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Economie, finances et monnaie
L’ADR trouve que le gouvernement luxembourgeois a bien géré la crise financière et prône une coopération accrue entre les instances de contrôle et de régulation au niveau européen
25-11-2008


reding- gibéryenLe 25 novembre 2008, l’ADR a livré, au cours d’une conférence de presse, ses réflexions sur la crise économique et la manière dont elle a été gérée par le gouvernement luxembourgeois. " Le gouvernement a réagi correctement", tel est le principal constat que le ADR a dressé, quelques semaines après que la crise financière a déferlé de manière brutale sur le monde financier. L’ADR était également d’avis que tous les groupes politiques, toutes obédiences politiques confondues, "ont assumé leurs responsabilités dans cette crise" qui a "bouleversé les dogmes de l’économie libérale et marque en quelques sorte le retour de l’intervention étatique dans l’économie".

A l’instar des autres pays européens qui sont concernés à des degrés divers par la crise, "le Luxembourg ne sera pas épargné par la crise", a tenu à avertir Gast Gibéryen. Le sauvetage des banques Dexia et Fortis, ont, "contrairement à ce qu’a affirmé le ministre du budget Luc Frieden, bel et bien eu des répercussions sur les orientations du budget national" a affirmé Gast Gibéryen qui craint un déficit budgétaire pour 2009. Selon l’ADR, il y a un besoin de gérer cette crise financière "dont les effets commencent déjà à s’étendre à l’économie réelle" et de préparer l’avenir.

Une première réponse peut apporter dans ce contexte l’idée de Charles Goerens (DP), qui prévoit de mettre en place une Commission parlementaire spéciale pour analyser les répercussions de la crise financière, qui est selon Gibéryen "est loin d’être finie et qui demande d’être évaluée, au jour le jour". Mais encore faut-il, selon l’ADR, que la Chambre des députés en définisse les missions, les attributions et les compétences.

L’ADR pose la question de l’efficacité des instances de contrôle

Le cas des deux banques pose selon l’ADR de manière brutale la question de l’efficacité des instances de contrôle et de régulation  telles que la CSSF, la Banque Centrale du Luxembourg au niveau national et la Banque centrale européenne, à l’échelon européen. "Est-ce que ces instances financières sont correctement outillées pour contrôler les organismes financiers? Ont-elles su prévoir les effets annonciateurs de la crise ?", s’est interrogé Gast Gibéryen sans fournir de réponse.

Gast GibéryenPour pallier à ces problèmes, l’ADR a prôné une coopération et un dialogue accrus entre les instances de contrôle et de régulation au niveau européen. "Au lieu de s’inspirer sans cesse du modèle américain, il serait plus approprié d’exposer aux Américains les limites de leurs système financier", a dit Roy Reding en faisant référence à l’absence de mécanismes de contrôle aux Etats-Unis. A l’instar de ce qui se passe en Europe, Roy Reding a estimé, que les banques "devraient s’engager à respecter les recommandations de l’accord de Bâle I de 1988". Cet accord édicte des recommandations qui visent à assurer la stabilité du système bancaire international en fixant une limite minimale à la quantité de fonds propres des banques qui est fixée à 8 %.

L’ADR a particulièrement regretté l’attitude qui avait été adoptée par le Gouvernement luxembourgeois lorsqu’il s’était retrouvé dans la mire des critiques de la presse française et qui consistait à assimiler la place financière luxembourgeoise à un paradis fiscal.

L’ADR est d’avis que la réaction du gouvernement à été trop lente et pas assez vive.

En ce qui concerne les déclarations du Premier ministre Jean-Claude Juncker qui a fustigé les salaires exorbitants qui sont versés aux managers, l’ADR était d’avis qu’il faut dés à présent "qu’il traduise ses paroles en actes" et qu’il détermine " les actions qui seront entamées par le gouvernement pour contenir les manquements à l’éthique dans ce secteur".

Quelles mesures pour sortir le Luxembourg de la crise ?

Dans le contexte de la crise actuelle, Roy Reding était d’avis que le choix d’une politique anticyclique était tout a à fait approprié pour pallier à la décélération générale de l’économie. A condition toutefois, a-t-il tenu à ajouter, "que le gouvernement luxembourgeois privilégie les petits projets à de grands projets qui sont eux le plus souvent attribués à des entreprises étrangères". Prendre des initiatives pour augmenter le pouvoir d’achat, faciliter les procédures administratives, diversifier l’économie nationale, prendre des mesures pour rendre l’immobilier plus accessible … sont d’autres mesures qui ont été proposées par l’ADR pour préparer l’avenir.