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Environnement
Le CRP Henri Tudor va devenir le siège d’un projet européen de recherche sur la qualité de l’eau
29-01-2009


Projet M3Le Centre de Recherche Public Henri Tudor a lancé le 28 janvier 2009, en collaboration avec le Syndicat de l'Eau Erftverband (Bergheim, Allemagne) et l'Administration de l'Eau du Delfland (Delft, Pays-Bas) le projet .

Ce projet, qui est cofinancé par le programme européen LIFE+, a pour objectif d'accompagner le processus de planification et de réalisation des programmes de mesures de gestion des bassins versants des eaux superficielles, dans le cadre de la Directive-cadre européenne "Eau" qui vise l'atteinte du bon état écologique des eaux d'ici 2015.

La Directive-cadre "Eau"

La Directive-cadre de l’Eau procède par plusieurs étapes pour améliorer l’état écologique des eaux à l’horizon 2015. Elle prévoit la définition des programmes de mesures pour fin 2009, pour mettre en œuvre des moyens en vue de réaliser les objectifs fixés dans les plans de gestion pour des masses d’eau individuelles ou des bassins versants entiers. Le choix des mesures s’oriente aux pressions et aux déficits structurels qui causent la non-atteinte du bon état écologique d’un cours d’eau. Les mesures sont à prendre selon des critères de performance et d’efficacité des coûts.

Les pressions subies par les eaux de surfaces peuvent être très diverses, allant des influences facilement repérables de stations d’épuration non-conformes aux normes d’assainissement jusqu’aux pollutions diffuses provenant des surfaces agricoles en passant par les pollutions périodiques de déversoirs d’orages.

De même, les caractéristiques structurelles des eaux de surfaces, comme la perméabilité des lits de rivière ou la fonction des berges, définissent les capacités d’auto-épuration des cours d’eau et les conditions de vie des organismes aquatiques. Les cours d’eau sous influence anthropique souffrent souvent de plusieurs pressions en même temps sans qu’il soit directement évident laquelle a le plus grand effet sur l’état écologique.

M³ - "Modelling - Monitoring - Management"

M³ est l’acronyme pour "Modelling - Monitoring - Management" et met en pratique les récentes connaissances scientifiques dans le domaine de l’évaluation des programmes de mesures.

M³ est cofinancé par le programme environnemental européen LIFE+ et réunit trois acteurs de la gestion de l’eau Lifedans trois pays différents : l’Administration de l’Eau du Delfland (NL), le syndicat d’eau allemand "Erftverband" (NRW) et le Centre de Recherche Public Henri Tudor au Luxembourg.

Les trois acteurs sont impliqués dans la transposition de la Directive-cadre "Eau" avec des motivations et des moyens différents. De plus les bassins versants des trois régions sont différents en taille, imperméabilisation et densité de population. Une coopération entre ces trois partenaires permet de tester les nouvelles approches méthodologiques en pratique sur une base d’application très large, en ce qui concerne les capacités scientifiques des partenaires ainsi que les caractéristiques des bassins versants.

Le plan de travail du projet

M³ se déroulera de 2009 à 2012, et propose un plan de travail en plusieurs étapes. Dans un premier temps, les programmes de monitoring existants seront analysés quant à leur aptitude à calculer des charges polluantes exactes et comme base pour la calibration de modèles.

Ensuite, des campagnes de monitoring spécifiques seront conçues pour générer des données qui permettront la détermination efficace du succès des mesures de gestion dans les bassins versants. Ces campagnes seront réalisées comme objets de démonstration dans les trois régions.

En parallèle, M³ utilisera des modèles d’émissions et de qualité de l’eau, simulant la mobilisation de polluants dans un bassin versant qui entrent ponctuellement ou de façon diffuse dans les cours d’eau. L’éventail des émissions comporte les effluents de stations d’épuration, les déversements des réseaux de canalisation en cas de pluie ou encore l’érosion des sols.

Les modèles de qualité d’eau simulent l’effet que les émissions ont sur le métabolisme des cours d’eau. L’accent est mis sur l’eutrophisation (forme naturelle de pollution de certains écosystèmes aquatiques) et le bilan d’oxygène mais les modèles permettent aussi de simuler le devenir de substances toxiques.

Un aspect important des projets LIFE consiste dans la dissémination des connaissances scientifiques et des expériences pratiques parmi les acteurs de la gestion de l’eau. Ceci est assuré grâce à un site internet, une activité de publication intensive et l’organisation de quatre colloques sur les principales thématiques du projet.

Le projet M³ dispose d’un budget global de 2,5 millions d’Euros et est coordonné par le CRP Henri Tudor. Il sera réalisé en étroite collaboration avec l’Administration de la Gestion de l’Eau et les acteurs du terrain au Luxembourg.