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Economie, finances et monnaie
Viviane Reding commente les réactions rapides de la Commission européenne face à la crise financière
29-10-2008


Viviane RedingLe 29 octobre 2008, la Commission européenne s’est réunie dans le cadre d’une séance extraordinaire. A l’ordre du jour figurait la crise financière est ses conséquences pour l’économie européenne. La commissire européenne Viviane Reding a saisi l’occasion pour dresser le tableau des engagements de la Commission européenne devant la presse luxembourgeoise. "Nous commençons maintenant à voir que les mesures d’urgence font sentir leurs effets. Aujourd’hui, la Commission européenne a mis au point des actions ciblées et des mesures à long terme qui devront être prises dans les semaines à venir."

Reding : "Grâce aux réactions rapides de l’UE et de la Commission, la situation se normalise."

Viviane Reding a d’abord revu en détail les initiatives prises par les institutions européennes pour endiguer le mieux possible les conséquences de la crise financière. D’après elle, "la tempête de la crise est passée", et une certaine normalité s’installe tout doucement sur les marchés européens. Pour Viviane Reding, c’est "la preuve que les mesures engagées par l’Union européenne et la Commission sont efficaces".

Tout d’abord, la Banque centrale européenne a joué un rôle important dans le contrôle de la crise, puisqu’elle a constamment injecté des liquidités très importantes sur les marchés. "Certains jours, elle a même versé près de 500 milliards d’euros", a expliqué Viviane Reding, pour qui ces aides financières constituaient le seul moyen de prévenir une aggravation de la situation, le prêt interbancaire étant au cœur de la crise.

De son côté, la Commission européenne s’est également engagée à épauler les banques européennes en détresse. "Puisque les banques sont soumises au lois de la concurrence, la Commission européenne a dû réagir très vite", a souligné Viviane Reding. Parallèlement, Bruxelles a réformé la directive sur qui date de 1994 afin d’augmenter les garanties pour les dépôts. Le 15 octobre 2008, elle a annoncé que ces garanties seront augmentées à 50 000 euros et à 100 000 euros pour 2009.

Viviane Reding a plus loin relevé l’importance du pacte de stabilité, qui peut être selon elle un véritable "fonds de solidarité" en temps de crise. "Nous pouvons aujourd’hui constater l’importance du mécanisme de flexibilité que nous avons introduit en 2005", s’est félicitée la commissaire. Finalement, la commissaire a annoncé que la Commission européenne entend également soutenir les pays qui ne font pas partie de la zone euro. La Commission a décidé le 29 octobre 2008 d’accorder un prêt de 6,5 milliards d’euros à la Hongrie, pays qui se trouve dans une grave situation économique. Cette aide se rajoute aux 12,5 milliards d'euros accordés par le FMI et à une aide de la Banque mondiale de 1 milliard d’euros.

Quelles conclusions politiques à tirer de la crise ? 

Aux yeux de la commissaire luxembourgeoise, la crise européenne permet également de tirer une série de conclusions politiques. Tout d’abord, elle a estimé que "l’euro est la solution au problème. Il a su donner une stabilité à l’économie européenne". Les pays qui n’ont pas adopté l’euro, comme le Danemark ou la Suède, sont confrontés à des problèmes bien plus sérieux. Ensuite, Viviane Reding conclut que "la gestion de la zone euro par l’Eurogroupe et son président Jean-Claude Juncker s’est montrée très efficace".

Les mesures à moyen et long terme : un paquet de 30 millions pour les PME

Viviane Reding s’est ensuite penchée sur les mesures à moyen et long terme que la Commission européenne entend engager pour limiter les conséquences de la crise sur l’économie réelle. Puisque les problèmes de liquidité sont au centre de la crise, beaucoup de PME n’obtiennent plus de prêts pour leurs investissements. C’est pourquoi la Commission a décidé de libérer un paquet de 30 milliards d’euros pour soutenir les PME. De plus, "Ce sont des mesures destinées à recréer une nouvelle ambiance de confiance", a-t-elle insisté.

Le 26 novembre, la Commission présentera son nouveau plan de relance économique, qui sera basé sur les travaux du Conseil Ecofin et du G20. Par cette stratégie, Bruxelles entend surtout soutenir fermement les secteurs qui présentent un véritable potentiel de développement, comme par exemple les secteurs de l’énergie ou des nouvelles technologies.

Cependant, une des mesures les plus importantes sera aux yeux de la commissaire la réforme du contrôle bancaire et du secteur bancaire en général. "Nous devrons rendre le contrôle bancaire plus efficace et plus logique, pour pouvoir prévenir ce genre de crises en amont", a avancé Viviane Reding. Pour elle, deux options se posent pour la réforme. Soit la BCE pourrait prendre le contrôle sur les activités internationales des banques, soit un comité serait créé qui conseillerait la Commission.