Le 10 octobre 2008, les ministres des Transports, Télécommunications et Energie étaient réunis au Kirchberg pour discuter de deux paquets législatifs : celui qui prévoit l’achèvement du marché intérieur de l’énergie et celui qui porte sur le climat et l’énergie
L’objectif du Conseil était, tout d’abord, de parvenir à un accord politique sur le paquet législatif qui porte sur le marché intérieur de l’énergie. "Après négociations, les ministres sont finalement arrivés à un compromis", a rapporté le ministre Jeannot Krecké à l’issue des délibérations. L’accord prévoit pour le Luxembourg une dérogation à la proposition de la Commission qui effectue une séparation plus nette entre les réseaux de transports d’énergie et les entreprises commerciales de fourniture de gaz et d’électricité. Il s’agit d’une disposition spéciale qui sera également accordée à Chypre et à Malte en raison de leur situation particulière. "Une bonne nouvelle", a estimé le ministre de l’Economie, qui s’est montré optimiste que "que la fusion entre Cegedel, Sotec et Saar-Ferngas pourra être concrétisée".
Jeannot Krecké a souligné que le gouvernement luxembourgeois soutiendrait les objectifs de la proposition de directive sur le climat et l’énergie tant dans le domaine des énergies renouvelables que dans celui des biocarburants. Mais, dans le contexte actuel qui est marqué par une crise bancaire et financière dont les répercussions commencent également à se faire ressentir au niveau de l’économie réelle, notamment par un ralentissement de la croissance, l’obtention plus difficile de crédits, et un recul des investissements, le gouvernement préconise d’adopter une attitude prudente sur le court terme en n’"imposant pas de charges trop lourdes aux entreprises". "Même si le paquet climat/énergie offre de grandes opportunités" Jeannot Krecké a estimé qu’il ne "faut pas faire abstraction de nos acquis en les mettant inutilement en péril". D’où sa proposition d’organiser "un passage en douceur" vers ce nouveau type d’économie.
Le Luxembourg a estimé que le secteur de l’aviation internationale ne devrait pas être inclus à l’heure actuelle dans le système d’échange de quotas.
Jeannot Krecké a souligné que le Luxembourg n'est pas en faveur d'une clause de révision dans le domaine des énergies renouvelables qui a été proposée par la Présidence française. Cette mesure constitue selon Jeannot Krecké "un risque réel dans la mesure où elle pourrait conduire à de fausses interprétations de la part des investisseurs". Il a néanmoins estimé, dans ce contexte, que l’objectif des 11 % est irréalisable pour un pays comme le Luxembourg. Pour étayer ses propos, il s’est référé à une étude et qui a démontré que le potentiel en énergies renouvelables du Luxembourg se situe "largement en-dessous des 11 %".
Le Luxembourg s’est donc exprimé pour plus de flexibilité et la possibilité de faire appel à d’autres instruments, dont la collaboration avec des partenaires étrangers. Jeannot Krecké a estimé qu' une clause de sauvegare s'avère trés important pour le Luxembourg. En 2014, elle prévoit un réexamen des instruments qui demeurent selon Krecké "entourés de grandes incertitudes".
Dans ce contexte, Jeannot Krecké a exposé le dilemme auquel le Luxembourg sera probablement confronté. D’un côté "le Luxembourg sera obligé de prendre des mesures pour favoriser les énergies renouvelables. De l’autre, il n’est pas sûr que nous allons trouver des partenaires qui sont prêts à nous aider pour les atteindre". Jeannot Krecké s’est exprimé contre la fixation "d’objectifs irréalisables" et veut "empêcher à tout prix que le Luxembourg soit traîné en 2020 devant la CJCE".