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Elections européennes
Le CSV veut "susciter une participation aussi grande que possible de la part de ses concitoyens non-luxembourgeois" pour les élections européennes
Avec comme slogan "Je vis en Europe. Je vote pour l’Europe", le CSV lance "une campagne citoyenne" auprès des communautaires résidant au Luxembourg
13-02-2009


Je vis en Europe. Je vote pour l'EuropeA un mois de la clôture des listes électorales pour les élections européennes, le CSV s’investit dans la campagne de sensibilisation visant les communautaires non-luxembourgeois résidant au Grand-Duché. C’est à l’occasion d’une conférence de presse que Maurice Bauer, secrétaire général adjoint du CSV, a présenté, le 13 février 2009, la nouvelle campagne de son parti pour encourager l’inscription des communautaires non-luxembourgeois sur les listes électorales pour les élections européennes. Il était accompagné pour ce faire de cinq des six candidats de son parti aux élections européennes : Viviane Reding, tête de liste, Tania Matias, Georges Bach, Frank Engel et Roger Weber.

 Le slogan de la campagne est clair : "Je vis en Europe. Je vote pour l’Europe" et le CSV entend mener une campagne citoyenne, qui dépasse le cadre de la politique de partis.

Maurice Bauer lance "un appel chaleureux à voter"

Maurice Bauer a tenu tout d’abord à souligner qu’à un mois de la clôture des listes électorales européennes – elles sont en effet ouvertes pour l’inscription jusqu’au 12 mars 2009 inclus -, la date était stratégique pour mener cette campagne de sensibilisation visant les communautaires non-luxembourgeois. Aussi, la stratégie de son parti, dont le tout nouveau groupe CSV International sera chargé de coordonner, avec les candidats, une campagne aussi large que possible, se basera-t-elle sur trois piliers. D’une part la large diffusion d’un communiqué rédigé en quatre langues (EN, FR, IT, PT) invitant les communautaires non-luxembourgeois à s’inscrire sur les listes électorales avant le 12 mars, et rappelant les conditions à remplir. D’autre part, une campagne de presse qui visera tous les médias écrits. Enfin, une invitation à contribuer au Manifeste pour l’Europe, texte présenté lors du congrès européen de Moutfort. La campagne de sensibilisation passera aussi par les membres non-luxembourgeois du parti qui s’efforceront de faire passer l’information.

Pour Tania Matias, "ce serait dommage de ne pas profiter de ce droit"

Tania Matias, candidate de nationalité portugaise aux élections européennes, a relevé dans un premier temps la grande avancée qu’a représenté l’allongement du délai d’inscription grâce à la nouvelle loi électorale. Rappelant les conditions requises pour s’inscrire, la jeune candidate a expliqué la nécessité d’agir maintenant pour encourager les étrangers à participer : "c’est dans l’euphorie des élections, un mois avant celles-ci, que les gens risquent de penser à s’inscrire, et il sera alors trop tard." Et, pour elle, "ce serait dommage de ne pas profiter de ce droit". Elle n’a pas manqué l’occasion de faire passer le même message en portugais.

Frank Engel précise les modalités de l’inscription

Frank Engel, candidat aux européennes qui est aussi secrétaire de la fraction CSV à la Chambre, est revenu sur la nouvelle loi, précisant bien que les communautaires non-luxembourgeois devaient faire la démarche spécifique de s’inscrire sur la liste des européennes pour pouvoir élire l’eurodéputé de leur choix dans leur commune de résidence au Luxembourg. En ce qui concerne la clause de résidence, il a souligné qu’elle s’appliquait à la date de clôture de l’inscription sur les listes, à savoir le 12 mars 2009, mais qu’en revanche elle n’était pas appliquée pour les communautaires déchus de leur droit de vote aux européennes dans leur pays d’origine en raison de leur séjour à l’étranger ou de la durée de celui-ci. Enfin, ainsi que l’a rappelé Frank Engel, c’est à la date des élections mêmes, à savoir le 7 juin 2009, qu’il faut avoir 18 ans : il est donc possible de s’inscrire pour ceux qui atteindront leur majorité d’ici là.

Viviane Reding souligne qu’"il ne s’agit pas d’un message de parti, mais d’un message de démocratie"

Viviane Reding, tête de liste pour les élections européennes et actuelle membre de la Commission européenne en charge de la société de l’information et des médias, a pour sa part insisté sur la nature du message du CSV : "il ne s’agit pas d’un message de parti, mais d’un message de démocratie". Il s’agit en effet, à travers le slogan "Je vis en Europe. Je vote pour l’Europe", d’insister sur "l’obligation morale et démocratique de voter, où que l’on vive". Car, selon la formule de la tête de liste, "L’Europe a besoin de ses citoyens, car l’Europe est citoyenne ou elle n’est pas".

Viviane Reding tient donc à dire aux communautaires concernés que "leur voix compte". Et d’ajouter, en indiquant bien qu’elle parlait alors "en tant que parti", que "non seulement leur voix compt[ait], mais aussi leur opinion". Elle a alors réitéré l’invitation à contribuer au Manifeste pour l’Europe qu’elle a défini comme "notre manifeste [celui du CSV], mais leur programme [celui des citoyens qui y auront apporté leur contribution]". Les non-luxembourgeois sont donc aussi enjoints à dire "quelle politique ils souhaitent que [le CSV] défende" Actuellement disponible en langue allemande, la traduction de ce document sera accessible en français sur le site du CSV dès le 16 février 2009.

"Un message citoyen"

Interrogées au sujet des interactions et contacts pris avec les autres acteurs de cette campagne de sensibilisation, les deux candidates ont répondu en cœur que l’essentiel était de "susciter une participation aussi grande que possible de la part de leurs concitoyens non-luxembourgeois". Pour Viviane Reding il s’agit donc d’un "message citoyen, et non de politique politicienne", tandis que Tania Matias, qui avait répondu présente à l’invitation de l’ASTI du 11 février dernier, a expliqué que "chacun a ses réseaux et essaie de faire passer le message".

Le CSV International, une réponse à une demande du public

Revenant sur le CSV International, créé fin 2008 suite au constat que le parti comptait seulement 3 % de membres non-luxembourgeois, Maurice Bauer s’est félicité du "feedback positif" lié à cette nouvelle offre du CSV qui répond, selon lui, à une demande dans le public. Si cette section vise pour le moment surtout les francophones, il est aussi question de créer, à terme, une section anglophone.

Viviane Reding a ajouté pour sa part que le parti entretenait déjà des "relations soutenues, régulières et actives avec les partis frères" en Europe, et elle a mentionné à titre d’exemple l’Europameeting que le CSJ avait organisé le 17 janvier dernier à Mamer en présence de délégués allemands, belges et français. Pour la commissaire européenne, "c’est une chose normale" mais il est en revanche nécessaire de "travailler à l’intérieur du pays pour dire que la porte est ouverte à ceux qui ne maîtrisent pas la langue luxembourgeoise".

Pour Maurice Bauer, la politique d’intégration du gouvernement est un "moteur" de la dynamique qui pousse les communautaires non luxembourgeois à s’inscrire sur les listes électorales pour les européennes

A la suite d’une question sur l’intérêt suscité auprès des ressortissants communautaires suite à la dernière loi électorale, Frank Engel a reconnu que le processus avait été "assez laborieux au début, et ce tant pour les communales que pour les européennes". Cependant, il relève un "engouement certain depuis les dernières élections", s’appuyant sur le fait qu’un nombre non négligeable de personnes avaient fait le choix de voter au Luxembourg. Il a tenu en effet à préciser que la plupart des communautaires ont aussi la possibilité d’exercer leur droit de vote aux européennes dans leur pays d’origine et que, par ailleurs, nombre d’entre eux sont au Luxembourg à titre transitoire.

Maurice Bauer a inscrit pour sa part cette dynamique dans le cadre plus large des efforts réalisés par le gouvernement au travers de la nouvelle loi électorale, de la loi sur l’intégration ou encore de la loi sur la nationalité. Pour lui "l’intégration avance à grands pas" et elle est un "moteur" dans la dynamique qui conduit les communautaires non luxembourgeois à s’inscrire sur les listes électorales au Grand-Duché.

Cette remarque a soulevé la question d’une éventuelle future loi concernant le vote des étrangers aux législatives. Adressée à Viviane Reding, cette "question de politique nationale" a été écartée par la candidate aux européennes. En effet il s’agit pour elle d’une discussion qui doit être faite entre les partis pendant la campagne pour les législatives et il lui tient à cœur de bien séparer les campagnes et les problématiques européennes, législatives et communales. Soulignant que pour "l’Europe citoyenne, sans frontière et dans laquelle chacun a le droit de participer", "la question était close", Viviane Reding a donc tenu à laisser faire son parti en la matière.

Frank Engel a pour sa part répondu que la question ne manquerait pas de revenir et que le CSV n’allait pas "l’esquiver". Selon sa formule, "les aborigènes ne sont plus que 58 %", et le CSV est donc conscient de la question. Le sujet soulève cependant de nombreuses questions imbriquées et une réflexion de fond s’impose pour Frank Engel qui précise que son parti "serait contre des évolutions qui se feraient à la hâte". Il est convaincu à titre personnel que, dans le cadre de ce processus à long terme, la question ne se posera plus en ces termes en 2018.