement climatique : 67 % des Européens, 88 % des Lettons, 86 % des Hongrois et des Slovènes indiquent ne pas en faire assez. Au Luxembourg, 31 % pensent faire assez d’efforts. Ils se placent ainsi au deuxième rang derrière l’Allemagne (41 %).

Le tri des déchets et la réduction de la consommation en énergie comptent parmi les actions les plus fréquentes des citoyens à lutter contre le changement climatique

Que font alors les Européens pour lutter contre le changement climatique ? De manière générale, 63 % des citoyens interrogés confirment prendre des actions contre le changement climatique, contre 31 % qui n’en ont pas pris. Au Luxembourg, ce sont 78 % des personnes interrogées qui participent à ce genre d’actions, contre 19 % qui ne le font pas. Le Grand-Duché se situe ainsi largement au-dessus de la moyenne européenne. La plus grande proportion des répondants qui agissent personnellement est observée en Suède (87 %).

D’après les résultats du sondage Eurobaromètre, les démarches les plus courantes entreprises par les citoyens pour lutter contre le réchauffement climatique sont celles qui nécessitent le moins d’efforts personnels et financiers, comme par exemple le tri des déchets ou la réduction de la consommation en énergie, eau et produits jetables. Cette tendance se confirme au Luxembourg, où 90 % de ceux qui agissent personnellement dans la lutte contre le changement climatique indiquent recycler activement leurs déchets, contre 76 % des Européens. Le Luxembourg, ensemble avec la France (90 %), et suivi de l’Allemagne et du Royaume Uni (87 %), figure ainsi au premier rang de l’UE. 80 % des Luxembourgeois engagés dans la lutte disent également réduire leur consommation énergétique dans leur foyer (contre 64 % en moyenne), 68 % disent réduire leur consommation d’eau (contre 55 % en moyenne) et 63 % leur consommation en produits jetables (contre 40 %). Dans ces trois catégories, les Luxembourgeois font donc plutôt bonne figure.

Par contre, en ce qui concerne les mesures qui demandent plus d’engagement financiers et personnels, les Luxembourgeois sont plus réticents, en restant toutefois au-dessus ou proches de la moyenne européenne. Ainsi, 38 % des Luxembourgeois (contre 28 %) engagés dans la lutte contre le changement climatique, déclarent choisir un moyen de déplacement plus écologique, 25 % (contre 25 %) prendre leur voiture moins souvent, et 29 % (contre 18 %) acheter une voiture plus respectueuse de l’environnement. 

Pour 76 % des Luxembourgeois et 63 % des Européens, la première raison de participer à la lutte contre le changement climatique, c’est la conviction que si tout le monde changeait son comportement, cela aurait des effets réels. Seuls 8 % des Luxembourgeois et des Européens se sentent directement confrontés aux conséquences du changement climatique. Plus de la moitié (54 %) des Luxembourgeois (contre 42 % en moyenne) qui ne s’investissent pas dans la lutte contre ce problème, estiment que cette tâche revient aux gouvernements et à l’industrie, alors qu’un tiers (37 %), contre 26 % au niveau européen, pensent que leur engagement n’aurait pas d’effet réel sur le changement climatique.

Autre détail intéressant qui ressort de l’étude : 61 % des Luxembourgeois sont tout à fait ou plutôt d’accord que les biocarburants puissent être utilisés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Seul un tiers n’est pas de cet avis. Au niveau européen, ce sont même 70 % des interrogés qui sont favorables à l’utilisation des biocarburants. Les Danois et les Suédois (85 %) sont les plus favorables à cette mesure, tandis qu’elle trouve le moins de support en Turquie (50 %) et en Allemagne (54 %). Il faut toutefois observer que les biocarburants jouissent d’une bonne réputation dans l’ensemble des pays.