Lors de la cérémonie officielle d’adhésion de la Slovaquie à la zone euro qui s’est déroulée le 8 janvier 2009 à Bratislava, Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, a, dans son discours, souhaité la bienvenue au 16e pays ayant adopté la monnaie unique. Il a profité de l’occasion pour évoquer l’année 2009, les énormes défis liés à l’actuelle crise économique et se prononcer sur l’évolution de la zone euro.
Jean-Claude Juncker a dans un premier temps fait l’éloge du "parcours remarquable de la République tchécoslovaque socialiste vers l’indépendance, l’affiliation à l’OTAN, à l’Union européenne et, finalement, à la zone euro, et ce en moins de deux décennies." Le président de l’Eurogroupe a affirmé que "l’euro est en effet la monnaie forte que nous avions espérée, conférant stabilité et protection pour nos économies et pour nos citoyens contre les développements les plus défavorables." De ce fait, Jean-Claude Juncker s’est réjoui que la Slovaquie soit accueillie "sous le bouclier protecteur de l’euro, favorisant la croissance économique, la stabilité des prix et la prospérité."
Pour Jean-Claude Juncker, "2009 sera une année d’énormes défis, tant pour la zone euro que pour la Slovaquie, qui mettra à l’épreuve la cohérence et la cohésion de notre structure politique." Il a ajouté que "malgré toutes les prédictions que l’élargissement de la zone euro devrait accélérer la crise actuelle, la monnaie unique est un garant effectif de stabilité." Il ne faut donc "pas oublier ses effets positifs, qui sont intimement liés aux obligations résultant de l’appartenance à la zone euro." Selon Jean-Claude Juncker, "les membres de la zone euro sont mieux protégés des développements économiques extérieurs négatifs parce qu’ils ont mené avec succès une politique financière et budgétaire prudente et orienté vers la stabilité." Dans ce contexte, il a estimé que "la Slovaquie, comme les autres Etats membres de la zone euro, a accompli ses obligations." Et il a ajouté : "Si on enlève ces obligations, on va ébranler les fondements sur lesquels les effets positifs de la monnaie unique européenne sont construits".
A l’occasion d’un entretien publié le 10 janvier 2009 dans le Luxemburger Wort, le Président de l’Eurogroupe a parallèlement souligné que "l’euro est une idée concrète appartenant au projet général de la construction européenne". Considérant "la remarquable transformation" de la Slovaquie pendant les 15 dernières années, il a invité "les pays qui ne peuvent pas" encore être membres de la zone euro à "ne pas prendre de libertés avec les critères d’adhésion" et à considérer les efforts à faire non comme une "étape" mais bien comme une "orientation de fonds à long terme". Jean-Claude Juncker a souhaité "que ces pays aient clairement à l’esprit que la réalité de l’euro leur apporte de l’influence et une monnaie forte."
En revanche, pour ce qui est des pays qui ne "veulent pas" adhérer à la zone euro, le Premier ministre luxembourgeois leur a conseillé "de prendre en considération la situation dans laquelle ils se retrouvent depuis peu ou dans laquelle ils se retrouveront probablement demain." L’euro est en effet pour Jean-Claude Juncker "une monnaie stable" et un "facteur de stabilité" qui est "sur le point de devenir un acteur principal de la scène monétaire internationale". Et de conclure : "Cela parle en tout cas pour la clairvoyance des pères de l’euro, qui ont reconnu un tel développement et qui ont pris les mesures appropriées."