La Fédération des industriels luxembourgeois (FEDIL) a abordé lors de sa conférence de presse du 13 octobre 2008 l’environnement conjoncturel actuel, les finances publiques, la diversification économique et la situation du Luxembourg en matière de compétitivité. Elle a aussi présenté un document, "Défis 2020 – Message aux partis politiques en vue des élections législatives de 2009".
Robert Dennewald, le président de la FEDIL, a salué l’action du gouvernement au niveau national et européen pour contrer la crise financière, une action dont il espère qu’elle permettra d’éviter que par un effet de boule de neige, tous les secteurs économiques ne soient touchés.
La FEDIL a abordé lors de sa conférence de presse la situation au Luxembourg du point de vue d’une petite économie qui doit s’adapter à des situations difficiles, comme les défis de compétitivité européens et globaux, et à des facteurs externes comme le prix de l’énergie et les fluctuations du dollar. Dans un tel contexte, la FEDIL pousse vers la diversification de l’industrie, une administration plus rapide, des finances publiques équilibrées qui maintiennent cependant un haut niveau des investissements publics, notamment dans les infrastructures et la recherche, la modération salariale dans les secteurs public et privé et une attitude générale plus positive à l’égard de l’industrie.
Au niveau européen, la FEDIL propose dans son message aux partis politiques qu’ils garantissent "une transposition rapide et intelligente des directives européennes en lien avec le marché intérieur". Elle regrette qu’avec un taux global de 29,63 %, "le niveau d’imposition des entreprises luxembourgeoises excède la moyenne de l’Union européenne (24,19 %)". Elle prône donc de nouvelles mesures fiscales qui ramènent ce taux en-dessous de 25 %. Ces mesures auraient selon la FEDIL "à moyen et long terme (..) un impact positif sur l’économie luxembourgeoise" et ramèneraient le Luxembourg dans le peloton de tête de l’Union européenne.
Partant de l’importance du secteur des TIC au Luxembourg, qui emploie quelques 15 000 personnes, soit 4,7 % de la population active, ce qui est le taux d’occupation de spécialistes de TIC le plus élevé des pays de l’OCDE, la FEDIL appelle - dans un langage un peu obscur, sinon cryptique - les politiques à "suivre attentivement les discussions européennes afin de garantir l’ouverture des marchés européens et internationaux dans le domaine des services audiovisuels, ceci dans le respect de la subsidiarité".
Pour la FEDIL, "la politique nationale de l’environnement s’insère davantage dans un contexte européen" avec les règles relatives aux produits chimiques (REACH), le cadre européen de gestion et de transfert de déchets, le système commun d’échange de quotas d’émissions, le paquet climat/énergie, etc. La FEDIL veut que le Luxembourg soit "bien positionné (..) dans les discussions de politiques écologiques au niveau de l’Union européenne", où il faut insister sur la situation particulière du Luxembourg et demander une flexibilité suffisante pour que les objectifs environnementaux soient réalisés "sans effets néfastes sur les plans économiques et social". Dans cette logique, la FEDIL voudrait que les textes européens soient transposés "sans contraintes supplémentaires afin de ne pas compromettre la cohérence des règles définies sur le plan européen".
Les obligations européennes en matière d’énergies renouvelables étant difficiles à satisfaire vu le potentiel relativement bas du Luxembourg, la FEDIL propose aux politiques de négocier "un accès facile et flexible aux potentiels de développement (des énergies renouvelables, n.d.l.r.) au sein de l’Europe".
Sur les questions touchant au marché de l’emploi, la FEDIL prend également des postions qui s’insèrent dans un contexte européen. Elle se prononce pour une ouverture "de l’accès des non-nationaux à la fonction publique afin de remédier au risque de clivage social." De l’autre côté, elle plaide pour le maintien des travailleurs âgés en activité "par une transition plus douce de l’activité vers l’inactivité", car le taux d’emploi des travailleurs âgés est très bas au Luxembourg et entraîne "des charges importantes pour les régimes de pension, mais surtout des pertes de compétences pour les entreprises".