Les conservateurs allemands au Parlement européen reprochent à Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois, d’avoir "apporté aux Verts une aide indirecte" pour la campagne électorale européenne. Werner Langen et Markus Ferber, députés européens qui représentent la CDU-CSU au sein du Parti Populaire Européen (PPE-DE), ont expliqué dans un reportage de la station de radio luxembourgeoise 100,7 diffusé le 4 février 2009 au matin, que la participation de Jean-Claude Juncker au Congrès européen des Verts allemands, le 23 janvier 2009 à Dortmund, était pour eux "un fait inacceptable".

Selon Werner Langen, président du groupe CDU/CSU au Parlement européen, Jean-Claude Juncker a "apporté une aide indirecte aux Verts pour la campagne électorale européenne". Or, les Verts sont, il le rappelle, "des concurrents des partis populaires européens" et ils n’ont pas manqué de faire "une critique massive du gouvernement allemand" et des travaux de leur groupe politique au Parlement européen, et ce notamment dans les domaines de la politique climatique ou encore de la crise financière. Aussi, le fait que Jean-Claude Juncker, "membre de cette famille de partis" ait pu participer en tant que "témoin à charge contre son propre parti" est pour Werner Langen un "unmöglicher Vorgang", ce que l’on pourrait traduire par un "fait inacceptable". Son collègue Markus Ferber, qui est vice-président du même groupe politique, tient peu ou prou le même discours.

Ferber et Langen ont adressé ensemble à Jean-Claude Juncker une lettre, car ils veulent "lui faire savoir que cela ne peut continuer de la sorte et qu’il doit décider de quel côté il veut lutter pour l’Europe". "Le PPE est une force motrice en Europe tandis que les Verts y sont des incendiaires" conclut Markus Ferber.

Pour rappel, Jean-Claude Juncker s’en était de nouveau pris au PPE-DE au lendemain de son discours devant les Verts allemands, lorsqu’il s’était adressé aux militants du CSV réunis en congrès européen à Moutfort, reprochant au PPE de s’être éloigné des principes politiques et sociaux traditionnels de la démocratie chrétienne.

Erna Hennicot-Schoepges, députée européenne luxembourgeoise sortante et membre du CSV, "comprend" que les députés allemands puissent se sentir "frustrés", mais elle a confié au journaliste de 100,7 qu’il fallait aussi être "conscients du fait que la politique a une dimension œcuménique".