Le mardi 17 mars 2009, le Parlement européen a décidé de présenter sa stratégie de communication en vue des élections européennes du 7 juin 2009. Une conférence de presse a été organisée à Bruxelles et retransmise dans l’ensemble des bureaux d’information du Parlement européen à travers l’Europe. C’est donc à la Maison de l’Europe qu’était invitée la presse luxembourgeoise pour suivre en direct cette conférence de presse.

Le concept : une campagne paneuropéenne innovante et professionnelle

Le concept général de cette stratégie de communication a été présenté par Alejo Vidal-Quadras, vice-Président du Parlement européen en charge de la politique d'information et communication. Evoquant les discussions entamées dès 2007 au sein du bureau du Parlement européen au sujet de la future stratégie électorale de cette institution, Alejo Vidal-Quadras a expliqué qu’un consensus avait été trouvé sans mal autour de plusieurs grandes idées.

D’une part, la stratégie de communication du Parlement européen devrait être "plus originale et plus professionnelle" que les précédentes. D’autre part, il faudrait insister sur l’importance du Parlement européen en tant que co-législateur. Et enfin, il faudrait faire écho à l’importance de ces élections qui, en appelant 375 millions de citoyens aux urnes, constituent un des plus grands exercices de démocratie dans le monde, juste après l’Inde. Enfin, il a été rapidement décidé de faire appel aux services d’une agence de communication et, suite à un appel d’offres, c’est l’agence berlinoise Scholz & Friends, qui dispose d’un réseau de bureaux partenaires dans les 27 Etats membres, qui est en charge de la campagne.

La stratégie de communication du Parlement européen repose sur trois grands principes qu’a déclinés Alejo Vidal-Quadras. Dans un premier temps, il s’agira non de la somme de 27 campagnes nationales mais bien d’une stratégie européenne unique pour tous les Etats membres qui est basée sur un message commun. Par ailleurs, ce message commun s’articule autour de l’idée de "choix" car il s’agit d’expliquer que, si les politiques européennes ont un impact direct sur la vie des citoyens, ces derniers peuvent, par leur vote, influencer les choix politiques du Parlement européen. Enfin, cette campagne de communication est institutionnelle et ne saurait être en aucun cas partisane.

Alejo Vidal-Quadras a tenu pour finir à souligner l’engagement de la Commission européenne aux côtés du Parlement européen pour cette campagne ainsi que le soutien du Comité économique et social européen (CESE), du Comité des régions, des gouvernements nationaux, tous autant de multiplicateurs qui vont œuvrer pour que cette "première véritable campagne paneuropéenne" ait la plus grande visibilité possible.

Une campagne décentralisée pour mieux toucher les citoyens

Mechtild Rothe, vice-présidente du Parlement européen en charge des Bureaux d’information, a expliqué quelles seraient les activités menées dans les 27 Etats membres dans le cadre de cette campagne. Le succès de la campagne dépendrait selon elle de sa mise en œuvre à un niveau décentralisé. L’objectif est de "renverser la tendance à une faible participation aux élections européennes" en informant les citoyens sur l’enjeu des élections et il s’agit pour ce faire de "rapprocher les Européens de l’Europe et l’Europe des Européens".

La campagne doit être adaptée au contexte national et régional et elle s’articulera donc essentiellement autour des bureaux d’information. Ces derniers "acteurs de terrain" seront chargés d’une part de l’adaptation de la campagne aux caractéristiques nationales et d’autre part du développement des actions de coopération avec des partenaires nationaux, régionaux et locaux.

La campagne, qui se déclinera donc sous plusieurs supports, a été conçue pour couvrir les différents canaux de communication et atteindre tous les citoyens, afin qu’ils sachent que leur voix compte.

Les instruments de la campagne

Les différents instruments de communication ont été enfin présentés par Francesca Ratti, directrice générale en charge de la Communication du Parlement européen. Celle-ci a tout d’abord tenu à souligner la modestie du budget dont disposait le Parlement européen pour mener une campagne dans 27 pays européens et en 23 langues. En effet, le budget est d’environ 18 millions d’euros, ce qui correspond à une dépense de 5 cents par électeur. (A titre de comparaison toute relative, un parti luxembourgeois dépense entre 3 et 4 euros par électeur pour sa double campagne pour les élections législatives et européennes. N.d.l.r.)  Il a donc fallu faire des choix à la fois en terme d’instruments et de groupes cibles.

Si un public aussi large que possible est visé par la campagne, les jeunes entre 18 et 25 ans et les femmes entre 30 et 55 ans feront l’objet d’une attention toute particulière dans cette campagne. Ces deux groupes  sont en effet des "presque-votants", comme on appelle les abstentionnistes qui ne demandent qu’à être convaincus que ces élections les concernent.

Au vu des moyens disponibles, il n’est par ailleurs pas question, selon Francesca Ratti, d’acheter de l’espace publicitaire dans les médias. Aussi, les partenariats engagés avec les gouvernements nationaux et régionaux tiennent-ils une place importante pour donner autant de visibilité que possible à la campagne, et ce notamment pour obtenir des emplacements pour la campagne d’affichage ou encore des opportunités de diffusion des spots télé et radio.

La campagne s’articulera autour de dix thèmes. Ces derniers, choisis car ils ont une grande influence sur la vie quotidienne des citoyens, sont les suivants : l’énergie, les marchés financiers, le trafic, la sécurité, la science, l’éducation, la protection du consommateur, les migrations, la lutte contre les discriminations ou encore la standardisation. Ils sont présentés sous la forme de questions pour faire comprendre au citoyen qu’il est face à un choix. La campagne d’affichage commencera le 1er avril 2009.

Des spots télé et radio sont en cours de production. Le spot télé, qui sera disponible dans 34 versions linguistiques, sera prêt d’ici trois semaines, et il sera aussi basé sur cette idée du choix. Des négociations sont menées actuellement pour leur diffusion gratuite dans les différents Etats membres. Le Parlement européen investit par ailleurs dans l’achat d’espace publicitaire sur les chaînes de radio des 15 Etats membres dont le taux de participation a été - ou s’annonce - le plus bas.

Francesca Ratti a expliqué que, dans la mesure où les jeunes seront tout particulièrement visés par cette campagne, le Parlement européen accordera une grande attention aux activités en ligne. Ainsi, au-delà de l’ouverture du site des élections le 19 janvier 2009 (voir notre article) et d’une campagne plus traditionnelle par l’intermédiaire de bannières en ligne, les réseaux sociaux seront aussi investis à partir d’avril.

Les relations avec la presse ne seront pas négligées et une trentaine de séminaires destinés aux médias nationaux, régionaux et locaux sont prévus à Bruxelles et à Strasbourg.

Des cabines multimédia, les "choice boxes", seront installées dans les rues des grandes villes de l’Union européenne et permettront aux citoyens d’enregistrer des messages à destination des eurodéputés européens. Ces messages seront diffusés sur des écrans géants devant le Parlement européen et la Commission européenne et surtout transmis aux groupes politiques. Les réponses de ces derniers aux questions les plus posées seront diffusées sur EuroparlTV.

Enfin, 57 installations, dont deux exemplaires ont été dévoilés en direct depuis Bruxelles, vont parcourir l’Europe pendant deux mois et être visibles dans plus de cent villes. Là-encore, il s’agit d’inviter à la discussion, de soulever des questions, d’interpeller le citoyen. Les questions posées : "quel type d’énergie souhaitons-nous ?" ou encore "quelle ouverture pour nos frontières ?".

Enfin, le Parlement européen organisera une grande soirée électorale qui permettra notamment, grâce à une connexion avec les différentes capitales européennes, de suivre en direct les résultats nationaux agrégés par groupes politiques afin de montrer tout de suite la traduction au niveau européen des résultats nationaux.

A venir à Luxembourg

Au Grand-Duché, le site du Bureau d’informaiton du Parlement européen a déjà fait peau neuve au début du mois de mars 2009 et il peut être consulté à l’adresse www.europarl.lu.

Dans le cadre de la campagne européenne, une cabine multimédia sera installée fin avril rue de la Reine entre la Place Guillaume et le Palais grand-ducal à Luxembourg, puis à Esch/Alzette. Par ailleurs des installations pourront aussi être vues Place Guillaume et rue de la Poste, à Luxembourg-Ville.

La campagne luxembourgeoise se déclinera, en luxembourgeois et en français, surtout sous la forme d’habillage urbain, grâce à une campagne d’affichage, notamment dans les abribus, mais aussi sur les autobus, et à des bannières placées dans les gares ou encore à La Maison de l’Europe.

Un timbre spécial sera émis le 27 mai 2009 et de nombreuses autres mesures vont se mettre en place dès le 1er avril.

Parmi les événements marquants à venir, on peut noter d’ores et déjà la Fête de l’Europe, qui aura lieu cette année le samedi 9 mai 2009 sur la Place d’Armes, tandis qu’un stand d’information sera aussi installé à Luxexpo à l’occasion de la Foire de printemps qui aura lieu du 9 au 17 mai 2009.