La Commission européenne a présenté le 16 février 2009 une étude consacrée à l'éducation et à l'accueil des jeunes enfants en Europe, ainsi qu'aux mesures prises pour favoriser la participation des groupes sociaux les plus défavorisés. L'étude, qui porte sur les politiques nationales de trente pays, s'intéresse à la manière dont l'éducation et l'accueil de la petite enfance sont organisés en Europe, aux avantages des différents systèmes et aux mesures à prendre en vue d’offrir une éducation et un accueil efficaces aux plus jeunes. Conduite par le réseau Eurydice d'information sur l'éducation en Europe, l'étude couvre les États membres de l’Union européenne, la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein.
Le modèle des offres d'éducation et d'accueil des jeunes enfants le plus répandu en Europe est celui de structures distinctes selon le groupe d'âge, à savoir pour les enfants de 0 à 3 ans d'une part, et de 3 à 6 ans d'autre part. Les qualifications du personnel, les exigences de qualité et le financement diffèrent selon ces deux niveaux. Ce modèle est également d’application au Luxembourg, où le Ministère de la Famille est compétent pour les enfants de moins de 3 ans, et le Ministère de l’Education pour les enfants de plus de 3 ans.
Le Luxembourg a fixé le début de l'enseignement obligatoire à l'âge de 4 ans, et l’offre destinée aux enfants de moins de 3 ans est extrêmement diversifiée. Moins d’un tiers des enfants de cet âge trouvent une place dans les crèches municipales ou autres centres de garde. A compter de septembre 2009, les autorités locales seront cependant légalement tenues d’accueillir tous les enfants dès l’âge de 3 ans dans les écoles maternelles.
"La combinaison de plusieurs facteurs sociaux, culturels et économiques peut entraîner un risque d'échec scolaire pour les enfants, mais c’est la pauvreté qui a la plus forte incidence dans ce domaine", précise l’étude Eurydice. Près d'un ménage européen sur six ayant un enfant de moins de 6 ans vit en-dessous du seuil de pauvreté. Le Luxembourg fait partie des pays où la situation est très préoccupante, comme il abrite plus de 20 % de ces ménages.
Au Luxembourg, les non-nationaux constituent près de la moitié de la population des enfants de moins de 6 ans, et le taux de non-nationaux de moins de 6 ans est même plus élevé que le taux de non-nationaux dans la population totale. La proportion d’enfants non nationaux au Luxembourg est également la plus élevée d’Europe. Parallèlement, l’étude montre que les enfants "à risque" sont essentiellement ceux "issus de l’immigration, dont la langue maternelle n’est pas la langue luxembourgeoise".
L’étude montre aussi que le Luxembourg n’a pas adopté une approche ciblée relative au travail avec les enfants à risque dans la formation de son personnel éducatif tandis que, dans la plupart des pays européens, la formation spécifique et/ou obligatoire pour travailler avec les enfants reconnus à risque fait partie intégrante de la formation initiale. Des ressources pourraient donc être mobilisées dans ce domaine pour réduire les inégalités sociales et culturelles par l’éducation et l’accueil des jeunes enfants en Europe.