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Politique étrangère et de défense
Après l’entrevue des chefs de la diplomatie européenne avec Tzipi Livni, Jean Asselborn fait le point sur un futur gouvernement palestinien et la reconstruction de Gaza
22-01-2009


Le lendemain matin du dîner des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne avec leur homologue israélienne, Tzipi Livni, qui a eu lieu le mercredi soir 21 janvier 2009 à Bruxelles, et qui était consacré à la situation dans la bande de Gaza, le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn a donné une interview dans le "Moies Journal" sur RTL Radio Lëtzebuerg. Jean Asselborn a déclaré que la décision d’Israël d’ouvrir les frontières de la bande de Gaza à l’aide humanitaire montre que "la volonté politique est là pour (…) acheminer des denrées alimentaires, du pétrole et de l’eau, mais cela ne fonctionne pas dans la pratique. Les Israéliens n’ont en effet pas bougé d’un millimètre pour ouvrir Gaza." Il a expliqué que les pays européens ont déclaré à l’unanimité que "sans ce pas, la bande de Gaza restera la prison qu’elle est et que tous les dangers qu’il y a dans cette prison menacent également Israël."

Jean Asselborn a ajouté que "Israël argumente que l’ouverture de Gaza serait une victoire pour le Hamas, mais si le pays reste sur cette position, il ne tient pas sa parole de vouloir soutenir les Palestiniens et les Arabes modérés." Le ministre des Affaires étrangères a souligné qu’"il faut donner de l’espoir et des perspectives aux gens de Gaza, sinon le Hamas sera vraiment le vainqueur et il pourra continuer à prendre en otage les gens de Gaza." En évoquant les élections israéliennes du 10 février 2009, Jean Asselborn a constaté que celles-ci empêchent également un progrès de la question.

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères pense que "l’Union européenne doit vraiment soutenir le président Abbas, pour qu’il puisse mettre sur pied son ‘gouvernement de consensus national’ malgré les grandes divisions du peuple palestinien." Il est tout à fait conscient que "ce ne sera pas facile" et qu’"on devra arrêter de parler de Fatah ou de Hamas. Ce dont on a besoin, c’est d’un gouvernement capable de travailler. On devra alors le soutenir et également envisager que ce gouvernement puisse installer ses postes de sécurité aux frontières du Gaza pour aider à les contrôler."

En guise de conclusion, Jean Asselborn a déclaré que "l’Union européenne ne peut pas fermer les yeux devant la reconstruction du Gaza" et qu’elle "ne peut pas abandonner les gens dans la situation présente." Il a expliqué que "des voix se font entendre dans les pays, - également dans ceux qui comptent de nombreux amis d’Israël dans leurs parlements et aussi dans leurs opinions publiques - qu’on ne peut pas demander au contribuable européen de financer [la reconstruction] pour la troisième ou la quatrième fois pour que finalement tout soit détruit deux ou trois ou quatre années plus tard. On a clairement signalé ce point aux Israéliens et ils doivent aussi essayer de prendre leurs responsabilités."