Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et de l'Immigration, a reçu le ministre des Affaires étrangères de la Turquie, Ali Babacan, pour une visite de travail, le mardi 10 février 2009. À côté des relations bilatérales, les sujets tels que les négociations d’adhésion de la Turquie avec l’Union européenne, la situation politique au Proche- et Moyen-Orient, le projet Nabucco, ainsi que les récents efforts de médiation de la Turquie dans cette région, ont figuré à l’ordre du jour des discussions.

Jean Asselborn s’est montré "profondément convaincu qu’au 21^e siècle, nous avons besoin d’une Turquie européenne plutôt d’une Turquie qui tourne le dos à l’Europe." Il a ajouté que, dans le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, il "espère que les deux chapitres ouverts depuis décembre 2008 – les impôts et la politique sociale -  seront bientôt mis en œuvre sous la présidence tchèque. Le Luxembourg, a précisé Jean Asselborn, "fait partie des pays qui s’engagent pour la Turquie" depuis que la Commission européenne avait recommandé en octobre 2004 que les négociations devraient commencer en 2005. Il a déclaré que "la vitesse des négociations d’adhésion reflètent la vitesse des réformes en Turquie."

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et de l'Immigration a ensuite abordé des sujets tels que le protocole d’Ankara, signé en juillet 2005, et prévoyant que la Turquie s’engage à étendre son union douanière aux dix nouveaux Etats membres qui ont adhéré à l’UE en 2004, ainsi que la question de Chypre. Dans ce cadre, il a exprimé son souhait que les négociations mènent à des résultats positifs parce que "l’adhésion de la Turquie à l’UE est très, très importante". Par ailleurs, Jean Asselborn a évoqué que la Turquie vient de ratifier le Protocole de Kyoto et il a abordé l’importance du projet Nabucco dans la sécurité énergétique pour l’Europe.

En ce qui concerne la situation au Proche-Orient, Jean Asselborn a loué "l’engagement et l’influence positive de la Turquie dans la recherche d’une solution du conflit entre Israël et le peuple palestinien". Il a également souligné que l’Union européenne et la Turquie doivent coopérer, notamment dans le cadre de l’Alliance des Civilisations de l’ONU, pour éviter des conflits.

Ali Babacan a alors loué le soutien du Luxembourg à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Il est conscient de l’importance que revêt la question de Chypre et il a précisé qu’il y a déjà eu 18 rencontres dans ce cadre. "L’adhésion de la Turquie à l’UE comprend toujours une série de points d’interrogation, mais nous faisons nos devoirs à domicile – même dans les domaines qui ont été bloqués-, et nous sommes satisfaits tant que l’Union européenne n’est pas trop protectrice et fixée sur ses affaires internes", a précisé le ministre des Affaires étrangères de la Turquie, en ajoutant que "l’UE doit avoir des visions et penser au futur. Elle n’est forte que si elle est ouverte." Après avoir abordé la question d’un meilleur système de représentation par la mise en place d’une ambassade luxembourgeoise à Ankara, Jean Asselborn a conclu ainsi : "Un jour, tu vas voir à quel point l’Union européenne est compliquée."