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Citoyenneté, jumelages, mémoire
ECC 2009 (III) Comment les citoyens se sont entendus autour de leurs tables rondes et ont eu des échanges avec la Grèce et la Pologne
14-03-2009


Les participants aux consultations citoyennes en train de dessiner leur vision de la GrèceUne fois réunis par tablées d’une dizaine de personnes, les 31 participants ont dû tout d’abord s’entendre sur une langue commune, dans laquelle chacun puisse s’exprimer, suivre et participer aux discussions ; un compromis une fois trouvé, parfois non sans mal, les participants se sont présentés et ont fait part de leurs motivations et de leurs attentes.

Ils sont plusieurs à avoir exprimé le désir de se faire entendre et d’avoir peut-être l’occasion d’aller à Bruxelles pour porter leur voix. Une des participantes a expliqué qu’elle adore les enquêtes par téléphone et qu’elle a décidé de participer parce qu’elle est curieuse et parce qu’elle aime écouter les opinions des autres. Un autre citoyen pense qu’un échange d’opinion sur l’Union européenne  est important dans la mesure où l’Europe doit être construite, notamment par les citoyens. Un autre participant s’est déclaré eurosceptique et il a précisé qu’il participe pour discuter des graves erreurs qui ont été commises. Un fonctionnaire européen retraité a expliqué que l’Europe est sa vocation depuis toujours, d’où sa volonté de participer. Quant à un autre participant, qui a toujours été confronté à des "histoires de frontières", il participe à la consultation pour parler des "problèmes de l’Europe d’aujourd’hui", dont il pense qu’ils ne "seront pas résolus parce que le monde politique ne s’intéresse pas à nous". Une autre participante encore a précisé qu’elle n’a "pas de problèmes avec l’Europe mais avec la politique".

Petit moment de convivialité européenne au bout de la webcam

Invités à dessiner en quelques traits la vision qu’ils ont de la Pologne et la Grèce, deux pays dans lesquels se tiennent les consultations pendant le même week-end, les participants ont spontanément proposés pour le premier un plombier, une croix, Solidarnocz, le pape, l’holocauste, l’insurrection de Varsovie ou encore Chopin. Pour la Grèce ils ont évoqué les vacances, l’Acropole, le ciel bleu et les maisons blanches, la tradition philosophique, le fromage de chèvre et l’olive.

Les participants luxembourgeois ont été invités un peu plus tard à participer à un échange réalisé en direct avec les Les citoyens du Grand-Duché lors de leurs échanges avec la Grèce et la Polognecitoyens de ces deux pays qui participent aux consultations citoyennes en même temps. Pendant ce moment de convivialité européenne par webcam interposée, ils ont pu découvrir la vision que Grecs et Polonais avaient d’eux. Pour les Grecs, qui étaient une quarantaine, le Luxembourg, petit pays situé au cœur de l’Europe, est caractérisé par un haut niveau de vie, des grosses voitures ainsi que par le calme et la sérénité. Les 105 citoyens polonais ont évoqué pour leur part le Luxembourg comme un paradis fiscal qui produit de grands vins tout en faisant un clin d’œil à la pratique du football.

Les citoyens grecs et polonais ont adressé ensuite des questions aux citoyens luxembourgeois. Les Grecs ont voulu savoir tout d’abord quelle était leur lien avec les pays d’Europe de l’Est entrés dans l’Union européenne, ce à quoi leur fut répondu par un grand "bof" spontané qu’une participante a voulu atténuer en exprimant la satisfaction qu’il y avait à découvrir des pays trop longtemps cachés derrière le rideau de fer. Grecs comme Polonais étaient curieux de savoir comment le Luxembourg était arrivé à un tel niveau de vie, et la réponse des citoyens, qui tenaient à relativiser cette vision en soulignant que le coût de la vie pouvait aussi peser au Luxembourg, vint du fond de la salle au milieu des rires des participants : il avait fallu beaucoup travailler. Enfin, Polonais comme Grecs se demandaient aussi si la crise se ressentait déjà au Luxembourg ou si elle était seulement perçue par l’intermédiaire des médias. Et la réponse fut assez unanime cette fois, car, pour les citoyens présents, elle se fait déjà clairement sentir.

L’ensemble des citoyens européens qui participent aux consultations ce week-end dans huit pays européens différents ont dû dire dans lesquels de ces huit pays ils avaient déjà été. Sur les 529 citoyens interrogés, 170 étaient déjà allés en République tchèque, 167 en Espagne et 152 en Belgique. Le Luxembourg est ainsi arrivé en quatrième position, au grand étonnement des participants du Grand-Duché, qui se sont alors demandé en riant si les personnes n’avaient pas juste traversé le pays en voiture. C’est finalement la Roumanie, la Grèce et la Finlande qui avaient été le moins visités par les participants de ce week-end.

Quand on leur a demandé dans lequel de ces huit pays ils aimeraient être télé-transportés pour la journée, les citoyens du Grand Duché ont préféré la Finlande, l’Espagne, l’Estonie et la Grèce. A l’échelle des huit pays organisant les consultations ce week-end, ce sont la Grèce, la Finlande et l’Espagne qui ont connu le plus vif succès, suivis par la Belgique, et, encore plus loin derrière, par la République tchèque, le Luxembourg, la Roumanie et l’Espagne. La Pologne est arrivée en queue de peloton, défavorisée de toute évidence par le nombre élevé de ses citoyens participant.