Rendre l’enseignement de la biologie plus vivant et plus interactif et développer du nouveau matériel pédagogique accessible aux enseignants en biologie à travers l’Union européenne. C’est le but de Volvox, une équipe européenne de professeurs en biologie issus de dix Etats membres. Depuis quatre ans, les membres de Volvox, un projet financé entièrement par le programme Science et Société de la Commission européenne, œuvrent en vue de développer de nouveaux outils éducatifs pour l’enseignement des sciences à l’école. Dans le cadre d’un séminaire de travail, les partenaires se sont rencontrés le 3 octobre 2008 dans les enceintes du bâtiment Jean Monnet à Kirchberg. Le projet réunit actuellement des partenaires venant d’Estonie, d’Allemagne, du Luxembourg, d’Italie, de Pologne, de Suède, du Royaume-Uni, du Portugal, et du Danemark.
"La grande diversité du matériel d’enseignement et des ressources pédagogiques est un des grands avantages que l’Union européenne a par rapport aux Etats-Unis. Mais les enseignants ont souvent des problèmes à partager leurs expériences, parce qu’ils font face à de nombreux obstacles, comme les barrières linguistiques, les différences des systèmes éducatifs, les problèmes financiers et éthiques qui rendent la coopération souvent difficile", a résumé Dean Madden du Centre pour l’Education biotechnologique de l’Université of Reading l’idée qui a donné naissance à Volvox.
Le nom insolite du projet a été emprunté à une algue du même nom. Selon Dean Madden, l’algue est constituée de cellules, qui vivent ensemble dans un réseau d'échanges mutuels. Pour Dean Madden, c’est exactement la structure du projet européen : des points individuels se mettent en relation pour échanger des informations mutuellement.
Fernand Schroeder est un des initiateurs du projet, et un des responsables de Volvox au Luxembourg. Pour lui, le Luxembourg était la "force vive de l’initiative". Comment en est-il venu à participer à Volvox ? "J’étais à ce moment professeur de biologie à l’Ecole européenne au Luxembourg. Comme il est toujours difficile de trouver des enseignants luxembourgeois dans un tel cadre européen, on m’a demandé si j’étais intéressé. J’ai accepté", nous a-t-il expliqué. Entretemps, Fernand Schroeder a changé de lycée et il enseigne maintenant au Lycée des Garçons à Esch-sur-Alzette. "Mais je reste actif dans Volvox", nous a-t-il confirmé, en ajoutant : "Et cela m’a permis d’intégrer la communauté luxembourgeoise des professeurs de biologie dans le projet".
Fernand Schroeder reste l’un des membres les plus actifs du réseau. C’est moi lui qui a conçu et mis en ligne tout le matériel du côté luxembourgeois. Selon le professeur, le séminaire de travail est cependant une bonne occasion pour intéresser plus d’enseignants luxembourgeois à Volvox. "Une vingtaine de professeurs luxembourgeois participent à la journée. Cela veut dire qu’un ou deux professeurs de chaque lycée du pays est représenté. L’idée va se répandre très vite par après", a-t-il dit d’un air convaincu.
Lors de ce séminaire, les participants avaient en effet l’occasion de faire connaissance non seulement avec les différents partenaires, mais également de se familiariser avec certains matériaux pédagogiques qui ont déjà pu être conçus. Un professeur anglais a, par exemple, réussi à développer une méthode très simple faire pousser des pleurotes dans un simple rouleau de papier toilette, une expérience que les professeurs peuvent facilement refaire avec leurs élèves en classe. John Schollar, un autre collaborateur du Centre pour l’Education biotechnologique a créé une méthode avec laquelle les élèves peuvent, avec seulement des crayons en couleur, une règle et un tableau désigné par le scientifique, comparer la qualité de différentes marques de chocolat, de fruits ou de biscuits. Fernand Schroeder, de son côté, a mis en ligne toute une série de présentations power point de cours de biologie.
Les outils scolaires développés dans le cadre de Volvox sont disponibles sur le site internet www.volvox.lu. "Le site est encore en construction", a précisé John Watson, qui est le responsable de l’Ecole européenne au Luxembourg. Dans une deuxième phase, d’autres documents seront rajoutés.