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Opinion
L’économie et la crise au centre des préoccupations des Européens et des Luxembourgeois
L’hostilité des Luxembourgeois à l’élargissement et aux effets à long terme de la chute du Mur de Berlin toujours une des plus fortes en Europe
18-12-2008


L'Eurobaromètre d'automne 2008 montre que les attitudes générales des citoyens à l'égard de l'Union européenne n'ont pas changé dans l'ensemble, mais que leur vision de la situation et des perspectives économiques a été considérablement altérée par la crise financière.

L'élément marquant de l'enquête est l'évaluation pessimiste de la situation économique actuelle et des perspectives dans ce domaine par les citoyens européens.

Plus de deux tiers d'entre eux (69 %, + 20 points de pourcentage depuis l'automne 2007) estiment que leur économie nationale est en mauvaise posture. En cela les Luxembourgeois se distinguent fondamentalement, puisqu’ils ne sont que 37 % (mais néanmoins 23 % de plus qu’il y a un an) à penser que leur économie nationale va mal. Les Européens sont 58 % (+ 31), et les Luxembourgeois même 59 % (+ 26) à penser la même chose de l'économie européenne. Le jugement porté sur la situation économique actuelle dans le monde – une question introduite pour la première fois dans cette enquête – correspond à l'appréciation relative à l'économie nationale: 71 % des Européens la considèrent défavorable, et logiquement 82 % des Luxembourgeois.

Les attentes des citoyens européens à court terme sont également très pessimistes. Plus de la moitié des personnes interrogées sont convaincues que la situation économique de leur pays va empirer au cours des douze prochains mois, tandis qu'elles sont respectivement 41 % (60 % au Luxembourg, + 13 %) et 49 % (67 % au Luxembourg) à être de cet avis pour ce qui est de la situation économique dans l'Union européenne et dans le monde.

37 % des citoyens européens (+17), 30 % des Luxembourgeois (+ 23) considèrent que la situation économique représente l'un des deux problèmes les plus importants auxquels leur pays est confronté aujourd'hui. Cette situation est devenue en Europe la première préoccupation nationale, souvent au même titre que l'inflation qui est cependant considérée au Luxembourg par 49 % (+ 6) des Luxembourgeois comme le premier problème. Suivent en Europe le chômage 26 %, + 2), l’insécurité 17 %, -3) et le système de santé 16 %, -3), et au Luxembourg le logement 27 %, -10), le chômage (20 %, -4)  et le système éducatif (19 %,- 6). 

Les trois principaux indicateurs des attitudes générales vis-à-vis de l'Union européenne – le soutien à l'appartenance à l'UE (53 %, + 1 des Européens, 71 %, -2 des Luxembourgeois), la perception des avantages de l'appartenance à l'UE (56 %, + 2 des Européens, 68 % des Luxembourgeois, sans changement) et l'image de l'UE (45 %, -3 des Européens, mais 46 %, -7 des Luxembourgeois) – sont restés stables ou ont légèrement fléchi depuis le printemps 2008.

La confiance dans les institutions européennes est restée relativement stable elle aussi, et a même augmenté légèrement au Luxembourg – 47 % pour la Commission européenne (57 %, + 3 des Luxembourgeois), 51 % pour le Parlement européen (64 %, + 5 des Luxembourgeois, ce qui est le taux de confiance en hausse le plus élevé) et 48 % (60 %, + 1 des Luxembourgeois) pour la Banque centrale européenne –, mais la tendance à la méfiance a également légèrement progressé, notamment à l’égard de la Commission européenne (29 %, + 6 au Luxembourg).

En ce qui concerne le conflit géorgien, l'Union européenne est perçue par 26 % (30 % des Luxembourgeois) des citoyens européens comme l'acteur qui a joué le rôle le plus important dans l'arrêt du conflit. Par ailleurs, 60 % (58 % des Luxembourgeois) des personnes interrogées pensent que ce conflit pourrait avoir des incidences sur la sécurité de l'approvisionnement énergétique dans l'UE.

Selon l'enquête, près de la moitié des Européens (48 %), mais seulement 34 % des Luxembourgeois, estiment que l'élargissement a renforcé l'Union. 36 % des Européens, mais 54 % des Luxembourgeois estiment que l’élargissement a au contraire affaibli l’Union européenne. Environ deux tiers d'entre eux (65 %), mais seulement 53 % des Luxembourgeois considèrent que la chute du Mur de Berlin a été profitable à l’UE.  Les Luxembourgeois sont même 59 % à penser que la chute du mur de Berlin n’a pas bénéficié à leur pays, contre 34 % des Européens. Avec ces positions négatives à l’égard de l’élargissement et des effets à long terme de la chute du Mur de Berlin, les Luxembourgeois se situent en tête des statistiques.

Le développement économique et la stimulation de la croissance dans l'Union sont perçus (23 % des Européens, 31 % des Luxembourgeois) comme le principal objectif de la construction européenne à l'heure actuelle, et 23 % des Européens (20 % des Luxembourgeois) estiment que l'amélioration du niveau de vie de l'ensemble des citoyens de l'UE devrait être le principal objectif. Le nombre des Européens qui estiment que les décisions concernant l’économie devraient être prises en commun est d’ailleurs en train d’augmenter – 51 % (+ 4), et 57 % des Luxembourgeois (+ 6). Idem pour la lutte contre l’inflation : 54 des Européens (+ 3) et 63 % des Luxembourgeois (+ 4).

Cette enquête "Eurobaromètre standard" a été réalisée par TNS Opinion & Social au moyen d'entretiens en tête-à-tête. Au total, 30 130 personnes, dont 500 résidents du Luxembourg, ont été interrogées entre le 6 octobre et le 6 novembre 2008. Les enquêtes «Eurobaromètre standard» se déroulent deux fois par an, au printemps et en automne.