31 citoyens résidents du Luxembourg se sont réunis pour faire des propositions sur l’avenir économique et social de l’Europe dans un monde globalisé
C’est par une introduction de Raphaël Kies de l’Université de Luxembourg que la conférence nationale de la Consultation européenne des citoyens 2009 (ECC 2009) a commencé le samedi 14 mars 2009 à Canach.
Le grand sujet de la Consultation européenne des citoyens 2009 est l’avenir social et économique de l’UE dans un monde globalisé. Huit autres pays ont tenu leur consultation le même jour que le Luxembourg : la Belgique, l’Espagne, l’Estonie, la République tchèque, la Finlande, la Roumanie, et enfin la Pologne et la Grèce, avec lesquelles les citoyens du Luxembourg ont eu tout au long du weekend des relations privilégiées.
Raphaël Kies a expliqué aux 31 citoyens luxembourgeois réunis à Canach qu’une consultation était "bien plus qu’un sondage d’opinion", puisqu’il s’agirait de faire des propositions concrètes sur l’avenir de l’Europe qui seraient transmises au niveau national le dimanche 15 mars 2009 aux candidats aux élections européennes et au niveau européen après le Sommet des citoyens à Bruxelles en mai 2009 aux décideurs politiques européens. Parmi les candidats aux élections européennes qui seraient présents le dimanche, Kies a cité Frank Engel pour le CSV, Claude Frisoni pour le LSAP, Charles Goerens pour le DP, Jacques-Yves Henckes pour l‘ADR, Claude Turmes pour les Verts, mais n’a pas pu nommer quelqu’un pour la Gauche.
Raphaël Kies a ensuite présenté "l’équipe de soutien" composée de "facilitateurs" qui aideront les citoyens à formuler leurs propositions, d’"experts", qui dans un premier temps défieront leurs propositions pour qu’elles puissent être précisées, et dans un deuxième temps placeront leurs propositions dans un contexte européen, d’"éditeurs", qui seront "les fidèles scribes" des idées formulées, et d’étudiants de l’Université de Luxembourg, des étudiants venant de Roumanie, de Pologne, du Portugal et d’Italie.
En guise de mise en contexte, le politologue Philippe Poirier a informé les participants que bien avant la crise économique et financière qui touche actuellement l’Europe et le monde entier, les citoyens européens avaient exprimé dans des sondages d’opinion leurs inquiétudes sur la hausse des prix et leur pouvoir d’achat, sur le chômage et leur peur du chômage, sur la formation professionnelle et l’éducation des enfants et des jeunes, ainsi que leur attachement à des valeurs européennes, souvent en relation avec le modèle social européen et au Luxembourg avec le modèle social luxembourgeois. Au Luxembourg également, les citoyens avaient exprimé leurs inquiétudes vis-à-vis de l’élargissement de l’UE à 27 pays et plus.
Poirier a ensuite évoqué les objectifs de la construction européenne formulés dès les traités de Rome de 1957. Un des principaux objectifs, la mise en place d’un grand marché intérieur, a été atteint. "Mais", a-t-il souligné, "les traités de Rome contiennent aussi des objectifs sociaux. Et il s’agit maintenant de savoir qui doit agir pour qu’ils soient atteints : l’Union européenne, les Etats membres ou des instances régionales ou locales."
Six grands enjeux ont été cités par le politologue Poirier :
Pour conclure, le politologue a évoqué les réflexions déclenchées par la crise sur de nouvelles formes de gouvernance en Europe et mentionné entre autres la stratégie de Lisbonne dont le but est de faire de l'Union européenne (UE) l'économie la plus compétitive au monde et de parvenir au plein emploi avant 2013, en se basant sur trois piliers, économique, social et environnemental.
31 citoyens luxembourgeois ont été sélectionnés pour participer à ces consultations par TNS-ILRES. L’objectif était de réunir un panel de citoyens représentatif de la population luxembourgeoise.
Ainsi parmi les participants, on trouve une majorité d’hommes puisqu’ils sont près de 55 % pour 45 % de femmes. Du point de vue de l’âge, les 18-35 ans représentent 22,6 % des participants, tandis que les groupes des 36-55 ans et des 56-80 ans (âge du doyen de l’assemblée) représentent chacun 38,7 % des participants.
Les étudiants ne sont qu’à peine plus de 3 %, tandis que les employés, au sens large qu’on donne à ce terme au Grand-Duché, représentent la majorité des participants avec presque 52 %. Les indépendants sont eux un peu plus de 19 % tandis que les retraités représentent presque 13 % du panel. Les femmes et aux hommes au foyer sont près de 10 % et les personnes sans emploi un peu plus de 3 %.