Du 10 au 12 décembre 2008, les ministres du Sport du Conseil de l’Europe se réuniront à Athènes. A l’ordre du jour figureront des discussions politiques sur la question de l’autonomie du sport, mais aussi l’élection du nouveau représentant européen au Conseil exécutif de l’Agence mondiale Antidopage. Jeannot Krecké, le ministre luxembourgeois des Sports, a saisi l’occasion pour exprimer en amont quelques préoccupations et idées devant la presse le 10 décembre 2008.
La 11e Conférence des ministres du Sport du Conseil de l’Europe sera, selon Jeannot Krecké, très largement dominée par la question de l’autonomie du sport. Le ministre interviendra lui-même sur "l’implication des politiques dans l’autonomie du sport". Ces discussions politiques autour du statut du sport sont très importantes aux yeux du ministre luxembourgeois. Pour Krecké, le sport devrait également faire des règles de l’Union européenne une matière de réflexion et de pratiques conformes. "Le sport n’est pas une zone de non-droit", mais il est bien plus encastré dans les "règles de l’Union européenne". Les acteurs du sport doivent respecter des principes européens comme la libre circulation des travailleurs rémunérés, l’égalité des chances, la concurrence ou encore la non-discrimination sur base de la nationalité. Le ministre a rappelé que lors de la Présidence luxembourgeoise en 2005, il avait lancé l’initiative "d’introduire les ministres du Sport à la notion de marché intérieur".
La question de l’autonomie du sport est également étroitement liée à celle de la spécificité du sport, qui fut un des thèmes abordés lors de la dernière réunion informelle des ministres des Sports de l’Union européenne à Biarritz le 27 novembre 2008. De manière générale, Jeannot Krecké a regretté que les associations de sport aient un "problème de gouvernance". Il a proposé d’"adopter une approche plus pragmatique".
Un autre point figurera à l’ordre du jour des ministres, à savoir la nomination d’un nouveau représentant européen pour le bureau exécutif de l’Agence mondiale Antidopage (AMA). Selon Jeannot Krecké, on lui a demandé de déposer sa candidature. "Je n’aurais jamais eu moi-même l’idée de me présenter pour ce poste", a-t-il souligné. Mais le ministre luxembourgeois hésite encore à accepter cette offre, et ceci pour plusieurs raisons. D’abord parce que Jaime Lissavetzky, le secrétaire d’Etat espagnol responsable du sport, a également annoncé de vouloir déposer sa candidature. "Je voudrais utiliser l’occasion de la réunion pour sonder un peu l’ambiance, et me mettre d’accord avec Jaime Lissavetzky avant le vote. Je veux éviter des tiraillements au sein de l’AMA", a expliqué le ministre. Mais une autre préoccupation retient Jeannot Krecké. C’est l’organisation opaque de l’AMA. "Je ne comprends pas comment fonctionne l’AMA, et aucun de mes conseillers n’était capable de me l’expliquer, tant elle est confuse", a souligné le ministre. Il a indiqué vouloir prendre sa décision au cours de la réunion à Athènes.