Dans un article publié dans le "Lëtzeburger Land" du 19 septembre 2008, le député européen Robert Goebbels (PSE, LSAP) s’attaque au paquet climat/énergie que la Commission européenne avait présenté en janvier 2008 et qui prévoit notamment de réduire d’ici à 2020 de 20 % les émissions à effet de gaz de serre et d’augmenter pour la même date les énergies renouvelables de 20 %. L’article du député socialiste se lit comme un plaidoyer pour une conversion graduelle de la société de la consommation et pour l’énergie nucléaire.
La première chose que Robert Goebbels critique, c’est le fait que la "discussion des propositions de la Commission se fasse essentiellement dans les cénacles bruxellois". Selon son opinion, les parlements nationaux, les partenaires sociaux et les citoyens devraient à tout prix participer au débat, puisque "ce sera le citoyen de base qui deviendra en dernière analyse le cochon de payant", comme le note le député dans le texte.
La politique du changement climatique engendrera selon Goebbels un immense transfert de richesse. La flambée des prix du pétrole et des aliments de base ne sont à ses yeux que "des signes avant-coureurs des bouleversements sociétaux". Selon le député européen, l’impact financier des mesures bruxelloises affectera tous les citoyens, et plus particulièrement les plus démunis. Il estime que la lutte contre le changement climatique entraînera un bouleversement de l’ordre social actuel. "Personne n’est aujourd’hui capable d’identifier les gagnants et les perdants, ni d’esquisser le futur équilibre social", affirme-t-il.
Autre reproche de Goebbels envers la Commission européenne : dans son paquet contre le changement climatique, la Commission propose des mesures avec les mêmes règles pour tous, sans prendre en compte les potentiels réels des différents Etats membres. D’après Robert Goebbels, certains pays sont nettement plus favorisés que d’autres par leur réalité géographique.
Robert Goebbels s’attaque également aux "intégristes verdâtres", qui considèrent le paquet de la Commission européenne comme trop peu ambitieux. "La politique climatique européenne est devenue un nouvel évangile. Emettre un doute, poser des questions critiques, confine à l’hérésie", fustige-t-il. Bien que le député socialiste reconnaisse la nécessité de limiter le gaspillage des ressources naturelles, il récuse de manière véhémente un changement brutal. "Dans les pays riches, les générations vivant depuis l’après-guerre ont connu une évolution spectaculaire de leur niveau de vie. Tout le monde ou presque mange à sa faim, […] peut voyager, prendre des vacances, bref consomme de l’énergie à profusion. Un changement radical n’est guère possible", écrit-il, en prônant plutôt un changement graduel des habitudes de consommation et du mode de vie actuel.
Finalement, Robert Goebbels constate que "pour les 20, 30 ans à venir, le monde ne pourra pas se passer des énergies fossiles". Pour lui, seulement un "mix énergique intelligent" constitue la seule option. Dans ce contexte, il prône l’extension de l’énergie nucléaire. De toute façon, ainsi argumente-t-il, les réacteurs de troisième génération sont plus efficients, moins consommateurs en uranium et plus sûrs. "Le nucléaire est certainement le meilleur moyen pour produire de l’hydrogène à un coût économique favorable", résume-t-il.